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== Portraits d'acteurs == | == <big><span style="color:#058355;">Portraits d'acteurs</span></big> == | ||
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=== Audyssées === | === <big><span style="color:white;background-color:#058355;">- Audyssées -</span></big> === | ||
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==== <big><span style="color:#058355;">Christophe Orain, maraîcher en transition écologique</span></big> ==== | |||
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Mardi matin sur le marché de Rouvenac, village de 300 habitants situé dans le département de l’Aude, Christophe Orain installe minutieusement les légumes de sa production. Ses carottes, courges et aubergines sont produites en agro-écologie, une tradition paysanne qui se veut à l’écoute de la nature et des interactions entre les différentes espèces de végétaux cultivées sur une même parcelle.« Je travaille à l’ancienne, explique le natif de Toulouse. Je suis autonome en termes de diagnostics du sol et de traitements, et je travaille avec du fumier produit en local. On est loin des grandes coopératives agricoles ! »L’engagement de Christophe ne s’arrête pas à son activité de maraîchage. Au sein du collectif local «Envol paysan », l’homme veut aussi redynamiser son territoire, qui ne cesse de perdre des habitants. «Il y a quelques années, la Haute-Vallée de l’Aude perdait environ 2 000 habitants par an, sur 70 000. Ici à Rouvenac, on tente d’arrêter l’hémorragie, explique Christophe. | Mardi matin sur le marché de Rouvenac, village de 300 habitants situé dans le département de l’Aude, Christophe Orain installe minutieusement les légumes de sa production. Ses carottes, courges et aubergines sont produites en agro-écologie, une tradition paysanne qui se veut à l’écoute de la nature et des interactions entre les différentes espèces de végétaux cultivées sur une même parcelle.« Je travaille à l’ancienne, explique le natif de Toulouse. Je suis autonome en termes de diagnostics du sol et de traitements, et je travaille avec du fumier produit en local. On est loin des grandes coopératives agricoles ! »L’engagement de Christophe ne s’arrête pas à son activité de maraîchage. Au sein du collectif local «Envol paysan », l’homme veut aussi redynamiser son territoire, qui ne cesse de perdre des habitants. «Il y a quelques années, la Haute-Vallée de l’Aude perdait environ 2 000 habitants par an, sur 70 000. Ici à Rouvenac, on tente d’arrêter l’hémorragie, explique Christophe. | ||
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On a repris le bar-restaurant du village en SCIC (société coopérative d’intérêt collectif), on tient le marché deux fois par semaine et une boulangerie itinérante fournit les villageois...»Pour l’accompagner dans son initiative maraîchère et de développement local économique et social, Christophe pourra bientôt être soutenu par le dispositif de Revenu de Transition Écologique, conçu par la philosophe et économiste Sophie Swaton. «Çà m’apporterait un soutien financier, mais aussi un soutien moral, confie Christophe. Maraîcher-paysan est un métier qui se perd. Pourtant c’est un service simple, qui rend les gens heureux.» Intégrer la Coopérative de Transition Écologique en Haute-Vallée de l’Aude, en partenariat avec la Fondation Zoein, pourra aussi permettre à Christophe de continuer à se former. «On a besoin d’apprendre constamment sur ce qui se passe sur nos terres. Le vivant, il faut l’étudier tous les jours. Cela prend du temps » conclut-il. | On a repris le bar-restaurant du village en SCIC (société coopérative d’intérêt collectif), on tient le marché deux fois par semaine et une boulangerie itinérante fournit les villageois...»Pour l’accompagner dans son initiative maraîchère et de développement local économique et social, Christophe pourra bientôt être soutenu par le dispositif de Revenu de Transition Écologique, conçu par la philosophe et économiste Sophie Swaton. «Çà m’apporterait un soutien financier, mais aussi un soutien moral, confie Christophe. Maraîcher-paysan est un métier qui se perd. Pourtant c’est un service simple, qui rend les gens heureux.» Intégrer la Coopérative de Transition Écologique en Haute-Vallée de l’Aude, en partenariat avec la Fondation Zoein, pourra aussi permettre à Christophe de continuer à se former. «On a besoin d’apprendre constamment sur ce qui se passe sur nos terres. Le vivant, il faut l’étudier tous les jours. Cela prend du temps » conclut-il. | ||
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==== <big><span style="color:#058355;">Mélissa Vache, transforme les déchets organiques en objets de la vie courante</span></big> ==== | |||
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Dans le Fablab de Limoux, dans l’Aude, Mélissa Vache termine un chantier d’insertion dans le numérique. Pendant deux ans, cette jeune femme originaire de l’Hérault a appris à faire de la modélisation, à maîtriser la découpe laser et la fraiseuse numérique, et à utiliser une imprimante 3D. « Au début je n’étais pas très tournée vers le numérique, raconte la jeune femme, mais quand j’ai réalisé la quantité de déchets plastique issus de nos fabrications, je me suis dit qu’il y avait quelque chose à creuser du côté des matériaux utilisés. »Mélissa entreprend des recherches et découvre alors qu’il est possible de valoriser des déchets organiques, tels que les épluchures et le carton, et de les transformer en objets de la vie quotidienne, comme de la vaisselle jetable biodégradable. «Alors que je n’avais pas vraiment d’accroche avec les nouvelles technologies j’ai réalisé leur intérêt dans une démarche écologique et entrepreneuriale »,explique Mélissa. | Dans le Fablab de Limoux, dans l’Aude, Mélissa Vache termine un chantier d’insertion dans le numérique. Pendant deux ans, cette jeune femme originaire de l’Hérault a appris à faire de la modélisation, à maîtriser la découpe laser et la fraiseuse numérique, et à utiliser une imprimante 3D. « Au début je n’étais pas très tournée vers le numérique, raconte la jeune femme, mais quand j’ai réalisé la quantité de déchets plastique issus de nos fabrications, je me suis dit qu’il y avait quelque chose à creuser du côté des matériaux utilisés. »Mélissa entreprend des recherches et découvre alors qu’il est possible de valoriser des déchets organiques, tels que les épluchures et le carton, et de les transformer en objets de la vie quotidienne, comme de la vaisselle jetable biodégradable. «Alors que je n’avais pas vraiment d’accroche avec les nouvelles technologies j’ai réalisé leur intérêt dans une démarche écologique et entrepreneuriale »,explique Mélissa. | ||
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Au même moment, la jeune femme est contactée par la Coopérative de Transition Ecologique en Haute-Vallée de l’Aude. Créée début 2022 en partenariat avec la Fondation Zoein, cette structure rassemble au niveau local des élus, des associations et des entreprises, et a pour mission d’accompagner des porteurs de projet tournés vers l’écologie et le lien social. Le projet de Mélissa entre parfaitement dans ce cadre.Afin de pouvoir lancer son activité sereinement, Mélissa va donc pouvoir bénéficier d’un Revenu de Transition Écologique - soit 3000€répartis sur six mois -, d’une formation et d’une mise en réseau. « Cet accompagnement, cette confiance qui m’est faite, m’aident à retrouver de l’estime en moi-même, confie Mélissa. J’ai un besoin de contribuer qui est très fort, qui me tient debout. Je suis désormais dans l’action, et c’est le meilleur moyen de lutter contre l’éco-anxiété ambiante. » | |||
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=== <big><span style="color:white;background-color:#058355;">- TILT -</span></big> === | |||
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=== | ==== <big><span style="color:#058355;">Visite du pôle mobilités actives</span></big> ==== | ||
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Charlotte Niewiadomski, Nicolas Devaux, et Sébastien Torro-Tokodi, ont développé une activité commune au sein de Tilt : le conseil en mobilité pour les entreprises et les collectivités locales.Pour comprendre ce qui les anime et voir comment ils tissent des liens et des partenariats avec les acteurs locaux, ils nous emmènent en vélo à la rencontre d’acteurs de l’ESS et de la transition écologique sur le territoire avec lesquels ils travaillent ou comptent travailler. Point de départ de la balade : Label Epicerie. Nicolas est équipé d’un vélo plutôt atypique. « Voilà deux ans que je me déplace avec cet engin pour aller réparer des vélos un peu partout dans le Dunkerquois », explique-t-il devant l’étonnement suscité par son outil de travail. Nicolas est notamment mécanicien vélo... à vélo. Il y a deux ans, l’ancien informaticien s’est reconverti pour vivre de sa passion. Il a passé un CQP (certificat de qualification professionnelle) technicien vendeur cycle en 2020 et a réellement démarré son activité en mai 2021 après le déconfinement. « J’ai eu beaucoup de chance côté calendrier car mon activité a très vite démarré grâce au coup de pouce de l’Etat donné aux foyers pour réparer leurs vélos ». | Charlotte Niewiadomski, Nicolas Devaux, et Sébastien Torro-Tokodi, ont développé une activité commune au sein de Tilt : le conseil en mobilité pour les entreprises et les collectivités locales.Pour comprendre ce qui les anime et voir comment ils tissent des liens et des partenariats avec les acteurs locaux, ils nous emmènent en vélo à la rencontre d’acteurs de l’ESS et de la transition écologique sur le territoire avec lesquels ils travaillent ou comptent travailler. Point de départ de la balade : Label Epicerie. Nicolas est équipé d’un vélo plutôt atypique. « Voilà deux ans que je me déplace avec cet engin pour aller réparer des vélos un peu partout dans le Dunkerquois », explique-t-il devant l’étonnement suscité par son outil de travail. Nicolas est notamment mécanicien vélo... à vélo. Il y a deux ans, l’ancien informaticien s’est reconverti pour vivre de sa passion. Il a passé un CQP (certificat de qualification professionnelle) technicien vendeur cycle en 2020 et a réellement démarré son activité en mai 2021 après le déconfinement. « J’ai eu beaucoup de chance côté calendrier car mon activité a très vite démarré grâce au coup de pouce de l’Etat donné aux foyers pour réparer leurs vélos ». | ||
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Vit-il de son activité ? « Je suis entrepreneur-salarié depuis un an et je vis de mon activité depuis le mois d’octobre. En parallèle de la mécanique, je développe avec Charlotte le conseil mobilité pour les entreprises en particulier. Nous n’en sommes qu’aux balbutiements, il y a un important travail de sensibilisation à réaliser en amont qui est laborieux, mais nous y croyons ». Charlotte et Nicolas développent également un service de cyclo-logistique en vélos cargo. «Nous lançons une expérimentation avec la Communauté urbaine de Dunkerque pour la collecte de cartons auprès des commerçants. L’objectif à plus long terme est de développer d’autres services de logistiques à vélo. Deux autres personnes vont nous rejoindre à partir de septembre 2022, nous serons 4 dans ce projet collectif». Plusieurs participants posent des questions sur la rémunération de Nicolas. Comment se rémunère-t-il ? Est-ce en fonction de son résultat ? « En tant qu’entrepreneur-salarié, j’ai un revenu garanti de 250 euros/mois par la Coopérative. Mais je me paie en fonction de mon chiffre d’affaires. L’avantage avec ce statut, c’est que j’ai la protection sociale d’un salarié ». Arrêt à la Halle aux Sucres – Rencontre avec Guillaume Dubrulle de l’Agence d’Urbanisme Flandre Dunkerque (AGUR).Une fois le brief terminé, la joyeuse troupe part à vélo sur la piste bidirectionnelle (très pratique !) vers la Halle au Sucre, ancien entrepôt portuaire devenu un équipement de sensibilisation et d’éducation dédié à la ville durable. Là, les cyclistes du jour rencontrent Guillaume Dubrulle de l’Agence d’Urbanisme Flandre-Dunkerque. Guillaume travaille sur les questions de la mobilité et présente les politiques cyclables du Dunkerquois. L’AGUR accompagne les collectivités en termes de mobilité notamment la Communauté urbaine de Dunkerque (CUD) mais aussi la Communauté de communes Hauts-de-Flandre (CCHF) et la Communauté de communes Flandres-Intérieure ? . Sur le territoire de la CUD par exemple, nous travaillons sur le document d’urbanisme : le Plan Local d’Urbanisme Intercommunale Habitat et déplacement. Ce document, qui indique où les promoteurs et constructeurs peuvent construire a une particularité dans le Dunkerquois : il indique aussi comment on favorise voire dans certains on contraint les déplacements au sein de ce territoire. C’est un signal fort »« Pour imaginer le plan de mobilité de la CUD, nous nous sommes appuyés sur une grande enquête de déplacement. Nous avons ainsi des chiffres précis sur lesquels nous baser. L’enquête a été réalisée avant la gratuité des transports en commun mais on sait que leur fréquentation a doublé ». | Vit-il de son activité ? « Je suis entrepreneur-salarié depuis un an et je vis de mon activité depuis le mois d’octobre. En parallèle de la mécanique, je développe avec Charlotte le conseil mobilité pour les entreprises en particulier. Nous n’en sommes qu’aux balbutiements, il y a un important travail de sensibilisation à réaliser en amont qui est laborieux, mais nous y croyons ». Charlotte et Nicolas développent également un service de cyclo-logistique en vélos cargo. «Nous lançons une expérimentation avec la Communauté urbaine de Dunkerque pour la collecte de cartons auprès des commerçants. L’objectif à plus long terme est de développer d’autres services de logistiques à vélo. Deux autres personnes vont nous rejoindre à partir de septembre 2022, nous serons 4 dans ce projet collectif». Plusieurs participants posent des questions sur la rémunération de Nicolas. Comment se rémunère-t-il ? Est-ce en fonction de son résultat ? « En tant qu’entrepreneur-salarié, j’ai un revenu garanti de 250 euros/mois par la Coopérative. Mais je me paie en fonction de mon chiffre d’affaires. L’avantage avec ce statut, c’est que j’ai la protection sociale d’un salarié ». Arrêt à la Halle aux Sucres – Rencontre avec Guillaume Dubrulle de l’Agence d’Urbanisme Flandre Dunkerque (AGUR).Une fois le brief terminé, la joyeuse troupe part à vélo sur la piste bidirectionnelle (très pratique !) vers la Halle au Sucre, ancien entrepôt portuaire devenu un équipement de sensibilisation et d’éducation dédié à la ville durable. Là, les cyclistes du jour rencontrent Guillaume Dubrulle de l’Agence d’Urbanisme Flandre-Dunkerque. Guillaume travaille sur les questions de la mobilité et présente les politiques cyclables du Dunkerquois. L’AGUR accompagne les collectivités en termes de mobilité notamment la Communauté urbaine de Dunkerque (CUD) mais aussi la Communauté de communes Hauts-de-Flandre (CCHF) et la Communauté de communes Flandres-Intérieure ? . Sur le territoire de la CUD par exemple, nous travaillons sur le document d’urbanisme : le Plan Local d’Urbanisme Intercommunale Habitat et déplacement. Ce document, qui indique où les promoteurs et constructeurs peuvent construire a une particularité dans le Dunkerquois : il indique aussi comment on favorise voire dans certains on contraint les déplacements au sein de ce territoire. C’est un signal fort »« Pour imaginer le plan de mobilité de la CUD, nous nous sommes appuyés sur une grande enquête de déplacement. Nous avons ainsi des chiffres précis sur lesquels nous baser. L’enquête a été réalisée avant la gratuité des transports en commun mais on sait que leur fréquentation a doublé ». | ||
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Avant gratuité : 67 % de déplacements étaient réalisés en voiture. La moitié des déplacements de moins de 3 km étaient encore réalisés en voiture. Chaque jour, les habitants de la CUD et la CCHF font 171 fois le tour de la Terre. Chaque jour, les stations-services du Dunkerquois vendent 500 000 litres de carburant. Le vélo représente 2 % des déplacements, et les transports en commun 5 % seulement !Réaction de l’assemblée : Nicolas et Charlotte ont du pain sur la planche ! Et de belles perspectives pour le développement de leurs activités. « Avec l’AGUR, nous n’avons pas encore travaillé ensemble concrètement mais nous sommes en discussions pour que l’Agence devienne un partenaire ». Le bâtiment qui fait face aux participants impressionne. C’est un vrai centre de ressources sur la ville durable, indique Guillaume Dubrulle. « De notre côté, nous l’utilisons une fois par mois pour nos formations « Ma cyclo entreprise », formation à l’entreprenariat à vélo. Nous avons une salle de réunion mise à disposition, et l’espace sur le parvis de la Halle au Sucre nous sert pour la pratique » explique Charlotte. « Le Plan vélo + a été approuvé en avril 2021. Dans les concertations, ce qui ressortait de la part des usagers et des habitants du territoire, c’était le manque d’aménagements cyclables continus, sécurisés et fluides. Ainsi que le stationnement. Il faudra donc travailler le sujet même si la CUD a déjà pas mal avancé. Développer les infrastructures est indispensable et en même temps il faut aussi penser les services aux mobilités douces » ajoute Guillaume Dubrulle. | Avant gratuité : 67 % de déplacements étaient réalisés en voiture. La moitié des déplacements de moins de 3 km étaient encore réalisés en voiture. Chaque jour, les habitants de la CUD et la CCHF font 171 fois le tour de la Terre. Chaque jour, les stations-services du Dunkerquois vendent 500 000 litres de carburant. Le vélo représente 2 % des déplacements, et les transports en commun 5 % seulement !Réaction de l’assemblée : Nicolas et Charlotte ont du pain sur la planche ! Et de belles perspectives pour le développement de leurs activités. « Avec l’AGUR, nous n’avons pas encore travaillé ensemble concrètement mais nous sommes en discussions pour que l’Agence devienne un partenaire ». Le bâtiment qui fait face aux participants impressionne. C’est un vrai centre de ressources sur la ville durable, indique Guillaume Dubrulle. « De notre côté, nous l’utilisons une fois par mois pour nos formations « Ma cyclo entreprise », formation à l’entreprenariat à vélo. Nous avons une salle de réunion mise à disposition, et l’espace sur le parvis de la Halle au Sucre nous sert pour la pratique » explique Charlotte. « Le Plan vélo + a été approuvé en avril 2021. Dans les concertations, ce qui ressortait de la part des usagers et des habitants du territoire, c’était le manque d’aménagements cyclables continus, sécurisés et fluides. Ainsi que le stationnement. Il faudra donc travailler le sujet même si la CUD a déjà pas mal avancé. Développer les infrastructures est indispensable et en même temps il faut aussi penser les services aux mobilités douces » ajoute Guillaume Dubrulle. | ||
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===== Quelques chiffres ===== | |||
150 km d’aménagement cyclable en 2012 sur la CUD – 245 km en 2022. L’objectif est d’aller encore plus loin. L’augmentation du nombre de cyclistes est palpable : il y a des compteurs vélo implantés partout. + 24 % entre 2019 et 2022 : Effet crise sanitaire sans doute mais qui se pérennise donc c’est encourageant. | 150 km d’aménagement cyclable en 2012 sur la CUD – 245 km en 2022. L’objectif est d’aller encore plus loin. L’augmentation du nombre de cyclistes est palpable : il y a des compteurs vélo implantés partout. + 24 % entre 2019 et 2022 : Effet crise sanitaire sans doute mais qui se pérennise donc c’est encourageant. | ||
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==== <big><span style="color:#058355;">Rencontre avec Khalil Bachiri, co-président de l'association Chrysalide</span></big> ==== | |||
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Sur ces nouvelles réconfortantes et ce bel échange, le groupe quitte la Halle aux Sucres et prend la direction des locaux de l’Association Chrysalide. Khalil Bachiri a co-fondé « l’effet papillon » un groupe facebook créé pour donner une seconde vie aux objets, « leboncoin de la gratuité » ! Devant l’engouement de sa communauté, il cherchait un lieu pour organiser des rencontres et réaliser des ateliers de partage. « Au départ, le projet est né dans un esprit un peu d’amusement mais finalement, nous avons vite été face aux problématiques sociales. Jeunes en insertion, mère-célibataires, etc. Notre projet a évolué pour venir en aide et remettre le pied à l’étrier aux personnes éloignées de l’emploi et/ou dans la précarité ». Chrysalide organise par exemple des marchés 100 % gratuits. « Nous récupérons des dons que nous mettons à disposition des gens qui en ont besoin. Les marchés sont thématiques. Pour la rentrée par exemple, nous organisons un marché avec les fournitures scolaires. Bientôt, nous allons organiser à Loon Plage un marché sur le sport, le bien-être et la mobilité. Nous faisons un appel à collecte dans les maisons de quartier partenaires, nous récupérons les dons et les mettons à disposition le jour J. Nous mettons en place des ateliers, dont la réparation de vélos avec Nicolas et de la remise en selle », explique Khalil.« Nous avons aussi installé dans certaines maisons de quartiers un mobilier qui permet à ceux qui n’avaient pas la possibilité de récupérer les dons de le faire à un moment propice pour eux. Nous créons des partenariats inter associatifs et interprofessionnels, car le marchand peut très bien fonctionner avec le non-marchand ! Nous avons fait un marché 100 % gratuit avec l’enseigne Cora par exemple. Si je donne une plante, ça peut être vécu comme de la concurrence sauf que si je donne une plante, celui qui a reçu le don aura peut-être besoin d’un arrosoir... Nous pouvons tous travailler main dans la main. Ainsi Chrysalide fait régulièrement appel à Nicolas pour des ateliers de réparation de vélos. Nous venons par exemple de monter un projet avec le CCAS. Parfois la mobilité est un frein pour les personnes éloignées de l’emploi. Quand on commence à 4h du matin un stage en boulangerie, il n’y a pas de bus. Le vélo peut être une alternative. Nous avons proposé au groupe des ateliers de réparation de vélo. C’est un partenariat constructif ».Après un verre de l’amitié et la visite du local de l’association, le groupe rejoint Label Epicerie pour partager aux participants du second groupe ses découvertes et réflexions. | Sur ces nouvelles réconfortantes et ce bel échange, le groupe quitte la Halle aux Sucres et prend la direction des locaux de l’Association Chrysalide. Khalil Bachiri a co-fondé « l’effet papillon » un groupe facebook créé pour donner une seconde vie aux objets, « leboncoin de la gratuité » ! Devant l’engouement de sa communauté, il cherchait un lieu pour organiser des rencontres et réaliser des ateliers de partage. « Au départ, le projet est né dans un esprit un peu d’amusement mais finalement, nous avons vite été face aux problématiques sociales. Jeunes en insertion, mère-célibataires, etc. Notre projet a évolué pour venir en aide et remettre le pied à l’étrier aux personnes éloignées de l’emploi et/ou dans la précarité ». Chrysalide organise par exemple des marchés 100 % gratuits. « Nous récupérons des dons que nous mettons à disposition des gens qui en ont besoin. Les marchés sont thématiques. Pour la rentrée par exemple, nous organisons un marché avec les fournitures scolaires. Bientôt, nous allons organiser à Loon Plage un marché sur le sport, le bien-être et la mobilité. Nous faisons un appel à collecte dans les maisons de quartier partenaires, nous récupérons les dons et les mettons à disposition le jour J. Nous mettons en place des ateliers, dont la réparation de vélos avec Nicolas et de la remise en selle », explique Khalil.« Nous avons aussi installé dans certaines maisons de quartiers un mobilier qui permet à ceux qui n’avaient pas la possibilité de récupérer les dons de le faire à un moment propice pour eux. Nous créons des partenariats inter associatifs et interprofessionnels, car le marchand peut très bien fonctionner avec le non-marchand ! Nous avons fait un marché 100 % gratuit avec l’enseigne Cora par exemple. Si je donne une plante, ça peut être vécu comme de la concurrence sauf que si je donne une plante, celui qui a reçu le don aura peut-être besoin d’un arrosoir... Nous pouvons tous travailler main dans la main. Ainsi Chrysalide fait régulièrement appel à Nicolas pour des ateliers de réparation de vélos. Nous venons par exemple de monter un projet avec le CCAS. Parfois la mobilité est un frein pour les personnes éloignées de l’emploi. Quand on commence à 4h du matin un stage en boulangerie, il n’y a pas de bus. Le vélo peut être une alternative. Nous avons proposé au groupe des ateliers de réparation de vélo. C’est un partenariat constructif ».Après un verre de l’amitié et la visite du local de l’association, le groupe rejoint Label Epicerie pour partager aux participants du second groupe ses découvertes et réflexions. | ||
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==== <big><span style="color:#058355;">Visite de LABEL Epicerie : Tiers-Lieu citoyen et solidaire, support d'activités porteuses de sens et leviers d'insertion</span></big> ==== | |||
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Prendre sa place par le "faire ensemble" ! par Camille Frazzetta, entrepreneure au sein de la Coopérative Tilt et Stéphanie Ambellié, Coordinatrice de l’association La Petite Pierre. La Coopérative Tilt est née dans le Dunkerquois, un territoire dans lequel les taux de chômage et d’inactivité sont bien plus élevés que la moyenne nationale, a fortiori dans certains quartiers prioritaires. Ces statistiques masquent une réalité complexe, un enchevêtrement entre optimisation de prestations sociales, réseaux d’entraide et petites activités de production ou de réparation avec des systèmes de rémunération variés formels et informels. La crise sanitaire a d’ailleurs renforcé ce décrochage entre emploi et activité avec la diminution des “petits boulots” et de l’intérim.Comme l’illustre le collectif Rosa Bonheur dans son ouvrage “la ville vue d’en bas, travail et production de l’espace populaire”, l’activité existe dans les quartiers populaires mais elle ne prend plus la forme de l’emploi et encore moins du salariat. Leur travail ethnographique dans les quartiers populaires de Roubaix, mêle des observations et des entretiens informels ou semi-directifs, ayant pour objet les activités de réparation automobile de rue, l’organisation de travaux d’auto-construction et d’auto-réhabilitation des logements par leurs propriétaires, le travail domestique et la participation des femmes aux ateliers d’associations de quartier. L’ouvrage souligne que cette économie de subsistance est aussi productrice de ressources orientées vers la protection et la réparation. | Prendre sa place par le "faire ensemble" ! par Camille Frazzetta, entrepreneure au sein de la Coopérative Tilt et Stéphanie Ambellié, Coordinatrice de l’association La Petite Pierre. La Coopérative Tilt est née dans le Dunkerquois, un territoire dans lequel les taux de chômage et d’inactivité sont bien plus élevés que la moyenne nationale, a fortiori dans certains quartiers prioritaires. Ces statistiques masquent une réalité complexe, un enchevêtrement entre optimisation de prestations sociales, réseaux d’entraide et petites activités de production ou de réparation avec des systèmes de rémunération variés formels et informels. La crise sanitaire a d’ailleurs renforcé ce décrochage entre emploi et activité avec la diminution des “petits boulots” et de l’intérim.Comme l’illustre le collectif Rosa Bonheur dans son ouvrage “la ville vue d’en bas, travail et production de l’espace populaire”, l’activité existe dans les quartiers populaires mais elle ne prend plus la forme de l’emploi et encore moins du salariat. Leur travail ethnographique dans les quartiers populaires de Roubaix, mêle des observations et des entretiens informels ou semi-directifs, ayant pour objet les activités de réparation automobile de rue, l’organisation de travaux d’auto-construction et d’auto-réhabilitation des logements par leurs propriétaires, le travail domestique et la participation des femmes aux ateliers d’associations de quartier. L’ouvrage souligne que cette économie de subsistance est aussi productrice de ressources orientées vers la protection et la réparation. | ||
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Conscients de ces constats, un collectif d’acteurs des Hauts-de-France a décidé de s’appuyer sur cette capacité des quartiers à produire et d’explorer les vertus du “faire ensemble” et de l'entreprenariat coopératif pour accompagner, sur la base du volontariat, des habitants et habitantes vers un retour à des activités marchandes reconnues. L’idée étant que cette expérience les reconnecte aussi à l’envie et la confiance nécessaires pour reconstruire un parcours professionnel vers l’emploi ou la création d’activité. Cette initiative collective, nommée, repose sur trois ingrédients : un collectif d’habitants, un lieu, à la fois lieu de vie et de production, en partie géré par le collectif, et une dynamique partenariale autour d’un dispositif de droit commun : le Contrat d’Appui au Projet d’Entreprise (CAPE)Ces trois ingrédients sont indispensables pour développer rapidement l’autonomie et la confiance en soi. Le collectif permet de travailler les savoirs êtres relationnels, la participation à la gestion du lieu renforce le sens des responsabilités et donc nourrit l’autonomie, et enfin le CAPE ouvre l’horizon d’une adéquation possible entre talents et création de valeur marchande.La Coopérative Tilt co-porte et co-accompagne ainsi 3 initiatives « Kpa-Cité », 2 dans le dunkerquois à Grande-Synthe (La Boutique des Réussites, initiée par la Maison de l'Initiative de Grande-Synthe) et à Coudekerque-Branche (Rhizome, initié par l’Association la Petite Pierre) et une à Roubaix (Permaculture Humaine). Ce maillage partenarial et territorial est une expérimentation pleinement en phase avec la raison d’être de Tilt. Elle tend en effet à intégrer les dimensions de transition écologique et de justice sociale, en essayant de travailler progressivement cette dimension avec les collectifs de coopérants, et en combinant divers moyens pour créer des opportunités à des personnes pour qui le droit commun, tel qu’il existe aujourd’hui, est peu adapté.L’Association La Petite Pierre accueille tout type de public et anime un tiers-lieu citoyen et solidaire : Label Epicerie. Pour autant, chaque personne qui passe les portes de cette ancienne église, semble être en transition... En quête de sens, en quête de nouvelles possibilités pour s'en sortir, en quête de nouvelles rencontres... Après 3 années d'existence, les personnes engagées et en particulier les adhérents arrivés initialement pour un panier bio solidaire, trouvent leur place ou déclarent des talents qui leur étaient jusqu'alors insoupçonnés. L'objectif de La Petite Pierre est bien de redonner la capacité d'agir à celles et ceux, qui, découragés par l'enchaînement des difficultés, ont parfois perdu la confiance dans leurs possibilités, et parfois celle de trouver un emploi. | Conscients de ces constats, un collectif d’acteurs des Hauts-de-France a décidé de s’appuyer sur cette capacité des quartiers à produire et d’explorer les vertus du “faire ensemble” et de l'entreprenariat coopératif pour accompagner, sur la base du volontariat, des habitants et habitantes vers un retour à des activités marchandes reconnues. L’idée étant que cette expérience les reconnecte aussi à l’envie et la confiance nécessaires pour reconstruire un parcours professionnel vers l’emploi ou la création d’activité. Cette initiative collective, nommée, repose sur trois ingrédients : un collectif d’habitants, un lieu, à la fois lieu de vie et de production, en partie géré par le collectif, et une dynamique partenariale autour d’un dispositif de droit commun : le Contrat d’Appui au Projet d’Entreprise (CAPE)Ces trois ingrédients sont indispensables pour développer rapidement l’autonomie et la confiance en soi. Le collectif permet de travailler les savoirs êtres relationnels, la participation à la gestion du lieu renforce le sens des responsabilités et donc nourrit l’autonomie, et enfin le CAPE ouvre l’horizon d’une adéquation possible entre talents et création de valeur marchande.La Coopérative Tilt co-porte et co-accompagne ainsi 3 initiatives « Kpa-Cité », 2 dans le dunkerquois à Grande-Synthe (La Boutique des Réussites, initiée par la Maison de l'Initiative de Grande-Synthe) et à Coudekerque-Branche (Rhizome, initié par l’Association la Petite Pierre) et une à Roubaix (Permaculture Humaine). Ce maillage partenarial et territorial est une expérimentation pleinement en phase avec la raison d’être de Tilt. Elle tend en effet à intégrer les dimensions de transition écologique et de justice sociale, en essayant de travailler progressivement cette dimension avec les collectifs de coopérants, et en combinant divers moyens pour créer des opportunités à des personnes pour qui le droit commun, tel qu’il existe aujourd’hui, est peu adapté.L’Association La Petite Pierre accueille tout type de public et anime un tiers-lieu citoyen et solidaire : Label Epicerie. Pour autant, chaque personne qui passe les portes de cette ancienne église, semble être en transition... En quête de sens, en quête de nouvelles possibilités pour s'en sortir, en quête de nouvelles rencontres... Après 3 années d'existence, les personnes engagées et en particulier les adhérents arrivés initialement pour un panier bio solidaire, trouvent leur place ou déclarent des talents qui leur étaient jusqu'alors insoupçonnés. L'objectif de La Petite Pierre est bien de redonner la capacité d'agir à celles et ceux, qui, découragés par l'enchaînement des difficultés, ont parfois perdu la confiance dans leurs possibilités, et parfois celle de trouver un emploi. | ||
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Le projet Rhizome est l'aboutissement de cette volonté : donner à voir aux personnes elles-mêmes, par l'expérience collective, leurs talents d'abord. L'accompagnement au long cours permet de visualiser les progrès à envisager, les zones d'épanouissement, les espaces impossibles à ne plus investir pour son bien être... Bref, se choisir un parcours à soi, sur mesure. Il existait bel et bien des dispositifs similaires, mais en dehors du territoire du Dunkerquois. Quand le projet Rhizome fut mûr, la Coopérative Tilt était née ! Comme un heureux hasard. De la rencontre entre ces deux structures a émergé l'évidence que la transition écologique est bel et bien subie de manière plus forte par cette tranche de population, précarisée, dans les quartiers prioritaires. Mais pour autant, force est de constater que les populations, toutes aussi conscientes qu'ailleurs que l'environnement se dégrade, ne demandent qu'à s'engager pour la préservation des ressources. Le projet Rhizome repose sur une alliance locale : la Coopérative Tilt, la Petite Pierre et une myriade d'acteurs prescripteurs qui repèrent les publics, et continuent de les accompagner : les jardins de Cocagne, entreprendre ensemble, la brigade d'intervention spécialisée de l'AAE, le carrefour des solidarités, Creative et le Conseil citoyen.Cette alliance locale - et la mutualisation des compétences et des moyens mis en œuvre pour co-accompagner les porteurs de projet - permettent de rendre aux populations leur plein potentiel pour contribuer positivement à une société plus écologique et solidaire.La Coopérative Tilt joue le rôle d'accompagnant et replace les coopérants dans une dynamique professionnelle. Son rôle est primordial pour assurer la dynamique du groupe et faciliter l’accès aux outils de l’entrepreneuriat écologique. Elle permet également de rendre visible l'engagement des populations a priori éloignées de ces sujets, vers une transition écologique et solidaire.La Petite Pierre offre l'outil de travail, l'accueil via le tiers-lieu Label Epicerie, et un accompagnement personnalisé. Le binôme est alors indissociable.Après un démarrage en mai 2022, nous sommes au 8ème Contrat d’Appui au Projet d’Entreprise signé avec la Coopérative Tilt ! Les idées fusent et le travail commence. Nous sommes au début du chemin.... Et, la perspective d’organiser un système collectif résilient et fertile, en s'appuyant sur une forte dynamique de coopération avec d'autres acteurs de terrain, est belle et bien en cours. | Le projet Rhizome est l'aboutissement de cette volonté : donner à voir aux personnes elles-mêmes, par l'expérience collective, leurs talents d'abord. L'accompagnement au long cours permet de visualiser les progrès à envisager, les zones d'épanouissement, les espaces impossibles à ne plus investir pour son bien être... Bref, se choisir un parcours à soi, sur mesure. Il existait bel et bien des dispositifs similaires, mais en dehors du territoire du Dunkerquois. Quand le projet Rhizome fut mûr, la Coopérative Tilt était née ! Comme un heureux hasard. De la rencontre entre ces deux structures a émergé l'évidence que la transition écologique est bel et bien subie de manière plus forte par cette tranche de population, précarisée, dans les quartiers prioritaires. Mais pour autant, force est de constater que les populations, toutes aussi conscientes qu'ailleurs que l'environnement se dégrade, ne demandent qu'à s'engager pour la préservation des ressources. Le projet Rhizome repose sur une alliance locale : la Coopérative Tilt, la Petite Pierre et une myriade d'acteurs prescripteurs qui repèrent les publics, et continuent de les accompagner : les jardins de Cocagne, entreprendre ensemble, la brigade d'intervention spécialisée de l'AAE, le carrefour des solidarités, Creative et le Conseil citoyen.Cette alliance locale - et la mutualisation des compétences et des moyens mis en œuvre pour co-accompagner les porteurs de projet - permettent de rendre aux populations leur plein potentiel pour contribuer positivement à une société plus écologique et solidaire.La Coopérative Tilt joue le rôle d'accompagnant et replace les coopérants dans une dynamique professionnelle. Son rôle est primordial pour assurer la dynamique du groupe et faciliter l’accès aux outils de l’entrepreneuriat écologique. Elle permet également de rendre visible l'engagement des populations a priori éloignées de ces sujets, vers une transition écologique et solidaire.La Petite Pierre offre l'outil de travail, l'accueil via le tiers-lieu Label Epicerie, et un accompagnement personnalisé. Le binôme est alors indissociable.Après un démarrage en mai 2022, nous sommes au 8ème Contrat d’Appui au Projet d’Entreprise signé avec la Coopérative Tilt ! Les idées fusent et le travail commence. Nous sommes au début du chemin.... Et, la perspective d’organiser un système collectif résilient et fertile, en s'appuyant sur une forte dynamique de coopération avec d'autres acteurs de terrain, est belle et bien en cours. |
Version actuelle datée du 25 juillet 2024 à 10:14
Portraits d'acteurs[modifier | modifier le wikicode]
- Audyssées -[modifier | modifier le wikicode]
Christophe Orain, maraîcher en transition écologique[modifier | modifier le wikicode]
Mardi matin sur le marché de Rouvenac, village de 300 habitants situé dans le département de l’Aude, Christophe Orain installe minutieusement les légumes de sa production. Ses carottes, courges et aubergines sont produites en agro-écologie, une tradition paysanne qui se veut à l’écoute de la nature et des interactions entre les différentes espèces de végétaux cultivées sur une même parcelle.« Je travaille à l’ancienne, explique le natif de Toulouse. Je suis autonome en termes de diagnostics du sol et de traitements, et je travaille avec du fumier produit en local. On est loin des grandes coopératives agricoles ! »L’engagement de Christophe ne s’arrête pas à son activité de maraîchage. Au sein du collectif local «Envol paysan », l’homme veut aussi redynamiser son territoire, qui ne cesse de perdre des habitants. «Il y a quelques années, la Haute-Vallée de l’Aude perdait environ 2 000 habitants par an, sur 70 000. Ici à Rouvenac, on tente d’arrêter l’hémorragie, explique Christophe.
On a repris le bar-restaurant du village en SCIC (société coopérative d’intérêt collectif), on tient le marché deux fois par semaine et une boulangerie itinérante fournit les villageois...»Pour l’accompagner dans son initiative maraîchère et de développement local économique et social, Christophe pourra bientôt être soutenu par le dispositif de Revenu de Transition Écologique, conçu par la philosophe et économiste Sophie Swaton. «Çà m’apporterait un soutien financier, mais aussi un soutien moral, confie Christophe. Maraîcher-paysan est un métier qui se perd. Pourtant c’est un service simple, qui rend les gens heureux.» Intégrer la Coopérative de Transition Écologique en Haute-Vallée de l’Aude, en partenariat avec la Fondation Zoein, pourra aussi permettre à Christophe de continuer à se former. «On a besoin d’apprendre constamment sur ce qui se passe sur nos terres. Le vivant, il faut l’étudier tous les jours. Cela prend du temps » conclut-il.
Mélissa Vache, transforme les déchets organiques en objets de la vie courante[modifier | modifier le wikicode]
Dans le Fablab de Limoux, dans l’Aude, Mélissa Vache termine un chantier d’insertion dans le numérique. Pendant deux ans, cette jeune femme originaire de l’Hérault a appris à faire de la modélisation, à maîtriser la découpe laser et la fraiseuse numérique, et à utiliser une imprimante 3D. « Au début je n’étais pas très tournée vers le numérique, raconte la jeune femme, mais quand j’ai réalisé la quantité de déchets plastique issus de nos fabrications, je me suis dit qu’il y avait quelque chose à creuser du côté des matériaux utilisés. »Mélissa entreprend des recherches et découvre alors qu’il est possible de valoriser des déchets organiques, tels que les épluchures et le carton, et de les transformer en objets de la vie quotidienne, comme de la vaisselle jetable biodégradable. «Alors que je n’avais pas vraiment d’accroche avec les nouvelles technologies j’ai réalisé leur intérêt dans une démarche écologique et entrepreneuriale »,explique Mélissa.
Au même moment, la jeune femme est contactée par la Coopérative de Transition Ecologique en Haute-Vallée de l’Aude. Créée début 2022 en partenariat avec la Fondation Zoein, cette structure rassemble au niveau local des élus, des associations et des entreprises, et a pour mission d’accompagner des porteurs de projet tournés vers l’écologie et le lien social. Le projet de Mélissa entre parfaitement dans ce cadre.Afin de pouvoir lancer son activité sereinement, Mélissa va donc pouvoir bénéficier d’un Revenu de Transition Écologique - soit 3000€répartis sur six mois -, d’une formation et d’une mise en réseau. « Cet accompagnement, cette confiance qui m’est faite, m’aident à retrouver de l’estime en moi-même, confie Mélissa. J’ai un besoin de contribuer qui est très fort, qui me tient debout. Je suis désormais dans l’action, et c’est le meilleur moyen de lutter contre l’éco-anxiété ambiante. »
- TILT -[modifier | modifier le wikicode]
Visite du pôle mobilités actives[modifier | modifier le wikicode]
Charlotte Niewiadomski, Nicolas Devaux, et Sébastien Torro-Tokodi, ont développé une activité commune au sein de Tilt : le conseil en mobilité pour les entreprises et les collectivités locales.Pour comprendre ce qui les anime et voir comment ils tissent des liens et des partenariats avec les acteurs locaux, ils nous emmènent en vélo à la rencontre d’acteurs de l’ESS et de la transition écologique sur le territoire avec lesquels ils travaillent ou comptent travailler. Point de départ de la balade : Label Epicerie. Nicolas est équipé d’un vélo plutôt atypique. « Voilà deux ans que je me déplace avec cet engin pour aller réparer des vélos un peu partout dans le Dunkerquois », explique-t-il devant l’étonnement suscité par son outil de travail. Nicolas est notamment mécanicien vélo... à vélo. Il y a deux ans, l’ancien informaticien s’est reconverti pour vivre de sa passion. Il a passé un CQP (certificat de qualification professionnelle) technicien vendeur cycle en 2020 et a réellement démarré son activité en mai 2021 après le déconfinement. « J’ai eu beaucoup de chance côté calendrier car mon activité a très vite démarré grâce au coup de pouce de l’Etat donné aux foyers pour réparer leurs vélos ».
Vit-il de son activité ? « Je suis entrepreneur-salarié depuis un an et je vis de mon activité depuis le mois d’octobre. En parallèle de la mécanique, je développe avec Charlotte le conseil mobilité pour les entreprises en particulier. Nous n’en sommes qu’aux balbutiements, il y a un important travail de sensibilisation à réaliser en amont qui est laborieux, mais nous y croyons ». Charlotte et Nicolas développent également un service de cyclo-logistique en vélos cargo. «Nous lançons une expérimentation avec la Communauté urbaine de Dunkerque pour la collecte de cartons auprès des commerçants. L’objectif à plus long terme est de développer d’autres services de logistiques à vélo. Deux autres personnes vont nous rejoindre à partir de septembre 2022, nous serons 4 dans ce projet collectif». Plusieurs participants posent des questions sur la rémunération de Nicolas. Comment se rémunère-t-il ? Est-ce en fonction de son résultat ? « En tant qu’entrepreneur-salarié, j’ai un revenu garanti de 250 euros/mois par la Coopérative. Mais je me paie en fonction de mon chiffre d’affaires. L’avantage avec ce statut, c’est que j’ai la protection sociale d’un salarié ». Arrêt à la Halle aux Sucres – Rencontre avec Guillaume Dubrulle de l’Agence d’Urbanisme Flandre Dunkerque (AGUR).Une fois le brief terminé, la joyeuse troupe part à vélo sur la piste bidirectionnelle (très pratique !) vers la Halle au Sucre, ancien entrepôt portuaire devenu un équipement de sensibilisation et d’éducation dédié à la ville durable. Là, les cyclistes du jour rencontrent Guillaume Dubrulle de l’Agence d’Urbanisme Flandre-Dunkerque. Guillaume travaille sur les questions de la mobilité et présente les politiques cyclables du Dunkerquois. L’AGUR accompagne les collectivités en termes de mobilité notamment la Communauté urbaine de Dunkerque (CUD) mais aussi la Communauté de communes Hauts-de-Flandre (CCHF) et la Communauté de communes Flandres-Intérieure ? . Sur le territoire de la CUD par exemple, nous travaillons sur le document d’urbanisme : le Plan Local d’Urbanisme Intercommunale Habitat et déplacement. Ce document, qui indique où les promoteurs et constructeurs peuvent construire a une particularité dans le Dunkerquois : il indique aussi comment on favorise voire dans certains on contraint les déplacements au sein de ce territoire. C’est un signal fort »« Pour imaginer le plan de mobilité de la CUD, nous nous sommes appuyés sur une grande enquête de déplacement. Nous avons ainsi des chiffres précis sur lesquels nous baser. L’enquête a été réalisée avant la gratuité des transports en commun mais on sait que leur fréquentation a doublé ».
Avant gratuité : 67 % de déplacements étaient réalisés en voiture. La moitié des déplacements de moins de 3 km étaient encore réalisés en voiture. Chaque jour, les habitants de la CUD et la CCHF font 171 fois le tour de la Terre. Chaque jour, les stations-services du Dunkerquois vendent 500 000 litres de carburant. Le vélo représente 2 % des déplacements, et les transports en commun 5 % seulement !Réaction de l’assemblée : Nicolas et Charlotte ont du pain sur la planche ! Et de belles perspectives pour le développement de leurs activités. « Avec l’AGUR, nous n’avons pas encore travaillé ensemble concrètement mais nous sommes en discussions pour que l’Agence devienne un partenaire ». Le bâtiment qui fait face aux participants impressionne. C’est un vrai centre de ressources sur la ville durable, indique Guillaume Dubrulle. « De notre côté, nous l’utilisons une fois par mois pour nos formations « Ma cyclo entreprise », formation à l’entreprenariat à vélo. Nous avons une salle de réunion mise à disposition, et l’espace sur le parvis de la Halle au Sucre nous sert pour la pratique » explique Charlotte. « Le Plan vélo + a été approuvé en avril 2021. Dans les concertations, ce qui ressortait de la part des usagers et des habitants du territoire, c’était le manque d’aménagements cyclables continus, sécurisés et fluides. Ainsi que le stationnement. Il faudra donc travailler le sujet même si la CUD a déjà pas mal avancé. Développer les infrastructures est indispensable et en même temps il faut aussi penser les services aux mobilités douces » ajoute Guillaume Dubrulle.
Quelques chiffres[modifier | modifier le wikicode]
150 km d’aménagement cyclable en 2012 sur la CUD – 245 km en 2022. L’objectif est d’aller encore plus loin. L’augmentation du nombre de cyclistes est palpable : il y a des compteurs vélo implantés partout. + 24 % entre 2019 et 2022 : Effet crise sanitaire sans doute mais qui se pérennise donc c’est encourageant.
Rencontre avec Khalil Bachiri, co-président de l'association Chrysalide[modifier | modifier le wikicode]
Sur ces nouvelles réconfortantes et ce bel échange, le groupe quitte la Halle aux Sucres et prend la direction des locaux de l’Association Chrysalide. Khalil Bachiri a co-fondé « l’effet papillon » un groupe facebook créé pour donner une seconde vie aux objets, « leboncoin de la gratuité » ! Devant l’engouement de sa communauté, il cherchait un lieu pour organiser des rencontres et réaliser des ateliers de partage. « Au départ, le projet est né dans un esprit un peu d’amusement mais finalement, nous avons vite été face aux problématiques sociales. Jeunes en insertion, mère-célibataires, etc. Notre projet a évolué pour venir en aide et remettre le pied à l’étrier aux personnes éloignées de l’emploi et/ou dans la précarité ». Chrysalide organise par exemple des marchés 100 % gratuits. « Nous récupérons des dons que nous mettons à disposition des gens qui en ont besoin. Les marchés sont thématiques. Pour la rentrée par exemple, nous organisons un marché avec les fournitures scolaires. Bientôt, nous allons organiser à Loon Plage un marché sur le sport, le bien-être et la mobilité. Nous faisons un appel à collecte dans les maisons de quartier partenaires, nous récupérons les dons et les mettons à disposition le jour J. Nous mettons en place des ateliers, dont la réparation de vélos avec Nicolas et de la remise en selle », explique Khalil.« Nous avons aussi installé dans certaines maisons de quartiers un mobilier qui permet à ceux qui n’avaient pas la possibilité de récupérer les dons de le faire à un moment propice pour eux. Nous créons des partenariats inter associatifs et interprofessionnels, car le marchand peut très bien fonctionner avec le non-marchand ! Nous avons fait un marché 100 % gratuit avec l’enseigne Cora par exemple. Si je donne une plante, ça peut être vécu comme de la concurrence sauf que si je donne une plante, celui qui a reçu le don aura peut-être besoin d’un arrosoir... Nous pouvons tous travailler main dans la main. Ainsi Chrysalide fait régulièrement appel à Nicolas pour des ateliers de réparation de vélos. Nous venons par exemple de monter un projet avec le CCAS. Parfois la mobilité est un frein pour les personnes éloignées de l’emploi. Quand on commence à 4h du matin un stage en boulangerie, il n’y a pas de bus. Le vélo peut être une alternative. Nous avons proposé au groupe des ateliers de réparation de vélo. C’est un partenariat constructif ».Après un verre de l’amitié et la visite du local de l’association, le groupe rejoint Label Epicerie pour partager aux participants du second groupe ses découvertes et réflexions.
Visite de LABEL Epicerie : Tiers-Lieu citoyen et solidaire, support d'activités porteuses de sens et leviers d'insertion[modifier | modifier le wikicode]
Prendre sa place par le "faire ensemble" ! par Camille Frazzetta, entrepreneure au sein de la Coopérative Tilt et Stéphanie Ambellié, Coordinatrice de l’association La Petite Pierre. La Coopérative Tilt est née dans le Dunkerquois, un territoire dans lequel les taux de chômage et d’inactivité sont bien plus élevés que la moyenne nationale, a fortiori dans certains quartiers prioritaires. Ces statistiques masquent une réalité complexe, un enchevêtrement entre optimisation de prestations sociales, réseaux d’entraide et petites activités de production ou de réparation avec des systèmes de rémunération variés formels et informels. La crise sanitaire a d’ailleurs renforcé ce décrochage entre emploi et activité avec la diminution des “petits boulots” et de l’intérim.Comme l’illustre le collectif Rosa Bonheur dans son ouvrage “la ville vue d’en bas, travail et production de l’espace populaire”, l’activité existe dans les quartiers populaires mais elle ne prend plus la forme de l’emploi et encore moins du salariat. Leur travail ethnographique dans les quartiers populaires de Roubaix, mêle des observations et des entretiens informels ou semi-directifs, ayant pour objet les activités de réparation automobile de rue, l’organisation de travaux d’auto-construction et d’auto-réhabilitation des logements par leurs propriétaires, le travail domestique et la participation des femmes aux ateliers d’associations de quartier. L’ouvrage souligne que cette économie de subsistance est aussi productrice de ressources orientées vers la protection et la réparation.
Conscients de ces constats, un collectif d’acteurs des Hauts-de-France a décidé de s’appuyer sur cette capacité des quartiers à produire et d’explorer les vertus du “faire ensemble” et de l'entreprenariat coopératif pour accompagner, sur la base du volontariat, des habitants et habitantes vers un retour à des activités marchandes reconnues. L’idée étant que cette expérience les reconnecte aussi à l’envie et la confiance nécessaires pour reconstruire un parcours professionnel vers l’emploi ou la création d’activité. Cette initiative collective, nommée, repose sur trois ingrédients : un collectif d’habitants, un lieu, à la fois lieu de vie et de production, en partie géré par le collectif, et une dynamique partenariale autour d’un dispositif de droit commun : le Contrat d’Appui au Projet d’Entreprise (CAPE)Ces trois ingrédients sont indispensables pour développer rapidement l’autonomie et la confiance en soi. Le collectif permet de travailler les savoirs êtres relationnels, la participation à la gestion du lieu renforce le sens des responsabilités et donc nourrit l’autonomie, et enfin le CAPE ouvre l’horizon d’une adéquation possible entre talents et création de valeur marchande.La Coopérative Tilt co-porte et co-accompagne ainsi 3 initiatives « Kpa-Cité », 2 dans le dunkerquois à Grande-Synthe (La Boutique des Réussites, initiée par la Maison de l'Initiative de Grande-Synthe) et à Coudekerque-Branche (Rhizome, initié par l’Association la Petite Pierre) et une à Roubaix (Permaculture Humaine). Ce maillage partenarial et territorial est une expérimentation pleinement en phase avec la raison d’être de Tilt. Elle tend en effet à intégrer les dimensions de transition écologique et de justice sociale, en essayant de travailler progressivement cette dimension avec les collectifs de coopérants, et en combinant divers moyens pour créer des opportunités à des personnes pour qui le droit commun, tel qu’il existe aujourd’hui, est peu adapté.L’Association La Petite Pierre accueille tout type de public et anime un tiers-lieu citoyen et solidaire : Label Epicerie. Pour autant, chaque personne qui passe les portes de cette ancienne église, semble être en transition... En quête de sens, en quête de nouvelles possibilités pour s'en sortir, en quête de nouvelles rencontres... Après 3 années d'existence, les personnes engagées et en particulier les adhérents arrivés initialement pour un panier bio solidaire, trouvent leur place ou déclarent des talents qui leur étaient jusqu'alors insoupçonnés. L'objectif de La Petite Pierre est bien de redonner la capacité d'agir à celles et ceux, qui, découragés par l'enchaînement des difficultés, ont parfois perdu la confiance dans leurs possibilités, et parfois celle de trouver un emploi.
Le projet Rhizome est l'aboutissement de cette volonté : donner à voir aux personnes elles-mêmes, par l'expérience collective, leurs talents d'abord. L'accompagnement au long cours permet de visualiser les progrès à envisager, les zones d'épanouissement, les espaces impossibles à ne plus investir pour son bien être... Bref, se choisir un parcours à soi, sur mesure. Il existait bel et bien des dispositifs similaires, mais en dehors du territoire du Dunkerquois. Quand le projet Rhizome fut mûr, la Coopérative Tilt était née ! Comme un heureux hasard. De la rencontre entre ces deux structures a émergé l'évidence que la transition écologique est bel et bien subie de manière plus forte par cette tranche de population, précarisée, dans les quartiers prioritaires. Mais pour autant, force est de constater que les populations, toutes aussi conscientes qu'ailleurs que l'environnement se dégrade, ne demandent qu'à s'engager pour la préservation des ressources. Le projet Rhizome repose sur une alliance locale : la Coopérative Tilt, la Petite Pierre et une myriade d'acteurs prescripteurs qui repèrent les publics, et continuent de les accompagner : les jardins de Cocagne, entreprendre ensemble, la brigade d'intervention spécialisée de l'AAE, le carrefour des solidarités, Creative et le Conseil citoyen.Cette alliance locale - et la mutualisation des compétences et des moyens mis en œuvre pour co-accompagner les porteurs de projet - permettent de rendre aux populations leur plein potentiel pour contribuer positivement à une société plus écologique et solidaire.La Coopérative Tilt joue le rôle d'accompagnant et replace les coopérants dans une dynamique professionnelle. Son rôle est primordial pour assurer la dynamique du groupe et faciliter l’accès aux outils de l’entrepreneuriat écologique. Elle permet également de rendre visible l'engagement des populations a priori éloignées de ces sujets, vers une transition écologique et solidaire.La Petite Pierre offre l'outil de travail, l'accueil via le tiers-lieu Label Epicerie, et un accompagnement personnalisé. Le binôme est alors indissociable.Après un démarrage en mai 2022, nous sommes au 8ème Contrat d’Appui au Projet d’Entreprise signé avec la Coopérative Tilt ! Les idées fusent et le travail commence. Nous sommes au début du chemin.... Et, la perspective d’organiser un système collectif résilient et fertile, en s'appuyant sur une forte dynamique de coopération avec d'autres acteurs de terrain, est belle et bien en cours.