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(Page créée avec « = Outils et démarche de suivi et d'évaluation de la coopérative TILT = ''Atelier réalisé dans le cadre de l'université éphémère de TILT en Novembre 2022.'' === La démarche d'évaluation de TILT au prisme des méthodes d'accompagnement vers le changement === ==== Pourquoi une démarche d’évaluation ? ==== Tilt, comme les différentes initiatives de RTE, constituent des expérimentations construites chemin faisant dans une logique de recherche-action... »)
 
 
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= Outils et démarche de suivi et d'évaluation de la coopérative TILT =
Depuis début 2024, l'association Zoein porte l’ambition de co-construire un « Référentiel d'évaluation stratégique du RTE / Label RTE en France » à partir des expérimentations en cours. Un travail d’état des lieux des démarches et pratiques évaluatives dans les territoires d’expérimentations du RTE a été réalisé, avec analyse des besoins et attentes des acteurs qui pilotent les coopératives, donnant lieu à des [[Monographies]] de terrain.  
''Atelier réalisé dans le cadre de l'université éphémère de TILT en Novembre 2022.''


=== La démarche d'évaluation de TILT au prisme des méthodes d'accompagnement vers le changement ===
Cette méthode exploratoire a été associée à la création de fiches méthodologiques qui reprennent les différentes approches qui concourent à l’évaluation du dispositif RTE/CTE ou qui représentent des inspirations pour développer une approche commune autour de l’évaluation du dispositif. <br>


==== Pourquoi une démarche d’évaluation ? ====
Tilt, comme les différentes initiatives de RTE, constituent des expérimentations construites chemin faisant dans une logique de recherche-action sur la base des éléments cadres définis dans sa conceptualisation par Sophie Swaton. Le premier objectif de la définition d’un système de suivi-évaluation était ainsi de contribuer à caractériser, tester et enrichir le RTE tel que déployé par Tilt et de l’intégrer dans sa démarche de progrès. Tout comme l’action de Tilt, la démarche d’évaluation n’est pas figé, et l’enjeu et davantage d’accompagner le déploiement du RTE et la rélexivité sur la démarche :  « que faisons-nous ? qu’est-ce qui est en train d’émerger ? que laisse-t-on de côté ? qu’est-ce qui marche, pour qui, comment, dans quelles conditions ? Quels choix faisons-nous pour la suite ? ».


Tilt étant la première Coopérative de Transition Écologique à expérimenter le Revenu de Transition Écologique, les enjeux de diffusion de ses apprentissages sont également importants. Elle constitue à ce titre un prototype du RTE, avec l’objectif de concevoir les méthodes, les leviers et de produire les ressources, destinés au partage et au transfert des apprentissages à d’autres expérimentations en France comme ailleurs ; chacune d’entre elles étant libres de dessiner sa propre trajectoire tout en bénéficiant de ces retours d’expérience et de les questionner au regard de leur propre contexte
== <big><span style="color:white;background-color:#058355;">- L'approche EFC par Atemis -</span></big> ==
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==== Les grandes étapes de la démarche : ====
La définition du système de suivi-évaluation de TILT a mobilisé une série d’entretiens et d’ateliers afin de définir un premier référentiel d’évaluation, puis a permis de tester certains premiers outils de collecte d’information tels que les entretiens récits avec les entrepreneurs.


===== > Définition d’un référentiel d’évaluation =====
=== <big><span style="color:#058355;">Définition</span></big> ===
Le référentiel d’évaluation est un élément clé d’une démarche d’évaluation, qui permet de se mettre d’accord sur les questions posées et ce que l’on devrait observer en cas de réussite : à l’aune de quels critères pourra-t-on juger que Tilt est une réussite ?
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A l’issue de la démarche, 4 grandes questions d’évaluation ont été retenues, concernant l’accompagnement des entrepreneurs, l’émergence ou le renforcement d’espace de coopération, la contribution à la transition des territoires et l’adéquation des objectifs de Tilt avec ses ressources.  
L’économie de la Fonctionnalité et de la Coopération consiste à concevoir et à produire des solutions intégrant des biens et des services selon deux dynamiques :


Un des principaux changements initiés à ce stade a été de s’émanciper d’une évaluation uniquement centrée sur l’initiative entrepreneuriale, sur laquelle on peut apposer des critères d’utilité écologique et social, mais plutôt considérer un périmètre d’évaluation plus large, concernant l’initiative entrepreneuriale dans son écosystème à différentes échelles, qui s’entrecroisent et font ressources.
* Passer de la vente de biens ou de services à la contractualisation d’une performance d’usage et/ou d’effets utiles fondée sur leur intégration
* Elargir le périmètre des activités et des acteurs afin que cela permette à l’écosystème productif de prendre en charge des externalités négatives environnementales et sociales.
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Ce référentiel intègre une théorie du changement de Tilt, permettant d’expliciter avec les parties prenantes les différents effets attendus.
Pour évoquer l’EFC on parlera plus d’un référentiel ou d’une trajectoire que d’un modèle qui se reproduirait à destination de diverses structures.
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==== > Définir des outil intégrés aux activités de Tilt, exemple des entretiens récits auprès des entrepreneurs ====
Un des principaux enjeux du système de suivi-évaluation était de s’intégrer et contribuer aux activités déployées par Tilt, plutôt que d’en faire une activité à part. L’exemple de la mobilisation des entretiens récits auprès des entrepreneurs illustre plus particulièrement ce positionnement.


Dès les premiers temps de rencontres, la dimension sensible de l’entreprenariat écologique et sociale est apparue comme particulièrement importante pour les différentes parties prenantes et notamment les entrepreneurs.e.s afin d’appréhender les effets de Tilt. L’expérience quotidienne des activités économiques et de leurs parcours ainsi que celle de la coopérative étant alors une façon privilégier de révéler et mieux appréhender ces effets, et de s’écarter de l’usage unique d’indicateurs quantitatifs peu adapté au contexte (un nombre encore restreint d’entrepreneurs) et à la dimension expérimentale du déploiement du RTE.  La politique sociale que la coopérative a défini (et qui fait sa spécificité) implique en effet d’évaluer dans quelle mesure le projet réduit le sentiment de vulnérabilité des personnes, à les accompagner à gagner en autonomie et participe à la reconnaissance sociale des personnes en contexte d’urgence écologique, qui conduit bien souvent à un sentiment d’inutilité, de culpabilité ou d’invisibilité des personnes dans la société consumériste.  
''Ces solutions se contractualisent sur la base d’engagements réciproques, favorisant la convergence d’intérêts entre les différentes parties prenantes sur un plan territorial.''


Le test de ce format d’entretien auprès des premiers entrepreneurs ayant intégré Tilt s’est révéler riches d’enseignement pour caractériser le processus d’accompagnement de Tilt et ses différents effets, tout en proposant un temps de réflexivité aux entrepreneurs sur leurs parcours.


=== Quelques enseignements parmi d’autres ? ===
[[Fichier:Schéma approche EFC par Atemis.png|néant|vignette|417x417px]]
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==== > Un accompagnement centré dans un premier temps sur le rôle de facilitateur de l’accompagnateur ====
=== <big><span style="color:#058355;">Origine</span></big> ===
Dans un contexte de crise sanitaire, l’accompagnement de Tilt s’est centré dans un premier sur le rôle de facilitateur de l’accompagnateur. Un accompagnement « sur-mesure » qui permet notamment à certains entrepreneurs :
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* D’identifier, rencontrer et échanger avec d’autres acteurs, notamment via l’accès direct aux partenaires et réseaux de Tilt :  
Le modèle de l’économie de la fonctionnalité et de la coopération émerge dès 2002 à travers des travaux menés par ATEMIS (Analyse du Travail et des Mutations dans l’Industrie Et les Services), laboratoire d’intervention et de recherche, né en 2001 du rapprochement de chercheurs et de consultants.
* D’avoir accès à différents types de ressources, (investissement, atelier…) ou des prestations ;
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* De disposer d’un appui stratégique au développement de leur projet ;  


A titre d’exemple, dans le cade du pôle de mobilités activités, l’accompagnateur-référent oriente cette démarche dans une logique d’Économie de la Fonctionnalité et de la Coopération (EFC), afin de structurer un réseau d’acteur autour des mobilités professionnelles (participation à des espaces de consultation et de gouvernance, intégration d’associations, collectifs, et création des Boîtes à vélo, structuration d’un  réseau d’acteur etc.) et d’ancrer les activités dans les besoins du territoire.


==== > Les projets développés par les entrepreneur.e. s ont vocation à répondre à une diversité de finalités écologiques, sociales et territoriales ====
Au cœur du projet d’Atemis : la volonté de réintroduire la question du travail face aux enjeux de la société et aux évolutions dans le fonctionnement des entreprises et des organisations institutionnelles.
Les premiers entrepreneurs ayant intégré Tilt développent des projets ayant vocation à répondre à une diversité de finalités écologiques, sociales et territoriales notamment en raison du spectre très large des effets attendus de certaines activités comme la facilitation de la pratique du vélo auprès des particuliers et professionnels : santé, pollution de l’air et sonore, émissions de GES.


C’est par cet angle de recherche qu’est apparue la question des modèles économiques et de la nécessité d’exercer une influence pour atteindre la sphère du travail, mais aussi celle d’un développement durable.
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== Zoom sur l'expérimentation et l'évaluation dans le Canton de Vaud ==
Le projet RTE dans le canton de Vaud (situé en Suisse romande, à proximité du canton de Genève) est né avec la mise en place de nouvelles mesures d’insertion socio professionnelles à vocation écologique par la Direction Générale de la Cohésion Sociale dont un service est pilote du volet insertion. La fondation Zoein a été mandatée par le canton pour accompagner les organismes prestataires (associations et fondation qui font de la réinsertion) à introduire la dimension écologique dans les mesures d’insertion sociale. Après une année d’accompagnement, Zoein a été associée à un groupe de travail, pilotée par l’EPER (Entraide Protestante Suisse), en partenariat avec la DGCS, pour réaliser une étude de faisabilité du RTE au sein du canton de Vaud. Son objectif est d’associer les parcours de création d’activité et d’insertion sociale et de créer un projet RTE à la frontière entre des partenaires publics et privés. Les étapes du projet ont consisté à :


* Dresser un bilan sur le plan de la situation environnementale,
ATEMIS a créé, avec d’autres partenaires, l’Institut Européen de l’Economie de la Fonctionnalité et de la Coopération (IE-EFC), association à but non lucratif, qui fédère des Clubs territoriaux, composés d’entreprises, de collectivités et de consultants. Il anime plusieurs ateliers thématiques avec ses partenaires.
* Identifier les acteurs, et en particulier les organismes spécialisés dans l’insertion
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* Identifier des secteurs d’activités prioritaires pour la transition : économie circulaire, énergie et habitat, mobilité, alimentation durable, biodiversité.
* Imaginer plusieurs types de RTE par rapport aux publics cible de ces rte :
** Un RTE insertion, pour les personnes ayant droit au revenu d’insertion afin de les soutenir dans un emploi au sein d’entreprises en lien avec la transition écologique
** Un RTE nouveaux projets pour les entrepreneurs et porteurs de projet de la transition écologique destiné à soutenir la création d’activités et les porteurs de projets
** Un RTE insertion nouveau projet : un revenu pour les personnes ayant droit au revenu d’insertion, porteuse d’une activité économique de transition


Le RTE est ainsi conçu dans le prolongement des revenus d’insertion. L’originalité de ces trois déclinaisons de RTE réside dans le fait que des passerelles pourraient s’instituer entre les dispositifs. Par exemple, le groupe de travail envisage qu’un porteur d’activités - qui bénéficie d’un RTE nouveaux projets - puisse après une année d’activités embaucher une personne ayant droit à un RTE insertion. A ce titre le RTE nouveau projet aurait pour fonction de soutenir et de développer le potentiel de transition de l’activité par l’emploi et la formation des personnes en insertion. Ce chantier « RTE nouveaux projets » est important, notamment en termes de financement, encore incertain aujourd’hui.


A ce stade du projet, une diversité de question se pose sur le rôle des partenaires, l’accompagnement des porteur.se.s de projet, le rôle de la future CTE dans le canton de Vaud.  Un travail important a été réalisé sur les critères d’éligibilité du RTE pour les parcours d’insertion et ceux destinés à sélectionner entreprises, qui se réclame de la transition. L’articulation entre RTE/CTE est enfin un des chantiers importants à venir.
=== <big><span style="color:#058355;">Sur le terrain</span></big> ===
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Cette démarche se distingue des questionnements relatifs à la démarche d’évaluation mise en place par Tilt. Le regard croisé entre Tilt et le projet dans le canton de Vaud est intéressant - entre  d’un côté la démarche « institutionnelle » du canton de Vaud et la définition de critères d’éligibilité et d’un autre la démarche d’évaluation de Tilt qui se base sur un outil d’accompagnement en continue basé sur des critères qualitatifs en évolution permanente. Le projet du canton de Vaud évalue aussi la possibilité de s’inspirer du modèle TILT pour proposer un accompagnement personnalisé.
''Exemple avec TERA''
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=== Tensions, questionnements et échanges collectifs autour de la démarche de suivi-évaluation de la CTE ===


=== Plusieurs tensions ou questions autour du dispositif d’évaluation ont été exprimées : ===
La question de l’évaluation de la dynamique a débuté par un premier travail qui avait été mené au moment de la création pour formaliser les différentes dimensions d’enjeux auxquels le projet cherche à répondre, puis pour décliner pour chaque enjeu des finalités, objectifs généraux, spécifiques et actions.


En complément, un dispositif de recueil et partage d’informations avait été imaginé.
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A ce stade, la démarche de suivi et d’évaluation de Tilt est encore peu opérationnalisée depuis la fin de la phase 1 de l’évaluation (mi-2021) en raison de manque de temps disponible et d’organisation interne de l’équipe support pour intégrer cette démarche au processus d’accompagnement. Son opérationnalisation implique de constituer une équipe d’accompagnateur.rices et de les former au dispositif.  Cela dit, en 2022, les premiers espaces de vie collective commencent à apparaitre, que ce soit dans le cadre d’un groupe dédié à la gouvernance partagée, aux partages des outils de communication. La constitution d’une équipe d’accompagnateur.rices permettra de poursuivre des entretiens individualisés des entrepreneurs sur 2022-2023.


La stratégie d’évaluation définie pour accompagner la CTE au fil de l’eau repose sur l’engagement des personnes qui participent au pilotage de l’expérimentation et en particulier à l’association Zoein et des entrepreneurs-salariés, dédiés à l’accompagnement et au managment de projet. L’opérationnalisation du référentiel sur le long terme réclame de bien définir les modalités de transmissions de la démarche pour dépasser la phase test et faire évoluer le référentiel. Dans le cas inverse, cette démarche peut rapidement s’essouffler par manque d’encadrement.  
La démarche s’est arrêtée face à la difficulté d’organiser un dispositif qui permette de suivre l’ensemble des objectifs. Depuis 2020 le travail de formalisation a été repris. IL a d’abord porté sur la compréhension des enjeux liés à l’évaluation d’un projet tel que Tera. Puis, un second temps a consisté à interroger individuellement quatre porteurs de projets impliqués dans la dynamique pour connaitre leur point de vue sur ce que « produit »Tera et identifier ce qu’il serait utile d’évaluer pour soutenir à la fois la trajectoire du projet et leur engagement plus spécifique.
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A l’heure actuelle, les porteur.euse.s de projets intègrent Tilt via des structure relais et adhèrent au projet parce que ces personnes partagent des valeurs communes de solidarité, de transition et des affinités. Les secteurs d’activités de la coopérative se structurent donc à partir de l’engagement des porteur.euse.s de projet. Elles pourraient aussi s’appuyer sur d’un diagnostic territorial, qui puisse permettre d’identifier les besoins, de prioriser les activités clés de la transition écologique pour ensuite prioriser les domaines d’activités, encourager l’entreprenariat dans ces secteurs et travailler en lien avec les acteurs économiques, associatifs et institutionnels pour développer des filières, secteurs d’activités ou participer aux mutations de l’emploi.


* Thomas Polikar de Zoein explique qu’une étude menée par le canton de Vaud a identifié des secteurs d’activités prioritaires pour la transition (économie circulaire, énergie et habitat, mobilité, alimentation durable, biodiversité). Des critères d’éligibilité ont été définis pour déterminer quel type de structures et d’entreprises pourrait accueillir les personnes ayant droit à un « RTE insertion ».
'''Les objectifs identifiés :'''


Le prolongement d’un revenu d’insertion (RSA en France, RI en Suisse) contient plusieurs risques importants et de construire des raccourcis entre transition et insertion :
* Explorer les différentes dimensions de la « valeur » d’un modèle économique
* Explorer les différentes dimensions de la « coopération »
* Qualifier les champs de l’évaluation à conduire
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* Réduire les enjeux de transition au seul domaine de l’insertion et inversement
En l’occurrence, pour les CTE sont explorés les effets d’ordre social, sociétal et environnemental à l’échelle du territoire et en lien direct avec les activités développées. On s’attache aussi à comprendre la dynamique de développement d’une capacité d’action collective d’un ensemble d’acteurs ainsi que les effets sur les personnes engagées dans la production et la consommation de biens et de services.  
* De ne pas rémunérer de manière juste ce type d’activité
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* De dévaloriser l’emploi dans les domaines de transition.
* Par ailleurs, en procédant ainsi, il s’agirait de demander aux personnes en situation d’insertion de réaliser des efforts supplémentaires alors qu’elles sont le moins responsables des dérèglements environnementaux globaux – en termes d’empreinte écologique.  


L’évaluation passe par deux formes d’évaluation : parfois l’évaluation porte sur l’accompagnement de la CTE Tilt, les porteurs de projets, d’autres sur l’évaluation du dispositif comme politique publique. Il y a une tension entre ces deux manières d’aborder le référentiel d’évaluation. Pourquoi ne pas porter la focale sur les critères d’utilité sociale et écologique du RTE ?


* Pour Laurent Chochoy de l’Institut Godin, la portée de la démarche d’évaluation est de sortir d’une évaluation par « critères » d’utilité sociale et écologique, qui dénature la portée politique du RTE. Le RTE ne peut pas être déconnecté du domaine du politique parce qu’il répond à un problème, désigne des priorités sociétales et se positionne comme un entrepreneur de cause (voir infra). Le RTE est une innovation sociale qui répond à un besoin de société et de politique publique. Sa réussite et plus largement celle de ZOEIN est d’agir pour accompagner le changement de paradigme des institutions à travers ce dispositif dans le domaine de l’emploi et de l’économie locale. Il s’agit donc pour Tilt de s’attaquer à la transition écologique comme problème public, en mobilisant les institutions, sans s’enfermer à créer des critères. C’est comme cela que le RTE peut être reconnu comme un outil et une des solutions pour amener la transition écologique. Un enjeu est d’inviter et d’associer les institutions à joindre la démarche sans que Tilt doive se plier aux injonctions institutionnelles et politiques en présence mais bien s’inscrire dans un projet de territoire sur le temps long.
Pour engager une trajectoire vers l’EFC, l’entrepreneur doit questionner son modèle économique et intégrer la dimension servicielle de la solution qu’il propose.
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==== RESSOURCES POUR ALLER PLUS LOIN : ====
Intervenants : Caroline Lejeune (Zoein), Vincent Honoré (Quadrant Conseil), Laurent Chochois (Institut Godin), Thomas Polikar (Fondation Zoein)


Au sujet de l’Intervention de Vincent Honoré et Caroline Lejeune :  
'''Ce dernier couvre plusieurs dimensions :'''


Centre d’Études et de Ressources du Développement Durable, « Repères sur la mise en récits de vos projets de transition », avril 2021.
* <u>Modèle d’affaire ou modèle de contractualisation</u>
** Consiste à réfléchir à la façon de générer un revenu. Il s’agit ici de s’intéresser aux modes de transformation de la valeur créée en valeur monétaire. Celle-ci peut prendre plusieurs formes et elle a pour ambition de réinterroger les rapports de force entre acteurs.


<nowiki>https://www.tilt.coop/</nowiki>
* <u>Modèle d’échange</u>
** Consiste à se questionner sur la valeur de ce qui est proposé, sans se centrer sur le produit qui est proposé, mais plutôt en quoi il répond à un besoin, qui peut évoluer, tout en prenant en compte les effets utiles, c’est à dire les bénéfices. Cette étape peut-être réalisée à l'aide du [https://wiki.zoein.org/wiki/Le_Logigramme logigramme], un outil pour imaginer les conséquences et effets de l'activité économique.


<nowiki>https://zoein.org/</nowiki>  
* <u>Modèle de production : consiste à repenser la configuration dans laquelle la valeur est créée</u>
** L’EFC invite à repenser comment est créée la valeur, en interne (organisation du travail) et en externe (relations inter-entreprises). Elle intègre le caractère renouvelable des biens matériels et immatériels comme des facteur de création de valeur.
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<nowiki>https://quadrant-conseil.fr/</nowiki>


Pour en savoir plus sur l’évaluation de politiques publiques :  
'''Modèle de gouvernance : vers une stratégie co-construite'''


La page ressources de Quadrant Conseil : <nowiki>https://www.quadrant-conseil.fr/ressources.php</nowiki>
Si les stratégies des organisations sont principalement élaborées par les cadres supérieurs, des modes de gouvernance et de management innovants apparaissent. Ils intègrent des organisations internes à la structure, et implique également des partenaires externes comme les financeurs, les bénéficiaires, ou d’autres parties prenantes du territoire.


Au sujet de l’intervention de Laurent Chochoy :


<nowiki>https://institutgodin.com/qui-sommes-nous/</nowiki>  
[[Fichier:Schéma EFC.png|néant|vignette|599x599px|''https://www.eclaira.org/static/h/premieres-etapes-pour-sengager-dans-une-demarche-EFC.html'']]
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Au sujet de l’intervention de Thomas Polikar :
'''Afin d’interroger ces différentes dimensions du modèle économique, voici les principales étapes pour préparer une trajectoire vers l’EFC :'''


<nowiki>https://zoein.org/</nowiki>
* Est-ce que la rentabilité de l’organisation est uniquement fondée sur une logique de volume ?
* Est-ce que les externalités (sociales, sociétales, environnementales) sont prises en compte ?
* Est-ce que le travail est considéré comme un facteur d’émancipation et intègre la notion de qualité de vie ?
* Est-ce que l’organisation développe une démarche de coopération avec ses parties prenantes ?
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=== <big><span style="color:#058355;">Ce qu'on en retient</span></big> ===
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L'économie de la fonctionnalité et de la coopération propose un modèle économique réformateur qui s’appuie sur les enjeux liés à l’organisation du travail comme leviers de transformation des entreprises.
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Elle est inspirante pour le réseau car elle questionne le lien entre travail, santé et performance, en s’attachant à soutenir le développement des organisations qu’elle accompagne.
 
Néanmoins, son approche nécessite une formation ou une sensibilisation pour appréhender le sens de la méthodologie, ce que les équipes n’ont pas toujours les moyens d’avoir.
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'''L’EFC représente un outil utile pour questionner les relations et le cadre du travail dans lequel s’exercent les activités. Elle peut amener des solutions pour développer la notion de “patrimoine immatériel collectif” dont l’accumulation peut être opposable au principe de l’accumulation du capital financier.'''
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== <big><span style="color:white;background-color:#058355;">- La théorie des contributions par Quadrant Conseil</big></span> ==
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=== <big><span style="color:#058355;">Définition</span></big> ===
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L’analyse de contribution est une approche visant à appliquer les principes de l’évaluation basée sur la théorie à l’évaluation d’impact en tentant de répondre à la question “Pourquoi et comment une intervention donnée a fait la différence attendue”. Elle ne vise pas tant à attribuer un changement observé à l’intervention évaluée, qu’à renforcer la confiance ressentie dans la contribution aux changements, parmi d’autres facteurs déterminants. Elle consiste à formuler progressivement des « hypothèses de contribution », dans un processus où les parties prenantes sont sollicitées, pour ensuite tester ces hypothèses de façon systématique à partir d’une diversité de méthodes, qualitatives ou mixtes.
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=== <big><span style="color:#058355;">Origine</span></big> ===
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L’analyse de la contribution est issue de la théorie du programme en évaluation, dont fait partie l'analyse du cadre logique, auquel on ajoute une préoccupation pour la participation et l'apprentissage. Le cadre logique est un outil de conception et de conduite de projet utilisé comme instrument de suivi et d’évaluation.
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=== <big><span style="color:#058355;">Sur le terrain</span></big> ===
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''Exemple avec Tilt''
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La référence à l’analyse de contribution prend la forme d’observations et d’analyse d’unités organisationnelles sur un territoire donné grâce à un '''dispositif de suivi ad hoc''' d’évaluation basé notamment sur des '''entretiens-récits''' qui constituent un cadre pour analyser ce dispositif expérimental en le situant dans son environnement spécifique et ses enjeux. Le référentiel d’évaluation est basé sur des questions évaluatives et des hypothèses qu’il s’agit de peaufiner chemin faisant. Cette approche nécessite de capter un maximum de parties prenantes pour favoriser le croisement des regards. Ils ne sont pas forcément identifiés d’emblée mais le seront au gré des entretiens.
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D’une évaluation centrée sur l’initiative entrepreneuriale, à laquelle on appose des critères d’utilité écologique et sociale... A une évaluation de l’initiative entrepreneuriale dans son écosystème à différentes échelles, qui s’entrecroisent et font ressources.
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'''L’approche évaluative s’organise autour d’un processus visant à :'''
 
* <u>Elaborer un ensemble d’hypothèses</u> portant sur les effets d’une intervention évaluée (La théorie du changement)
* <u>Tester ces hypothèses</u> à travers la collecte et l’analyse d’informations empiriques
* <u>Mettre à jour la théorie initiale</u> en indiquant quelles hypothèses sont vérifiées.
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'''Théorie du changement'''
 
La théorie du changement est une manière de décrire comment un groupe espère atteindre un but donné, et ce sur le long terme. Il ne s’agit pas d’une méthode conçue spécifiquement pour mesurer l’impact, mais, lorsqu’elle est utilisée à l’étape de la planification, cette démarche permet de faciliter l’évaluation qui aura lieu par ailleurs.
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=== <big><span style="color:#058355;">Ce qu'on retient</span></big> ===
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La théorie des contributions est adaptée à des projets expérimentaux qui s’analysent en cours de construction.
 
 
Elle propose une appréhension des interventions comme des objets complexes dont le succès dépend forcément d’une pluralité de facteurs.
 
Le projet est qualifié comme une politique publique qui permet un positionnement dans une vision globale du projet.
 
 
Les limites de l’approche peuvent être liées à des difficultés d’appropriation des outils créés par les parties prenantes. Par exemple, les représentations graphiques peuvent être complexes et donc difficilement compréhensibles pour le collectif. Egalement, le processus peut être relativement long ce qui peut engendrer une baisse d’intérêt pour l’équipe.
 
 
 
'''La méthodologie proposée est créée spécifiquement pour le projet RTE et considère ses spécificités pour être au plus près des besoins et des enjeux auxquels il est confronté. L’approche de Quadrant Conseil revêt un intérêt majeur de pouvoir étendre la méthodologie appliquée à Tilt à l’ensemble du réseau en prenant appui sur les apprentissages retenus de cette expérimentation.'''
 
 
 
 
== <big><span style="color:white;background-color:#058355;">- Le projet VISES -</span></big> ==
 
 
'''<span style="color:#058355;">(Valorisation de l'impact social de l'Entreprenariat Social)</span>'''
 
 
 
Projet mené en 2016 avec l’APES (Acteurs Pour une Economie Solidaire), 21 partenaires et 69 entreprises de la région Hauts de France et de Belgique. Démarche de terrain, menée en format recherche-action  dont le souhait est de s'emparer collectivement de la question de l'évaluation de l'impact social. C’est un projet d'ampleur dont la particularité réside dans le développement d'une démarche co-construite d'évaluation de l'impact, qui tienne compte des spécificités de l'ESS.
 
 
Des points d’attention spécifiques ont permis d’assurer une pertinence dans la mise en oeuvre du projet :
 
* '''Deux espaces spécifiques ont été prévus en fonction des enjeux :'''
** Le groupe-recherche pour organiser le diagnostic commun, cadrer les démarches menées en entreprises, et impulser une réflexion collective sur les apprentissages.
** Les pôles d’expérimentation pour agir en tant que plate-forme d’échanges de pratiques et également servir de sas de décompression de l’action menée en entreprise en alimentant le groupe recherche pour orienter son action.
 
* '''Plusieurs organisations ont formé des duos pour mener le projet''', afin que les chargés de projet puissent endosser le rôle d’acteur ou de chercheur. Ces binômes ont favorisé les échanges à l’interne dans les organisations participantes, ont permis une véritable implication et prise de recul nécessaires.
 
* '''Un carnet de bord a été proposé''', de manière à pouvoir consigner les observations sur la démarche en l’appliquant. Cette démarche a été vécue comme contraignante mais utile aux chercheurs pour susciter les réflexions de groupe-recherche et les observations ont donc pu constituer la base de la réflexion.
 
 
 
'''C’est la structure qui doit être à la base de sa propre évaluation''', et qui doit être accompagnée à l’interne pour cela, il ne peut pas s’agir d’une méthodologie commune avec la même grille et les mêmes étapes.
 
'''Les indicateurs quantitatifs et qualitatifs doivent pouvoir s'auto alimenter en s’appuyant sur du concret''' : Si on prend l’exemple que dans une instance de décisions il y a de la mixité, il faut pouvoir la qualifier : Les décisions des femmes sont-elles écoutées ? Suivies ?
 
 
 
<blockquote>“L'évaluation d’impact social est un leurre car on ne sait pas la mener sur du long terme, et il n’est pas possible d’isoler le facteur déterminant et associer le changement à une action ciblée, c’est pour cela qu’il faut mieux se concentrer sur l’action d’un écosystème”. ''O. Ruel-Mailfert, APES''</blockquote>
 
 
 
Une déclaration commune a été rédigée qui contient des focus sur la méthode.
 
 
=== <big><span style="color:#058355;">Comprendre l'évaluation d'impact</span></big> ===
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Aujourd’hui, les structures sont plus au fait des enjeux, et plus à l’aise avec le sujet de manière générale, surtout sur le fait qu’elles peuvent valoriser ce qu’elles font avec des données qualitatives et intégrer des parties prenantes.
 
Mais l’évaluation prend beaucoup de place dans les débats et devient un objectif en soi, ce qui éloigne de la réalité des projets. Et cette soumission à l’évaluation peut aussi devenir une épreuve, et noyer certaines petites structures dans leur projet de manière intrinsèque, alors qu’en fonction de la structure ça n’est pas forcément nécessaire.
 
 
Là où elle est particulièrement importante, c’est dans le cadre de financements publics. La dimension politique sous-jacente est donc importante, et le calendrier électoral influence fortement les dynamiques.
 
 
=== <big><span style="color:#058355;">Engager les financeurs</span></big> ===
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Pour associer l’acteur public, cela va dépendre des rapports créés et entretenus, mais aussi de la plus value identifiée par le partenaire. Il est donc important de le rassurer en expliquant la démarche, et dans la mesure du possible, l’associer au projet de la structure ou dans les évaluations territoriales pour qu’il prenne en compte d'autres éléments.
 
 
 
Beaucoup de collectivités veulent jouer le rôle de partenaire, connaissant les besoins de la population et du territoire, mais elles sont peu associées aux démarches des acteurs locaux, et ont donc du mal à voir ce qui est produit avec les financements, ce qui peut rendre complexe la justification de leurs actions par la suite. Cela renvoie à la question de la représentation, au besoin d'être considéré comme un partenaire avec des compétences et une expertise propres.
 
 
Pour les intégrer “on peut faire une réunion avec quelques personnes puis une autre en interne, où vont être creusés les impacts négatifs”. Par exemple, une technicienne et une élue avaient été associées pendant un projet sur l’étape d’évaluation, pendant un temps collectif. Elles avaient pu prendre conscience des réalités de chacune, de ses contraintes et de ses attentes, des pertes de financement et du besoin croissant de justifier les demandes liés à la loi NOTRe. Cette injonction ne concerne donc pas uniquement les acteurs privés : Les collectivités, inscrites dans un contexte de maîtrise des dépenses sont aussi contraintes à la justification.
 
 
 
“Les financeurs ont parfois des demandes très précises qui peuvent éloigner les équipes de leur projet. Et le risque de mise en concurrence avec les autres projets étant réel, avec l’émergence notamment des contrats d’innovation sociale, il est d’autant plus important de composer ensemble”.
 
 
 
=== <big><span style="color:#058355;">Les indicateurs alternatifs</span></big> ===
<br>
 
Les grands indicateurs statistiques dépendent des conventions et se réfèrent à des systèmes de valeurs qui dépendent des acteurs de l’écosystème. Le fait d’utiliser des indicateurs résulte d’échanges, de compromis et des rapports de force entretenus entre les parties prenantes. Reconnaître l’absence de neutralité dans ce domaine amène à soutenir l’émergence d’indicateurs alternatifs qui questionnent la reproduction d’un système peu égalitaire.
 
 
IL existe deux catégories d’indicateurs, les indicateurs synthétiques et les indicateurs composites. Seuls les indicateurs composites permettent de quitter le paradigme de la croissance économique comme fin en soi.
 
 
{| class="wikitable"
|+
!Synthétiques
!Composites
|-
|ex : PIB vert
|ex : IDH (Indice de Développement Humain)
|-
|Les données sont converties pour être toutes sous la même unité de compte (la monnaie)
Ces indicateurs permettent une rationalisation, appropriation dans une logique de compensation et de financiarisation
|Les données ne sont pas converties et donc pas compensables ni monétarisables
L’indicateur associe le développement à l’accès aux ressources, à l’éducation, à la santé
|-
|Logique de soutenabilité faible
|Logique de soutenabilité forte
|}
<br>
 
==== <big>Les usages des indicateurs</big> ====
 
 
* A un niveau politique en tant qu’outil de planification
* En tant qu’outil à la prise de décision
* Pour faire plaidoyer
* Pour l’attribution de financements
* Pour les indicateurs classiques, le PIB établissent que la croissance économique est une fin en soi.  Les indicateurs alternatifs sont donc à étudier à construire.
 
 
 
''Ex : Expérimentation d’un projet régional : EMISET''
 
 
Développement dès 2024 d’un indice de santé écologique territoriale avec financement de l’Ademe, et animation de l’APES. Des réunions de concertation sont prévues  avec des acteurs de la région Hauts-de-France dans l’objectif de créer cet indicateur via les compétences d’experts.
 
La création de cet indicateur se veut démocratique et délibérative,  c’est à dire que l’on fait appel à l’intelligence collective en proposant des espaces collectifs de travail.
 
 
 
 
== <big><span style="color:white;background-color:#058355;">- La théorie du Donut -</span></big> ==
<br>
 
 
=== <big><span style="color:#058355;">Définition</span></big> ===
<br>
 
La théorie du Donut part de l’objectif de créer un « espace socio-économique juste et sûr » pour l’humanité entre un plancher social composé de 12 besoins essentiels représenté par un cercle qui constitue le but à atteindre pour assurer l’épanouissement de la population, et un plafond écologique, représenté par un autre cercle, se référant quant à lui aux neuf limites planétaires. Sa vocation est de servir de but collectif à atteindre : Répondre aux besoins de chaque humain tout en ne dépassant pas les capacités de la Terre. Cette représentation visuelle vient illustrer une théorie qui remet en question la vision de l’économie néoclassique, pour imbriquer les limites planétaires biophysiques et les besoins sociaux fondamentaux dans nos modèles de développement. L’idée de progrès s’intègre alors dans une notion de prospérité équilibrée.
 
 
 
=== <big><span style="color:#058355;">Origine</span></big> ===
<br>
 
La théorie du donut est issue du livre de l’économiste britannique Kate Raworth [[wikipedia:Doughnut_Economics:_Seven_Ways_to_Think_Like_a_21st-Century_Economist|Doughnut Economics : Seven ways to think like a 21st century economist (2017)]]. Elle se base notamment sur les travaux de Johan Rockström, à l’origine du concept de limites planétaires, qu’il a définies en 2009 avec 25 autres scientifiques, auquel Kate Raworth ajoute un socle social constitué des droits humains fondamentaux.
 
 
[[Fichier:Schéma donut territorialisé .png|néant|vignette|300x300px|''crédit : donut.brussels'']]
 
 
 
=== <big><span style="color:#058355;">Sur le terrain</span></big> ===
<br>
 
[[Fichier:Donut territorialisé .png|néant|vignette|434x434px|''crédit : doughnut economics'' ]]
 
 
 
A Amsterdam, les autorités locales ont collaboré avec Kate Raworth et son équipe du [https://doughnuteconomics.org/ Doughnut Economics Action Lab (DEAL)] et ont adapté l’économie du donut à l’échelle de la ville. Ils ont élaboré une stratégie pour mettre en œuvre the [https://doughnuteconomics.org/stories/amsterdam-city-doughnut Amsterdam City Doughnut], une ville « prospère, régénératrice et inclusive pour tous les citoyens, tout en respectant les limites planétaires » en déterminant les objectifs qui permettraient à Amsterdam de rentrer dans le donut.
 
 
 
La stratégie se concentre plus particulièrement sur '''3 grandes chaînes de valeurs''', identifiées comme prioritaires : Une alimentation plus durable et plus saine, un changement de modes de consommation, un environnement bâti réfléchi en repensant l’espace urbain et les constructions.
 
 
 
Du côté des citoyens et des entreprises '''les initiatives émergent''' : Cimetière écologique, marché circuit court et écologique à bas prix, plantation d’une forêt alimentaire, projet de gestion des surplus alimentaires,  Amsterdam était une ville déjà engagée dans une politique locale de transition écologique et l’adoption officielle du Amsterdam City Doughnut a donné un élan particulier à la démarche et les aides financières pour s’engager dans des activités durables organisées et portées collectivement.
 
 
 
=== <big><span style="color:#058355;">Ce qu'on retient</span></big> ===
<br>
 
Le donut est un outil qui permet un '''diagnostic d’un territoire ou d’une organisation par le prisme des enjeux sociaux et environnementaux''' appropriables par l’acteur public.
 
 
 
C’est également un outil de '''mobilisation citoyenne''' et d’appropriation des enjeux environnementaux et sociaux par la population dans le cadre du processus d’élaboration qui permet d’impulser une dynamique de co-construction avec des acteurs de la recherche, des acteurs économiques et associatifs.
 
 
 
La prise en compte d’un maximum de limites écologiques et de critères de bien-être humain permet une vision globale, toutefois, '''la méthode pour déterminer les indicateurs n’est pas standardisée''' et laisse donc une marge d’interprétation large.
 
 
 
Le niveau d’intégration dans un outil de pilotage d’une organisation ou d’un territoire n’est pas encore complet, et le Donut permet plutôt de réaliser un diagnostic à un moment précis ou de constituer un support d’aide à la décision.
 
 
 
'''L’intérêt de l’approche pour les acteurs du réseau réside dans le succès du livre et sa popularité  qui lui confèrent une certaine légitimité auprès des acteurs institutionnels.'''
 
'''La capacité du modèle à porter une représentation visuelle claire et accessible et sa force de communication contribuent à sa large diffusion et à de possibles expérimentations par d’autres acteurs publics qui permettront de légitimer ce modèle et de favoriser l’émergence d’autres modèles alternatifs.'''
 
 
 
 
 
== <big><span style="color:white;background-color:#058355;">- L'IBEST -</span></big> ==
 
 
'''<span style="color:#058355;">(Indicateur de Bien-Être Soutenable Territorialisé)</span>'''
 
 
=== <big><span style="color:#058355;">Définition</span></big> ===
<br>
 
L'IBEST est un indice de bien-être soutenable et territorialisé qui a été construit de manière collaborative sur le territoire grenoblois. Il s’oppose aux indicateurs sociaux traditionnels, conceptualisés comme étant “à charge” (Taux de délinquance, de précarité, de chômage…) et '''cherche à mettre en valeur les capabilités de la population pour orienter les politiques publiques'''. Sa méthodologie s’appuie sur une double enquête quantitative réalisée auprès des citoyens afin d’identifier leurs besoins, à laquelle sont associés des satisfacteurs synergiques, indices qui permettent de satisfaire plusieurs besoins combinés.
 
 
 
Le S de “IBEST” réfère à la question de  la soutenabilité, en lien notamment avec les travaux de Kate Raworth autour d’un « plancher social » et d’un « plafond environnemental » (2012) : Exemple avec l’accès aux biens de subsistance, il semble souhaitable que chacun puisse s’alimenter (Plancher), et que la satisfaction de ces besoins ne se fasse pas au détriment des ressources planétaires (Plafond).
 
 
[[Fichier:IBEST.png|néant|vignette|320x320px|Représentation des 8 dimensions de l'IBEST]]
 
 
 
=== <big><span style="color:#058355;">Origine</span></big> ===
<br>
 
Cette expérimentation s’inspire des travaux sur [https://fr.wikipedia.org/wiki/Besoins_humains_fondamentaux#:~:text=Les%20besoins%20humains%20fondamentaux%20et,de%20la%20Fondation%20Dag%20Hammarskj%C3%B6ld Les besoins humains fondamentaux et du développement à l'échelle humaine de l’économiste chilien Manfred Max-Neef], selon lequel les besoins de base sont déterminables et limités et ne sont pas en relations hiérarchiques comme dans la pyramide de Maslow mais en interactions systémiques. Il met en avant que ce qui change, autant à travers le temps qu’à travers les cultures, c’est les moyens par lesquels les besoins sont satisfaits., et non les besoins eux-mêmes.
 
 
Ce que ce modèle de Manfred Max-Neef cherche à démontrer, c’est que la satisfaction des besoins fondamentaux susceptible d’enclencher des dynamiques de développement ne peut être assurée par la simple distribution de biens et services et nécessite pour la population d’être associée à l’ouverture d’un espace de parole pour élaborer à travers une mise en récit la conscience de sa situation. Les répondants sont interrogés à la fois sur les éléments qui leur  apportent satisfaction, et leurs pratiques mais également leurs aspirations.
 
 
 
=== <big><span style="color:#058355;">Sur le terrain</span></big> ===
<br>
 
Cet outil a l’ambition de révéler l’importance des sociabilités et s’établit à partir des données portant sur l’entraide ou la confiance en les institutions ainsi que des données relatives aux compétences psychosociales comme l’affirmation de soi, critère porté par l’atelier citoyen.
 
 
 
Le bien-être ne se résume ainsi pas au bonheur lié à une satisfaction subjective mais à un rapport entre des aspirations et les moyens de les réaliser dans le cadre institutionnel en place.
 
 
Le bien-être et la soutenabilité sont des concepts transversaux prenant en compte le caractère holistique des personnes : dès lors, les dimensions d’IBEST ne sont pas indépendantes les unes des autres et les indicateurs retenus sont majoritairement transversaux, c’est-à-dire liés à plusieurs dimensions.
 
 
[[Fichier:Schéma du processus croisé d'IBEST.png|néant|vignette|369x369px|Schéma du processus croisé d'IBEST ''source : Ottaviani, 2015'']]
 
 
 
== <big><span style="color:white;background-color:#058355;">- La boussole de durabilité -</span></big> ==
<br>
 
 
D’autres initiatives émergent sur la base du modèle Donut, tel celui proposé par la SCIC Basic, (Bureau d’Analyse Sociétale d’Intérêt Collectif), qui travaille spécifiquement sur l’analyse des modes de production et de consommation, de leurs impacts sociaux et environnementaux, et qui évalue les coûts supportés par la société sur la base de ces impacts identifiés.
 
 
Ils accompagnent notamment des collectivités territoriales dans leurs démarches de transition et ont créé pour cela un outil directement inspiré du Donut : La boussole de durabilité qui permet de poser de façon didactique les principaux enjeux socio-économiques et écologiques auxquels est confronté un territoire, une filière, ou encore un acteur économique.
 
 
* La boussole de durabilité matérialise les limites écologiques à ne pas dépasser tout en garantissant les conditions socio-économiques nécessaires au bien-être de la population.
* Un second outil créé permet de relier chaque enjeu aux causes potentielles, appelées “drivers” qui retracent les "chemins de causalité" et propose une lecture systémique des impacts écologiques et socio-économiques.
* Puis les équipes participent à l’élaboration d’indicateurs pour chacun des enjeux. La boussole sert également à se projeter dans le futur en visualisant l’évolution de certains indicateurs en fonction des scénarios retenus.
 
 
 
 
== <big><span style="color:white;background-color:#058355;">- L'indicateur de capacité relationnelle (RCI) -</span></big> ==
<br>
 
 
=== <big><span style="color:#058355;">Définition</span></big> ===
<br>
 
L’indicateur de Capacité Relationnelle (RCI) est un outil pour évaluer la qualité du lien social au sein d'un groupe sous le prisme de trois dimensions : L’intégration dans les réseaux, les relations privées et l’engagement civique. “Il s’agit d’appréhender le bien-vivre par la qualité du lien social, qui prend à la fois une valeur intrinsèque (c’est le fait d’être en lien avec d’autres humains et avec la nature qui rend une vie heureuse) et instrumentale (être en lien permet d’accéder à d’autres capacités : santé, éducation…)”.
 
 
 
Les recherches du Programme CODEV ont permis l’élaboration d’une méthodologie mixte, qualitative et quantitative, permettant d’inscrire la qualité du lien social comme étant une condition indispensable à un développement social durable. Ces données quantitatives et les indicateurs créés doivent être complétés par des analyses socio-culturelles et politiques.
 
 
 
=== <big><span style="color:#058355;">Origine</span></big> ===
<br>
 
Le RCI s’appuie sur des recherches menées depuis plus de 10 ans par un programme de recherche de l’ESSEC Business School, puis par le Campus de la Transition. Cet indicateur composite mesure la qualité des relations sociales à travers 3 ou 4 dimensions recouvrant actuellement 14 à 18 critères selon les cas d’usages.
 
 
=== <big><span style="color:#058355;">Sur le terrain</span></big> ===
<br>
 
En résumé, il y a deux types de mesures: l’extension ou proportion de pauvres (proportion des pauvres relationnellement sur l’ensemble d’un échantillon); et l’intensité de la pauvreté, calculée en utilisant différentes pondérations et moyennes (arithmétique, géométrique, etc.). Nous obtenons l’indicateur synthétique RCI en multipliant la proportion de non-pauvres par l’intensité des capacités.
 
 
 
 
== <big><span style="color:white;background-color:#058355;">- Méthodes monétarisées SROI -</span></big> ==
 
 
'''<span style="color:#058355;">(Social Return On Investment)</span>'''
 
 
 
=== <big><span style="color:#058355;">Définition</span></big> ===
<br>
 
Le retour social sur investissement, de l’anglais social return on investment (SROI), est une méthode offrant un cadre d’analyse des impacts sociaux, économiques et environnementaux qui consiste à mesurer le changement qui peut être attribué à l’intervention étudiée pour ensuite y accorder une valeur monétaire à titre d’unité de mesure commune.
 
 
 
=== <big><span style="color:#058355;">Origine</span></big> ===
<br>
 
Inspirée de l’analyse coût-avantage et du reporting social, la méthode a d’abord été développée au début des années 2000 à San Francisco. L’idée a ensuite été reprise par des think tanks britanniques. Cette méthode d’évaluation a été rendue populaire en France notamment par le biais des travaux de l’ESSEC.
 
 
 
'''Méthode Le SROI est une méthode d’évaluation de l’impact social se déroulant en 6 étapes :'''
 
* <u>Définir son champ d’application et identifier les principales parties prenantes.</u>
* <u>Exposer le changement :</u> Tout en commençant à travailler avec les parties prenantes, créer une carte des impacts, mettant en évidence la relation entre les contributions (inputs), les réalisations (outputs) et les résultats (outcomes )
* <u>Attester les résultats et leur attribuer une valeur</u>
* <u>Déterminer l’impact :</u> Après avoir démontré et monétisé les résultats, neutraliser tous les changements dont la source est extérieure à l’activité
* <u>Calculer le SROI :</u> Cette étape consiste à additionner tous les bénéfices, à en déduire les effets négatifs et à comparer résultat et investissement. C’est aussi le moment où l’on peut recourir à des analyses de sensibilité.
* <u>Rendre compte, utiliser et intégrer :</u> Consiste à partager les conclusions du SROI avec les parties prenantes, à répondre à leurs éventuelles questions, à vérifier l’information, et à créer les bases nécessaires à une évaluation régulière.
 
 
=== <big><span style="color:#058355;">Sur le terrain</span></big> ===
<br>
 
L’analyse SROI détient une légitimité liée au fait qu’elle s’intègre facilement dans les systèmes de valeur où c’est par la monétarisation que l’on accède à l’amélioration des conditions de vie. Il permet aux organismes à vocation sociale, et à ceux qui les financent, de rendre compte de leur action en attribuant une valeur monétaire à leur contribution, permettant ainsi de parler un langage globalement compris par tous.
 
 
 
Mais cette approche présume qu’il est possible de comparer différentes entités à partir d’une unité de mesure commune (en l’occurrence, l’argent) et l’étape de la monétarisation consiste à attribuer une valeur monétaire à certaines choses qui n’en ont pas : La nature, les compétences sociales, la coopération.
 
 
 
La méthode SROI ne permet pas de tout expliquer, en particulier dans des contextes d’intervention complexes. Pour cette raison, elle devra souvent être accompagnée d'informations plus qualitatives.
 
 
 
 
== <big><span style="color:white;background-color:#058355;">- CARE -</span></big> ==
'''<span style="color:#058355;">Les comptabilités écologiques</span>'''
 
 
=== <big><span style="color:#058355;">Définition</span></big> ===
<br>
 
La méthode CARE, pour "Comprehensive Accounting in Respect of Ecology”, applique les normes comptables du capital financier aux capitaux naturels et humains afin de comptabiliser et d’intégrer leur dégradation annuelle dans les comptes des entreprises. Cette approche a pour objectif de garantir la conservation du patrimoine des écosystèmes.
 
 
 
Elle vise à réinterroger le concept de résultat de l’entreprise, et à rendre compte de façon plus précise des profits réellement disponibles après le renouvellement de l’ensemble des capitaux financiers, naturels et humains dégradés par l'activité. CARE vise à estimer et à comptabiliser les coûts de restauration et de préservation qu’il faudrait engager pour régénérer les capitaux dégradés à la suite de l’activité productive. Chaque capital identifié fait l’objet de son propre bilan, sans substitution possible.
 
 
=== <big><span style="color:#058355;">Origine</span></big> ===
<br>
 
L’idée originelle du modèle d’une comptabilité en « triple capital » adaptée à une considération de l’environnement, date de 1992 avec Robert Gray, professeur de comptabilité écossais. En 2012, Jacques Richard et Alexandre Rambaud, chercheurs associés à Paris-Dauphine, vont la développer en lui donnant le nom de CARE, pour Comptabilité Adaptée au Renouvellement de l’Environnement.
 
 
=== <big><span style="color:#058355;">Sur le terrain</span></big> ===
<br>
 
Actuellement, une vingtaine d’expérimentation sont en cours ainsi qu’une dizaine de programmes de recherche. Les sollicitations sont nombreuses pour faire évoluer la comptabilité des organisations : Plans de comptes, tableaux de bord, bilans et comptes de résultats… et ses pratiques : Performances, pilotage, modèle d’affaires, contrôle de gestion...
 
 
==== <big>Approche structurée autour de cinq grandes étapes</big> ====
<br>
 
 
'''Étape 1 :''' Identifier et recueillir l’information non comptabilisée par les approches analytiques classiques. Les capitaux naturels et humains affectés par les activités de l’entreprise, via leur consommation directe ou sous forme d’externalités, sont agrégés sous forme de synthèses, appelés “Bilans matières et sociaux”.
 
 
 
'''Étape 2 :''' Mesurer l’écart entre ces “Bilans matières et sociaux” et les limites d’usage des capitaux qui assurent leur fonctionnement ou leur renouvellement et mesurer l’écart entre ces seuils et les bilans matières et sociaux de l’entreprise. Ces écarts fluctuent donc dans le temps, selon la variation des activités de la structure, et sont propres à chaque organisation en fonction de ses activités (taille, degrés d’effet…).
 
 
 
'''Étape 3 :''' Déterminer les coûts de restauration (ou renouvellement) nécessaires au maintien des capitaux impactés par l’entreprise.
 
Pour garantir comptablement la conservation des capitaux, il est nécessaire de déterminer les coûts de renouvellement de ceux-ci. Pour cela, la méthode impose d’anticiper comptablement leur dépréciation par l’enregistrement de l’amortissement, calculé selon la méthode du coût historique, au sein du bilan comptable.
 
 
 
'''Étape 4 :''' Créer la Triple Ligne d’Amortissement et comptabiliser les coûts de renouvellement dans les résultats de l’entreprise.
 
Cette étape étend la méthode du coût historique et de l’amortissement planifié, normalement appliquée au capital financier, aux capitaux naturels et humains. La prise en compte des trois P (Personnes, Planète, Profits) au sein de la ligne d’amortissement se nomme Triple depreciation line en anglais et constitue l’un des aspects particulièrement innovants de la méthode CARE. Cette triple ligne d’amortissement, qui revisite la notion de Triple bottom line, affecte directement le compte de résultat de l’entreprise qui tient ainsi compte des incertitudes qui pourraient peser sur ses charges : la dégradation des sols ou une rémunération insuffisante des salariés, par exemple.
 
 
 
'''Étape 5 :''' Créer des fonds de renouvellement pour chaque capital à amortir et inscrire ces fonds au bilan comptable de l’entreprise.
 
L’intérêt principal de cette comptabilisation des fonds de renouvellement dans les états financiers de l’entreprise est de lier la solvabilité de cette dernière à l’ensemble de ses capitaux financiers, naturels et humains. Cette comptabilité dite intégrée pourrait ainsi contraindre l’entreprise à s’inscrire plus durablement dans son écosystème.
 
 
[[Fichier:Phasage méthodologique de la comptabilité CARE.png|néant|vignette|531x531px|Phasage méthodologique de la comptabilité CARE]]
 
 
=== <big><span style="color:#058355;">Ce qu'on retient</span></big> ===
<br>
 
L’approche de la comptabilité écologique est l’objet de nombreuses réflexions parmi les acteurs des écosystèmes dans lesquels sont implantés les territoires et elle apparait comme une opportunité d’engager le débat collectivement au sein du réseau en la confrontant à la question des droits de la nature.
 
 
 
 
== <big><span style="color:white;background-color:#058355;">- Conclusion -<span style="color:white;background-color:#058355;"></big> ==
<br>
 
 
[[Fichier:Conclusion méthodes d'évaluation .png|néant|vignette|546x546px]]

Version actuelle datée du 13 août 2024 à 11:11

Depuis début 2024, l'association Zoein porte l’ambition de co-construire un « Référentiel d'évaluation stratégique du RTE / Label RTE en France » à partir des expérimentations en cours. Un travail d’état des lieux des démarches et pratiques évaluatives dans les territoires d’expérimentations du RTE a été réalisé, avec analyse des besoins et attentes des acteurs qui pilotent les coopératives, donnant lieu à des Monographies de terrain.

Cette méthode exploratoire a été associée à la création de fiches méthodologiques qui reprennent les différentes approches qui concourent à l’évaluation du dispositif RTE/CTE ou qui représentent des inspirations pour développer une approche commune autour de l’évaluation du dispositif.


- L'approche EFC par Atemis -[modifier | modifier le wikicode]



Définition[modifier | modifier le wikicode]


L’économie de la Fonctionnalité et de la Coopération consiste à concevoir et à produire des solutions intégrant des biens et des services selon deux dynamiques :

  • Passer de la vente de biens ou de services à la contractualisation d’une performance d’usage et/ou d’effets utiles fondée sur leur intégration
  • Elargir le périmètre des activités et des acteurs afin que cela permette à l’écosystème productif de prendre en charge des externalités négatives environnementales et sociales.


Pour évoquer l’EFC on parlera plus d’un référentiel ou d’une trajectoire que d’un modèle qui se reproduirait à destination de diverses structures.


Ces solutions se contractualisent sur la base d’engagements réciproques, favorisant la convergence d’intérêts entre les différentes parties prenantes sur un plan territorial.


Schéma approche EFC par Atemis.png


Origine[modifier | modifier le wikicode]


Le modèle de l’économie de la fonctionnalité et de la coopération émerge dès 2002 à travers des travaux menés par ATEMIS (Analyse du Travail et des Mutations dans l’Industrie Et les Services), laboratoire d’intervention et de recherche, né en 2001 du rapprochement de chercheurs et de consultants.


Au cœur du projet d’Atemis : la volonté de réintroduire la question du travail face aux enjeux de la société et aux évolutions dans le fonctionnement des entreprises et des organisations institutionnelles.

C’est par cet angle de recherche qu’est apparue la question des modèles économiques et de la nécessité d’exercer une influence pour atteindre la sphère du travail, mais aussi celle d’un développement durable.


ATEMIS a créé, avec d’autres partenaires, l’Institut Européen de l’Economie de la Fonctionnalité et de la Coopération (IE-EFC), association à but non lucratif, qui fédère des Clubs territoriaux, composés d’entreprises, de collectivités et de consultants. Il anime plusieurs ateliers thématiques avec ses partenaires.


Sur le terrain[modifier | modifier le wikicode]


Exemple avec TERA


La question de l’évaluation de la dynamique a débuté par un premier travail qui avait été mené au moment de la création pour formaliser les différentes dimensions d’enjeux auxquels le projet cherche à répondre, puis pour décliner pour chaque enjeu des finalités, objectifs généraux, spécifiques et actions.

En complément, un dispositif de recueil et partage d’informations avait été imaginé.


La démarche s’est arrêtée face à la difficulté d’organiser un dispositif qui permette de suivre l’ensemble des objectifs. Depuis 2020 le travail de formalisation a été repris. IL a d’abord porté sur la compréhension des enjeux liés à l’évaluation d’un projet tel que Tera. Puis, un second temps a consisté à interroger individuellement quatre porteurs de projets impliqués dans la dynamique pour connaitre leur point de vue sur ce que « produit »Tera et identifier ce qu’il serait utile d’évaluer pour soutenir à la fois la trajectoire du projet et leur engagement plus spécifique.


Les objectifs identifiés :

  • Explorer les différentes dimensions de la « valeur » d’un modèle économique
  • Explorer les différentes dimensions de la « coopération »
  • Qualifier les champs de l’évaluation à conduire


En l’occurrence, pour les CTE sont explorés les effets d’ordre social, sociétal et environnemental à l’échelle du territoire et en lien direct avec les activités développées. On s’attache aussi à comprendre la dynamique de développement d’une capacité d’action collective d’un ensemble d’acteurs ainsi que les effets sur les personnes engagées dans la production et la consommation de biens et de services.


Pour engager une trajectoire vers l’EFC, l’entrepreneur doit questionner son modèle économique et intégrer la dimension servicielle de la solution qu’il propose.


Ce dernier couvre plusieurs dimensions :

  • Modèle d’affaire ou modèle de contractualisation
    • Consiste à réfléchir à la façon de générer un revenu. Il s’agit ici de s’intéresser aux modes de transformation de la valeur créée en valeur monétaire. Celle-ci peut prendre plusieurs formes et elle a pour ambition de réinterroger les rapports de force entre acteurs.
  • Modèle d’échange
    • Consiste à se questionner sur la valeur de ce qui est proposé, sans se centrer sur le produit qui est proposé, mais plutôt en quoi il répond à un besoin, qui peut évoluer, tout en prenant en compte les effets utiles, c’est à dire les bénéfices. Cette étape peut-être réalisée à l'aide du logigramme, un outil pour imaginer les conséquences et effets de l'activité économique.
  • Modèle de production : consiste à repenser la configuration dans laquelle la valeur est créée
    • L’EFC invite à repenser comment est créée la valeur, en interne (organisation du travail) et en externe (relations inter-entreprises). Elle intègre le caractère renouvelable des biens matériels et immatériels comme des facteur de création de valeur.



Modèle de gouvernance : vers une stratégie co-construite

Si les stratégies des organisations sont principalement élaborées par les cadres supérieurs, des modes de gouvernance et de management innovants apparaissent. Ils intègrent des organisations internes à la structure, et implique également des partenaires externes comme les financeurs, les bénéficiaires, ou d’autres parties prenantes du territoire.



Afin d’interroger ces différentes dimensions du modèle économique, voici les principales étapes pour préparer une trajectoire vers l’EFC :

  • Est-ce que la rentabilité de l’organisation est uniquement fondée sur une logique de volume ?
  • Est-ce que les externalités (sociales, sociétales, environnementales) sont prises en compte ?
  • Est-ce que le travail est considéré comme un facteur d’émancipation et intègre la notion de qualité de vie ?
  • Est-ce que l’organisation développe une démarche de coopération avec ses parties prenantes ?


Ce qu'on en retient[modifier | modifier le wikicode]


L'économie de la fonctionnalité et de la coopération propose un modèle économique réformateur qui s’appuie sur les enjeux liés à l’organisation du travail comme leviers de transformation des entreprises.


Elle est inspirante pour le réseau car elle questionne le lien entre travail, santé et performance, en s’attachant à soutenir le développement des organisations qu’elle accompagne.

Néanmoins, son approche nécessite une formation ou une sensibilisation pour appréhender le sens de la méthodologie, ce que les équipes n’ont pas toujours les moyens d’avoir.


L’EFC représente un outil utile pour questionner les relations et le cadre du travail dans lequel s’exercent les activités. Elle peut amener des solutions pour développer la notion de “patrimoine immatériel collectif” dont l’accumulation peut être opposable au principe de l’accumulation du capital financier.


- La théorie des contributions par Quadrant Conseil[modifier | modifier le wikicode]



Définition[modifier | modifier le wikicode]


L’analyse de contribution est une approche visant à appliquer les principes de l’évaluation basée sur la théorie à l’évaluation d’impact en tentant de répondre à la question “Pourquoi et comment une intervention donnée a fait la différence attendue”. Elle ne vise pas tant à attribuer un changement observé à l’intervention évaluée, qu’à renforcer la confiance ressentie dans la contribution aux changements, parmi d’autres facteurs déterminants. Elle consiste à formuler progressivement des « hypothèses de contribution », dans un processus où les parties prenantes sont sollicitées, pour ensuite tester ces hypothèses de façon systématique à partir d’une diversité de méthodes, qualitatives ou mixtes.


Origine[modifier | modifier le wikicode]


L’analyse de la contribution est issue de la théorie du programme en évaluation, dont fait partie l'analyse du cadre logique, auquel on ajoute une préoccupation pour la participation et l'apprentissage. Le cadre logique est un outil de conception et de conduite de projet utilisé comme instrument de suivi et d’évaluation.


Sur le terrain[modifier | modifier le wikicode]


Exemple avec Tilt


La référence à l’analyse de contribution prend la forme d’observations et d’analyse d’unités organisationnelles sur un territoire donné grâce à un dispositif de suivi ad hoc d’évaluation basé notamment sur des entretiens-récits qui constituent un cadre pour analyser ce dispositif expérimental en le situant dans son environnement spécifique et ses enjeux. Le référentiel d’évaluation est basé sur des questions évaluatives et des hypothèses qu’il s’agit de peaufiner chemin faisant. Cette approche nécessite de capter un maximum de parties prenantes pour favoriser le croisement des regards. Ils ne sont pas forcément identifiés d’emblée mais le seront au gré des entretiens.


D’une évaluation centrée sur l’initiative entrepreneuriale, à laquelle on appose des critères d’utilité écologique et sociale... A une évaluation de l’initiative entrepreneuriale dans son écosystème à différentes échelles, qui s’entrecroisent et font ressources.


L’approche évaluative s’organise autour d’un processus visant à :

  • Elaborer un ensemble d’hypothèses portant sur les effets d’une intervention évaluée (La théorie du changement)
  • Tester ces hypothèses à travers la collecte et l’analyse d’informations empiriques
  • Mettre à jour la théorie initiale en indiquant quelles hypothèses sont vérifiées.


Théorie du changement

La théorie du changement est une manière de décrire comment un groupe espère atteindre un but donné, et ce sur le long terme. Il ne s’agit pas d’une méthode conçue spécifiquement pour mesurer l’impact, mais, lorsqu’elle est utilisée à l’étape de la planification, cette démarche permet de faciliter l’évaluation qui aura lieu par ailleurs.


Ce qu'on retient[modifier | modifier le wikicode]


La théorie des contributions est adaptée à des projets expérimentaux qui s’analysent en cours de construction.


Elle propose une appréhension des interventions comme des objets complexes dont le succès dépend forcément d’une pluralité de facteurs.

Le projet est qualifié comme une politique publique qui permet un positionnement dans une vision globale du projet.


Les limites de l’approche peuvent être liées à des difficultés d’appropriation des outils créés par les parties prenantes. Par exemple, les représentations graphiques peuvent être complexes et donc difficilement compréhensibles pour le collectif. Egalement, le processus peut être relativement long ce qui peut engendrer une baisse d’intérêt pour l’équipe.


La méthodologie proposée est créée spécifiquement pour le projet RTE et considère ses spécificités pour être au plus près des besoins et des enjeux auxquels il est confronté. L’approche de Quadrant Conseil revêt un intérêt majeur de pouvoir étendre la méthodologie appliquée à Tilt à l’ensemble du réseau en prenant appui sur les apprentissages retenus de cette expérimentation.



- Le projet VISES -[modifier | modifier le wikicode]

(Valorisation de l'impact social de l'Entreprenariat Social)


Projet mené en 2016 avec l’APES (Acteurs Pour une Economie Solidaire), 21 partenaires et 69 entreprises de la région Hauts de France et de Belgique. Démarche de terrain, menée en format recherche-action dont le souhait est de s'emparer collectivement de la question de l'évaluation de l'impact social. C’est un projet d'ampleur dont la particularité réside dans le développement d'une démarche co-construite d'évaluation de l'impact, qui tienne compte des spécificités de l'ESS.


Des points d’attention spécifiques ont permis d’assurer une pertinence dans la mise en oeuvre du projet :

  • Deux espaces spécifiques ont été prévus en fonction des enjeux :
    • Le groupe-recherche pour organiser le diagnostic commun, cadrer les démarches menées en entreprises, et impulser une réflexion collective sur les apprentissages.
    • Les pôles d’expérimentation pour agir en tant que plate-forme d’échanges de pratiques et également servir de sas de décompression de l’action menée en entreprise en alimentant le groupe recherche pour orienter son action.
  • Plusieurs organisations ont formé des duos pour mener le projet, afin que les chargés de projet puissent endosser le rôle d’acteur ou de chercheur. Ces binômes ont favorisé les échanges à l’interne dans les organisations participantes, ont permis une véritable implication et prise de recul nécessaires.
  • Un carnet de bord a été proposé, de manière à pouvoir consigner les observations sur la démarche en l’appliquant. Cette démarche a été vécue comme contraignante mais utile aux chercheurs pour susciter les réflexions de groupe-recherche et les observations ont donc pu constituer la base de la réflexion.


C’est la structure qui doit être à la base de sa propre évaluation, et qui doit être accompagnée à l’interne pour cela, il ne peut pas s’agir d’une méthodologie commune avec la même grille et les mêmes étapes.

Les indicateurs quantitatifs et qualitatifs doivent pouvoir s'auto alimenter en s’appuyant sur du concret : Si on prend l’exemple que dans une instance de décisions il y a de la mixité, il faut pouvoir la qualifier : Les décisions des femmes sont-elles écoutées ? Suivies ?


“L'évaluation d’impact social est un leurre car on ne sait pas la mener sur du long terme, et il n’est pas possible d’isoler le facteur déterminant et associer le changement à une action ciblée, c’est pour cela qu’il faut mieux se concentrer sur l’action d’un écosystème”. O. Ruel-Mailfert, APES


Une déclaration commune a été rédigée qui contient des focus sur la méthode.


Comprendre l'évaluation d'impact[modifier | modifier le wikicode]


Aujourd’hui, les structures sont plus au fait des enjeux, et plus à l’aise avec le sujet de manière générale, surtout sur le fait qu’elles peuvent valoriser ce qu’elles font avec des données qualitatives et intégrer des parties prenantes.

Mais l’évaluation prend beaucoup de place dans les débats et devient un objectif en soi, ce qui éloigne de la réalité des projets. Et cette soumission à l’évaluation peut aussi devenir une épreuve, et noyer certaines petites structures dans leur projet de manière intrinsèque, alors qu’en fonction de la structure ça n’est pas forcément nécessaire.


Là où elle est particulièrement importante, c’est dans le cadre de financements publics. La dimension politique sous-jacente est donc importante, et le calendrier électoral influence fortement les dynamiques.


Engager les financeurs[modifier | modifier le wikicode]


Pour associer l’acteur public, cela va dépendre des rapports créés et entretenus, mais aussi de la plus value identifiée par le partenaire. Il est donc important de le rassurer en expliquant la démarche, et dans la mesure du possible, l’associer au projet de la structure ou dans les évaluations territoriales pour qu’il prenne en compte d'autres éléments.


Beaucoup de collectivités veulent jouer le rôle de partenaire, connaissant les besoins de la population et du territoire, mais elles sont peu associées aux démarches des acteurs locaux, et ont donc du mal à voir ce qui est produit avec les financements, ce qui peut rendre complexe la justification de leurs actions par la suite. Cela renvoie à la question de la représentation, au besoin d'être considéré comme un partenaire avec des compétences et une expertise propres.


Pour les intégrer “on peut faire une réunion avec quelques personnes puis une autre en interne, où vont être creusés les impacts négatifs”. Par exemple, une technicienne et une élue avaient été associées pendant un projet sur l’étape d’évaluation, pendant un temps collectif. Elles avaient pu prendre conscience des réalités de chacune, de ses contraintes et de ses attentes, des pertes de financement et du besoin croissant de justifier les demandes liés à la loi NOTRe. Cette injonction ne concerne donc pas uniquement les acteurs privés : Les collectivités, inscrites dans un contexte de maîtrise des dépenses sont aussi contraintes à la justification.


“Les financeurs ont parfois des demandes très précises qui peuvent éloigner les équipes de leur projet. Et le risque de mise en concurrence avec les autres projets étant réel, avec l’émergence notamment des contrats d’innovation sociale, il est d’autant plus important de composer ensemble”.


Les indicateurs alternatifs[modifier | modifier le wikicode]


Les grands indicateurs statistiques dépendent des conventions et se réfèrent à des systèmes de valeurs qui dépendent des acteurs de l’écosystème. Le fait d’utiliser des indicateurs résulte d’échanges, de compromis et des rapports de force entretenus entre les parties prenantes. Reconnaître l’absence de neutralité dans ce domaine amène à soutenir l’émergence d’indicateurs alternatifs qui questionnent la reproduction d’un système peu égalitaire.


IL existe deux catégories d’indicateurs, les indicateurs synthétiques et les indicateurs composites. Seuls les indicateurs composites permettent de quitter le paradigme de la croissance économique comme fin en soi.


Synthétiques Composites
ex : PIB vert ex : IDH (Indice de Développement Humain)
Les données sont converties pour être toutes sous la même unité de compte (la monnaie)

Ces indicateurs permettent une rationalisation, appropriation dans une logique de compensation et de financiarisation

Les données ne sont pas converties et donc pas compensables ni monétarisables

L’indicateur associe le développement à l’accès aux ressources, à l’éducation, à la santé

Logique de soutenabilité faible Logique de soutenabilité forte


Les usages des indicateurs[modifier | modifier le wikicode]

  • A un niveau politique en tant qu’outil de planification
  • En tant qu’outil à la prise de décision
  • Pour faire plaidoyer
  • Pour l’attribution de financements
  • Pour les indicateurs classiques, le PIB établissent que la croissance économique est une fin en soi. Les indicateurs alternatifs sont donc à étudier à construire.


Ex : Expérimentation d’un projet régional : EMISET


Développement dès 2024 d’un indice de santé écologique territoriale avec financement de l’Ademe, et animation de l’APES. Des réunions de concertation sont prévues avec des acteurs de la région Hauts-de-France dans l’objectif de créer cet indicateur via les compétences d’experts.

La création de cet indicateur se veut démocratique et délibérative, c’est à dire que l’on fait appel à l’intelligence collective en proposant des espaces collectifs de travail.



- La théorie du Donut -[modifier | modifier le wikicode]



Définition[modifier | modifier le wikicode]


La théorie du Donut part de l’objectif de créer un « espace socio-économique juste et sûr » pour l’humanité entre un plancher social composé de 12 besoins essentiels représenté par un cercle qui constitue le but à atteindre pour assurer l’épanouissement de la population, et un plafond écologique, représenté par un autre cercle, se référant quant à lui aux neuf limites planétaires. Sa vocation est de servir de but collectif à atteindre : Répondre aux besoins de chaque humain tout en ne dépassant pas les capacités de la Terre. Cette représentation visuelle vient illustrer une théorie qui remet en question la vision de l’économie néoclassique, pour imbriquer les limites planétaires biophysiques et les besoins sociaux fondamentaux dans nos modèles de développement. L’idée de progrès s’intègre alors dans une notion de prospérité équilibrée.


Origine[modifier | modifier le wikicode]


La théorie du donut est issue du livre de l’économiste britannique Kate Raworth Doughnut Economics : Seven ways to think like a 21st century economist (2017). Elle se base notamment sur les travaux de Johan Rockström, à l’origine du concept de limites planétaires, qu’il a définies en 2009 avec 25 autres scientifiques, auquel Kate Raworth ajoute un socle social constitué des droits humains fondamentaux.


crédit : donut.brussels


Sur le terrain[modifier | modifier le wikicode]


crédit : doughnut economics


A Amsterdam, les autorités locales ont collaboré avec Kate Raworth et son équipe du Doughnut Economics Action Lab (DEAL) et ont adapté l’économie du donut à l’échelle de la ville. Ils ont élaboré une stratégie pour mettre en œuvre the Amsterdam City Doughnut, une ville « prospère, régénératrice et inclusive pour tous les citoyens, tout en respectant les limites planétaires » en déterminant les objectifs qui permettraient à Amsterdam de rentrer dans le donut.


La stratégie se concentre plus particulièrement sur 3 grandes chaînes de valeurs, identifiées comme prioritaires : Une alimentation plus durable et plus saine, un changement de modes de consommation, un environnement bâti réfléchi en repensant l’espace urbain et les constructions.


Du côté des citoyens et des entreprises les initiatives émergent : Cimetière écologique, marché circuit court et écologique à bas prix, plantation d’une forêt alimentaire, projet de gestion des surplus alimentaires, Amsterdam était une ville déjà engagée dans une politique locale de transition écologique et l’adoption officielle du Amsterdam City Doughnut a donné un élan particulier à la démarche et les aides financières pour s’engager dans des activités durables organisées et portées collectivement.


Ce qu'on retient[modifier | modifier le wikicode]


Le donut est un outil qui permet un diagnostic d’un territoire ou d’une organisation par le prisme des enjeux sociaux et environnementaux appropriables par l’acteur public.


C’est également un outil de mobilisation citoyenne et d’appropriation des enjeux environnementaux et sociaux par la population dans le cadre du processus d’élaboration qui permet d’impulser une dynamique de co-construction avec des acteurs de la recherche, des acteurs économiques et associatifs.


La prise en compte d’un maximum de limites écologiques et de critères de bien-être humain permet une vision globale, toutefois, la méthode pour déterminer les indicateurs n’est pas standardisée et laisse donc une marge d’interprétation large.


Le niveau d’intégration dans un outil de pilotage d’une organisation ou d’un territoire n’est pas encore complet, et le Donut permet plutôt de réaliser un diagnostic à un moment précis ou de constituer un support d’aide à la décision.


L’intérêt de l’approche pour les acteurs du réseau réside dans le succès du livre et sa popularité qui lui confèrent une certaine légitimité auprès des acteurs institutionnels.

La capacité du modèle à porter une représentation visuelle claire et accessible et sa force de communication contribuent à sa large diffusion et à de possibles expérimentations par d’autres acteurs publics qui permettront de légitimer ce modèle et de favoriser l’émergence d’autres modèles alternatifs.



- L'IBEST -[modifier | modifier le wikicode]

(Indicateur de Bien-Être Soutenable Territorialisé)


Définition[modifier | modifier le wikicode]


L'IBEST est un indice de bien-être soutenable et territorialisé qui a été construit de manière collaborative sur le territoire grenoblois. Il s’oppose aux indicateurs sociaux traditionnels, conceptualisés comme étant “à charge” (Taux de délinquance, de précarité, de chômage…) et cherche à mettre en valeur les capabilités de la population pour orienter les politiques publiques. Sa méthodologie s’appuie sur une double enquête quantitative réalisée auprès des citoyens afin d’identifier leurs besoins, à laquelle sont associés des satisfacteurs synergiques, indices qui permettent de satisfaire plusieurs besoins combinés.


Le S de “IBEST” réfère à la question de la soutenabilité, en lien notamment avec les travaux de Kate Raworth autour d’un « plancher social » et d’un « plafond environnemental » (2012) : Exemple avec l’accès aux biens de subsistance, il semble souhaitable que chacun puisse s’alimenter (Plancher), et que la satisfaction de ces besoins ne se fasse pas au détriment des ressources planétaires (Plafond).


Représentation des 8 dimensions de l'IBEST


Origine[modifier | modifier le wikicode]


Cette expérimentation s’inspire des travaux sur Les besoins humains fondamentaux et du développement à l'échelle humaine de l’économiste chilien Manfred Max-Neef, selon lequel les besoins de base sont déterminables et limités et ne sont pas en relations hiérarchiques comme dans la pyramide de Maslow mais en interactions systémiques. Il met en avant que ce qui change, autant à travers le temps qu’à travers les cultures, c’est les moyens par lesquels les besoins sont satisfaits., et non les besoins eux-mêmes.


Ce que ce modèle de Manfred Max-Neef cherche à démontrer, c’est que la satisfaction des besoins fondamentaux susceptible d’enclencher des dynamiques de développement ne peut être assurée par la simple distribution de biens et services et nécessite pour la population d’être associée à l’ouverture d’un espace de parole pour élaborer à travers une mise en récit la conscience de sa situation. Les répondants sont interrogés à la fois sur les éléments qui leur apportent satisfaction, et leurs pratiques mais également leurs aspirations.


Sur le terrain[modifier | modifier le wikicode]


Cet outil a l’ambition de révéler l’importance des sociabilités et s’établit à partir des données portant sur l’entraide ou la confiance en les institutions ainsi que des données relatives aux compétences psychosociales comme l’affirmation de soi, critère porté par l’atelier citoyen.


Le bien-être ne se résume ainsi pas au bonheur lié à une satisfaction subjective mais à un rapport entre des aspirations et les moyens de les réaliser dans le cadre institutionnel en place.


Le bien-être et la soutenabilité sont des concepts transversaux prenant en compte le caractère holistique des personnes : dès lors, les dimensions d’IBEST ne sont pas indépendantes les unes des autres et les indicateurs retenus sont majoritairement transversaux, c’est-à-dire liés à plusieurs dimensions.


Schéma du processus croisé d'IBEST source : Ottaviani, 2015


- La boussole de durabilité -[modifier | modifier le wikicode]



D’autres initiatives émergent sur la base du modèle Donut, tel celui proposé par la SCIC Basic, (Bureau d’Analyse Sociétale d’Intérêt Collectif), qui travaille spécifiquement sur l’analyse des modes de production et de consommation, de leurs impacts sociaux et environnementaux, et qui évalue les coûts supportés par la société sur la base de ces impacts identifiés.


Ils accompagnent notamment des collectivités territoriales dans leurs démarches de transition et ont créé pour cela un outil directement inspiré du Donut : La boussole de durabilité qui permet de poser de façon didactique les principaux enjeux socio-économiques et écologiques auxquels est confronté un territoire, une filière, ou encore un acteur économique.


  • La boussole de durabilité matérialise les limites écologiques à ne pas dépasser tout en garantissant les conditions socio-économiques nécessaires au bien-être de la population.
  • Un second outil créé permet de relier chaque enjeu aux causes potentielles, appelées “drivers” qui retracent les "chemins de causalité" et propose une lecture systémique des impacts écologiques et socio-économiques.
  • Puis les équipes participent à l’élaboration d’indicateurs pour chacun des enjeux. La boussole sert également à se projeter dans le futur en visualisant l’évolution de certains indicateurs en fonction des scénarios retenus.



- L'indicateur de capacité relationnelle (RCI) -[modifier | modifier le wikicode]



Définition[modifier | modifier le wikicode]


L’indicateur de Capacité Relationnelle (RCI) est un outil pour évaluer la qualité du lien social au sein d'un groupe sous le prisme de trois dimensions : L’intégration dans les réseaux, les relations privées et l’engagement civique. “Il s’agit d’appréhender le bien-vivre par la qualité du lien social, qui prend à la fois une valeur intrinsèque (c’est le fait d’être en lien avec d’autres humains et avec la nature qui rend une vie heureuse) et instrumentale (être en lien permet d’accéder à d’autres capacités : santé, éducation…)”.


Les recherches du Programme CODEV ont permis l’élaboration d’une méthodologie mixte, qualitative et quantitative, permettant d’inscrire la qualité du lien social comme étant une condition indispensable à un développement social durable. Ces données quantitatives et les indicateurs créés doivent être complétés par des analyses socio-culturelles et politiques.


Origine[modifier | modifier le wikicode]


Le RCI s’appuie sur des recherches menées depuis plus de 10 ans par un programme de recherche de l’ESSEC Business School, puis par le Campus de la Transition. Cet indicateur composite mesure la qualité des relations sociales à travers 3 ou 4 dimensions recouvrant actuellement 14 à 18 critères selon les cas d’usages.


Sur le terrain[modifier | modifier le wikicode]


En résumé, il y a deux types de mesures: l’extension ou proportion de pauvres (proportion des pauvres relationnellement sur l’ensemble d’un échantillon); et l’intensité de la pauvreté, calculée en utilisant différentes pondérations et moyennes (arithmétique, géométrique, etc.). Nous obtenons l’indicateur synthétique RCI en multipliant la proportion de non-pauvres par l’intensité des capacités.



- Méthodes monétarisées SROI -[modifier | modifier le wikicode]

(Social Return On Investment)


Définition[modifier | modifier le wikicode]


Le retour social sur investissement, de l’anglais social return on investment (SROI), est une méthode offrant un cadre d’analyse des impacts sociaux, économiques et environnementaux qui consiste à mesurer le changement qui peut être attribué à l’intervention étudiée pour ensuite y accorder une valeur monétaire à titre d’unité de mesure commune.


Origine[modifier | modifier le wikicode]


Inspirée de l’analyse coût-avantage et du reporting social, la méthode a d’abord été développée au début des années 2000 à San Francisco. L’idée a ensuite été reprise par des think tanks britanniques. Cette méthode d’évaluation a été rendue populaire en France notamment par le biais des travaux de l’ESSEC.


Méthode Le SROI est une méthode d’évaluation de l’impact social se déroulant en 6 étapes :

  • Définir son champ d’application et identifier les principales parties prenantes.
  • Exposer le changement : Tout en commençant à travailler avec les parties prenantes, créer une carte des impacts, mettant en évidence la relation entre les contributions (inputs), les réalisations (outputs) et les résultats (outcomes )
  • Attester les résultats et leur attribuer une valeur
  • Déterminer l’impact : Après avoir démontré et monétisé les résultats, neutraliser tous les changements dont la source est extérieure à l’activité
  • Calculer le SROI : Cette étape consiste à additionner tous les bénéfices, à en déduire les effets négatifs et à comparer résultat et investissement. C’est aussi le moment où l’on peut recourir à des analyses de sensibilité.
  • Rendre compte, utiliser et intégrer : Consiste à partager les conclusions du SROI avec les parties prenantes, à répondre à leurs éventuelles questions, à vérifier l’information, et à créer les bases nécessaires à une évaluation régulière.


Sur le terrain[modifier | modifier le wikicode]


L’analyse SROI détient une légitimité liée au fait qu’elle s’intègre facilement dans les systèmes de valeur où c’est par la monétarisation que l’on accède à l’amélioration des conditions de vie. Il permet aux organismes à vocation sociale, et à ceux qui les financent, de rendre compte de leur action en attribuant une valeur monétaire à leur contribution, permettant ainsi de parler un langage globalement compris par tous.


Mais cette approche présume qu’il est possible de comparer différentes entités à partir d’une unité de mesure commune (en l’occurrence, l’argent) et l’étape de la monétarisation consiste à attribuer une valeur monétaire à certaines choses qui n’en ont pas : La nature, les compétences sociales, la coopération.


La méthode SROI ne permet pas de tout expliquer, en particulier dans des contextes d’intervention complexes. Pour cette raison, elle devra souvent être accompagnée d'informations plus qualitatives.



- CARE -[modifier | modifier le wikicode]

Les comptabilités écologiques


Définition[modifier | modifier le wikicode]


La méthode CARE, pour "Comprehensive Accounting in Respect of Ecology”, applique les normes comptables du capital financier aux capitaux naturels et humains afin de comptabiliser et d’intégrer leur dégradation annuelle dans les comptes des entreprises. Cette approche a pour objectif de garantir la conservation du patrimoine des écosystèmes.


Elle vise à réinterroger le concept de résultat de l’entreprise, et à rendre compte de façon plus précise des profits réellement disponibles après le renouvellement de l’ensemble des capitaux financiers, naturels et humains dégradés par l'activité. CARE vise à estimer et à comptabiliser les coûts de restauration et de préservation qu’il faudrait engager pour régénérer les capitaux dégradés à la suite de l’activité productive. Chaque capital identifié fait l’objet de son propre bilan, sans substitution possible.


Origine[modifier | modifier le wikicode]


L’idée originelle du modèle d’une comptabilité en « triple capital » adaptée à une considération de l’environnement, date de 1992 avec Robert Gray, professeur de comptabilité écossais. En 2012, Jacques Richard et Alexandre Rambaud, chercheurs associés à Paris-Dauphine, vont la développer en lui donnant le nom de CARE, pour Comptabilité Adaptée au Renouvellement de l’Environnement.


Sur le terrain[modifier | modifier le wikicode]


Actuellement, une vingtaine d’expérimentation sont en cours ainsi qu’une dizaine de programmes de recherche. Les sollicitations sont nombreuses pour faire évoluer la comptabilité des organisations : Plans de comptes, tableaux de bord, bilans et comptes de résultats… et ses pratiques : Performances, pilotage, modèle d’affaires, contrôle de gestion...


Approche structurée autour de cinq grandes étapes[modifier | modifier le wikicode]



Étape 1 : Identifier et recueillir l’information non comptabilisée par les approches analytiques classiques. Les capitaux naturels et humains affectés par les activités de l’entreprise, via leur consommation directe ou sous forme d’externalités, sont agrégés sous forme de synthèses, appelés “Bilans matières et sociaux”.


Étape 2 : Mesurer l’écart entre ces “Bilans matières et sociaux” et les limites d’usage des capitaux qui assurent leur fonctionnement ou leur renouvellement et mesurer l’écart entre ces seuils et les bilans matières et sociaux de l’entreprise. Ces écarts fluctuent donc dans le temps, selon la variation des activités de la structure, et sont propres à chaque organisation en fonction de ses activités (taille, degrés d’effet…).


Étape 3 : Déterminer les coûts de restauration (ou renouvellement) nécessaires au maintien des capitaux impactés par l’entreprise.

Pour garantir comptablement la conservation des capitaux, il est nécessaire de déterminer les coûts de renouvellement de ceux-ci. Pour cela, la méthode impose d’anticiper comptablement leur dépréciation par l’enregistrement de l’amortissement, calculé selon la méthode du coût historique, au sein du bilan comptable.


Étape 4 : Créer la Triple Ligne d’Amortissement et comptabiliser les coûts de renouvellement dans les résultats de l’entreprise.

Cette étape étend la méthode du coût historique et de l’amortissement planifié, normalement appliquée au capital financier, aux capitaux naturels et humains. La prise en compte des trois P (Personnes, Planète, Profits) au sein de la ligne d’amortissement se nomme Triple depreciation line en anglais et constitue l’un des aspects particulièrement innovants de la méthode CARE. Cette triple ligne d’amortissement, qui revisite la notion de Triple bottom line, affecte directement le compte de résultat de l’entreprise qui tient ainsi compte des incertitudes qui pourraient peser sur ses charges : la dégradation des sols ou une rémunération insuffisante des salariés, par exemple.


Étape 5 : Créer des fonds de renouvellement pour chaque capital à amortir et inscrire ces fonds au bilan comptable de l’entreprise.

L’intérêt principal de cette comptabilisation des fonds de renouvellement dans les états financiers de l’entreprise est de lier la solvabilité de cette dernière à l’ensemble de ses capitaux financiers, naturels et humains. Cette comptabilité dite intégrée pourrait ainsi contraindre l’entreprise à s’inscrire plus durablement dans son écosystème.


Phasage méthodologique de la comptabilité CARE


Ce qu'on retient[modifier | modifier le wikicode]


L’approche de la comptabilité écologique est l’objet de nombreuses réflexions parmi les acteurs des écosystèmes dans lesquels sont implantés les territoires et elle apparait comme une opportunité d’engager le débat collectivement au sein du réseau en la confrontant à la question des droits de la nature.



- Conclusion -[modifier | modifier le wikicode]



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