« Cartographie » : différence entre les versions

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==== '''A faire en en aval''' ====
==== A faire en en aval ====
'''1/ Analyse des données :'''
'''1/ Analyse des données :'''



Version du 17 octobre 2023 à 11:49

Partie 1 : Introduction à la cartographie

C’est une méthode visuelle qui permet de représenter les différents acteurs, initiatives et projets d'un territoire. Cette méthode est utile pour mieux comprendre la dynamique de l'ESS sur un territoire donné et pour identifier les opportunités de coopération et de partenariat.

I. Les objectifs d'une mise en cartographie

  • Bien identifier et qualifier le système d’acteur.rices à travers la mise en place de débats collectifs et le renforcement de l’interconnaissance.
  • Utile pour définir les objectifs que l’on cherche à atteindre.
  • Permet d’identifier ceux qui agissent sur le territoire et/ou qui peuvent exprimer un avis au sujet de la question traitée, notamment afin de décider qui va être invité à participer au processus de dialogue et à quel niveau d’implication → favoriser la coordination
  • permet de mieux comprendre les enjeux et contraintes de chacun.e
  • permet la création d’un temps de réflexion collectif

II. Les enjeux

  • Favoriser la coopération: La mise en cartographie favorise la coopération en identifiant les opportunités de partenariat entre les acteurs impliqués. Elle permet de visualiser les synergies potentielles entre les initiatives, encourageant ainsi la coopération entre les entreprises, les organisations et les communautés locales.
  • Accroître la visibilité des initiatives et des acteurs : La cartographie met en lumière la diversité et l'importance des acteurs engagés dans la démarche de nouveaux modèles économiques. En rendant visible les initiatives innovantes, elle sensibilise les citoyens, les décideurs et les entreprises aux avantages de l'économie de la fonctionnalité. Cette visibilité accélère l'adoption de pratiques économiques plus durables et encourage l'implication active des parties prenantes.

Avantages: permet d'avoir une liste d’acteurs ressource complète et précise, permet d’étoffer son réseau et faire de nouvelles rencontres

Inconvénients : chronophage, besoin de mise à jour régulière et de contributeurs. Besoin de se retrouver en présentiel ?

III. Les étapes de la mise en cartographie

Préparer la séance

  • On peut faire la séance en 1 fois mais aussi en continu sur des outils numériques partagés (mind map ou carte heuristique)
  • Lister les personnes conviées : l’idéal est d’avoir des profils variés afin d’avoir la cartographie la plus riche possible. On réalise ainsi un inventaire des acteurs pouvants être concernés à l’aide nos propres connaissances et les qualifie selon des critères choisis :
    • leur pouvoir et/ou leur légitimité à intervenir (pouvoir de décision, pouvoir d’action, pouvoir de blocage, usage du territoire concerné, possession de connaissances scientifiques ou empiriques, etc.) ainsi que leur propre demande de participation.
    • leurs rapports avec le sujet traité (appui, opposition, etc.) et leurs relations entre eux (coopération, opposition, dépendance, absence de relation…). Le tableau des acteurs (voir plus loin) peut résumer ces éléments.


Que souhaite-t-on faire ?

  • Identifier les forces en présence ?
  • Animer son réseau d’acteur.rices ?
  • Mieux comprendre le “qui fait quoi” ?
  • Voir qui sont ses allié.es et ses détracteur.rices pour agir en conséquence ?
  • Mettre en place une stratégie de mobilisation ciblée ?
  • Communiquer auprès d’acteur.rices plus éloigné.es ?.


Pendant la séance

  • lister les grandes catégories d’acteurs potentiellement concernés
  • lister les critères afin de prioriser : intérêt pour la démarche, taille de la communauté, niveau de confiance, facilité de contact, acteurs déjà contributeur, pertinence… etc
  • lister les acteurs qui étaient déjà connus, et les nouveaux (“découverts”)  
  • Mettre au clair le type de relation [voir grille de Mitchell plus bas]
  • imaginer la meilleure manière de contacter ces nouveaux acteurs (type de discours, posture, outil privilégié : mail, courrier, appel, physique, réseaux sociaux…)


Après la séance : rechercher les coordonnées de tous les acteurs dont elles sont inconnues (nom, catégorie, domaine d’activité , mail et tel, type de relation, mots clés, sujet d’intérêt ..)

IV. Les livrables

Les livrables d'une mise en cartographie dépendent des objectifs spécifiques de chaque projet. Voici quelques exemples de livrables courants :

  1. Carte interactive : Une carte interactive est un outil visuel en ligne qui permet de visualiser les acteurs de l'ESS sur un territoire donné. Les utilisateurs peuvent cliquer sur les symboles pour obtenir des informations détaillées sur chaque acteur, initiative ou projet.
  2. Rapport de synthèse : Un rapport de synthèse est un document qui résume les résultats de la mise en cartographie, en mettant en évidence les principaux acteurs, initiatives et projets identifiés. Ce rapport peut inclure des recommandations pour renforcer la dynamique de l'ESS sur le territoire.
  3. Base de données : Une base de données est une collection d'informations sur les acteurs, initiatives et projets de l'ESS sur le territoire. Cette base de données peut être utilisée pour des analyses ultérieures ou pour mettre à jour la carte interactive.
  4. Infographie : Une infographie est un support visuel qui résume les principaux résultats de la mise en cartographie. Elle peut être utilisée pour communiquer facilement les résultats de la mise en cartographie à un public plus large.
  5. Ateliers de travail collaboratifs : Les ateliers de travail collaboratifs sont des réunions de travail qui réunissent les acteurs du le territoire pour discuter des résultats de la mise en cartographie et explorer les opportunités de coopérations. Ces ateliers peuvent aider à renforcer la dynamique d’écosystème sur le territoire en favorisant la coordination et la coopération.


V. La grille de Mitchell

C’est une méthode utilisée en psychologie pour évaluer les relations interpersonnelles. Elle a été développée par le psychologue américain Willard Mitchell dans les années 1970.

La grille de Mitchell consiste en une grille de neuf cases, chacune représentant un type d'interaction sociale différent. Les neuf cases sont les suivantes : "acceptation", "rejet", "négligence", "attention", "approbation", "désapprobation", "complaisance", "hostilité" et "indifférence". Les participants à l'évaluation sont invités à noter le niveau d'interaction qu'ils perçoivent dans chaque type d'interaction sociale, pour une personne donnée.

La grille de Mitchell a été largement utilisée en psychologie pour évaluer les relations interpersonnelles dans divers contextes, y compris dans les milieux professionnels, scolaires et familiaux. Elle a également été utilisée pour étudier les relations interculturelles.

Cependant, la grille de Mitchell a été critiquée pour son manque de validité et de fiabilité dans certaines situations, et elle n'est plus autant utilisée qu'auparavant. D'autres évaluations de relations interpersonnelles plus récentes ont été développées pour répondre aux préoccupations concernant la grille de Mitchell.

Voici comment vous pouvez utiliser la grille de Mitchell pour créer une telle cartographie :

  1. Identifiez les parties prenantes : commencez par identifier les parties prenantes qui sont impliquées dans votre organisation ou votre projet. Cela peut inclure des employés, des clients, des fournisseurs, des partenaires, des investisseurs, des organismes gouvernementaux, des groupes communautaires, etc.
  2. Déterminez le type d'interaction : pour chaque partie prenante identifiée, déterminez le type d'interaction qu'elle a avec votre organisation ou votre projet. Utilisez la grille de Mitchell pour identifier le type d'interaction qui convient le mieux à chaque partie prenante. Par exemple, une partie prenante pourrait être considérée comme ayant une interaction de "complaisance" si elle ne s'oppose pas à votre organisation ou projet, mais n'y apporte pas non plus de soutien actif.
  3. Cartographiez les parties prenantes : une fois que vous avez identifié les différents types d'interaction pour chaque partie prenante, vous pouvez créer une cartographie en utilisant la grille de Mitchell. Placez chaque partie prenante dans la case correspondante sur la grille en fonction du type d'interaction identifié. Vous pouvez utiliser des codes de couleurs ou des étiquettes pour aider à identifier chaque partie prenante sur la cartographie.
  4. Analysez la cartographie : analysez la cartographie pour identifier les tendances et les modèles dans les interactions sociales des parties prenantes. Vous pourriez par exemple remarquer que les parties prenantes dans la case "approbation" ont tendance à apporter plus de soutien à votre organisation ou projet que celles dans la case "négligence".

En résumé, la grille de Mitchell peut être un outil utile pour créer une cartographie des parties prenantes en identifiant les différents types d'interaction sociale qu'elles ont avec votre organisation ou votre projet. Cela peut aider à mieux comprendre les relations entre votre organisation ou projet et les parties prenantes, et à orienter les efforts pour améliorer ces relations.

On ne veut pas obligatoirement représenter les que personnes impliquées dans le projet. On veut représenter les relations de ces acteurs avec le sujet (ou le projet) en distinguant par exemple opposition, neutralité et adhésion. On peut aussi préférer de faire figurer l’existence ou l’absence de relations d’échange. Il faut noter que cette représentation est subjective (elle vise à clarifier les idées de ceux qui l’élaborent) et temporaire (les relations entre acteurs changent tout le temps).


Partie 2 : L'outil du CERDD, la Carto-Party

I. Présentation de la Carto-Party

La Carto-Party est une méthode participative qui utilise la cartographie numérique collaborative pour collecter des données géographiques sur un territoire spécifique. Cette approche permet aux citoyens de contribuer activement à la collecte, à l'analyse et à la représentation d'informations géospatiales, favorisant ainsi la participation citoyenne et la prise de décision locale.


Enjeux

  • Mieux comprendre les enjeux et contraintes de chacun·e
  • Révéler les ressources utiles au projet et présentes sur votre territoire, y compris les plus immatérielles
  • Débattre collectivement de la dynamique de construction du système d’acteur·rices

Le concept : une animation dynamique en petits groupes avec des supports ludiques et illustrés. En plus des supports à imprimer soi-même, le kit comprends un séquençage détaillé pour guider pas à pas l'animateur et l'équipe projet


Objectifs

  • Identifier les parties prenantes de son projet pour mieux décloisonner : lorsque l'on s'engage dans une trajectoire d’EFC, on cherche à mener des projets qui soient en capacité de prendre en charge plusieurs enjeux simultanément, c'est ce qu'on appelle l'approche systémique. Se placer dans cette posture systémique demande alors d'aller plus loin en élargissant le périmètre d'acteur et d'actrices concernées et de penser aussi à ceux et celles qui sont plus indirectement impliqués ou paraissent a priori plus éloignés.
  • Révéler et valoriser toutes les ressources de son système d'acteurs et d'actrices : notamment en qualifiant le ou les rôles et les ressources qui sont utiles ou mobilisables chez chacun d'entre eux ou d'entre elles. Tout cela permet de nourrir et de renforcer l'interconnaissance de faire se reconnaître les acteurs et actrices entre eux et elle et donc développer la confiance et la qualité des relations
  • Débattre des différences de point de vue : l'une des plus-values de l'exercice réside dans le processus de réflexion collective et de confrontation des idées qu'il permet d'engager


Le Kit Carto-Party fait partie de la boîte à outils Voyage au centre des Transition Economiques.

  • Kit visée 360 : projets vis à vis des 17 ODD
  • Kit mise en récits en partenariat avec la Fabrique des Transitions


La coopération et la complexité

“La complexité c'est la capacité à faire du lien entre les choses et donc, c'est quelque chose qu'on doit réussir à manager. On doit réussir à prendre à bras de corps et à assumer pleinement, avec détermination, avec enthousiasme et sans se dire que la complexité c'est compliqué. Et donc, ça nous décourage parce que c'est justement à cause de ça qu'on ne résout pas les problèmes à la racine. Donc nous on est très attaché à cette idée que la coopération sera un levier des transitions, que ça permet le décloisonnement, que ça permet d'avoir des approches complexes et puis que ça permet aussi de comprendre ce qui nous entoure et ceux qui nous entourent écrit dans les deux orthographes. C'est-à-dire tous ceux qui sont autour de nous et qui peuvent d'un côté être bloquant par rapport à un projet qu'on peut avoir, mais qui peuvent aussi être des alliés qu'on ne soupçonne pas forcément et qu'on a besoin de d'embarquer dans un projet tout en comprenant ses contraintes” Alexis Montaigne CERDD sur Youtube

II. Les modalités et le support

Modalités :

  • Une demie-journée (2h30min) à une journée
  • Idéalement un projet en émergence
  • Un groupe d'interne de 10 personnes ou groupe élargi d’une 20aine et 30aine de personnes

Support : gratuit téléchargeable

Objectif pédagogique : placer les acteurs dans une posture coopérative

Objectif opérationnel : établir la cartographie

III. La mise en oeuvre : les étapes

  1. Constituer des sous-groupes
  2. Commencer la carto-Party
  3. Une première synthèse des débats (“lui ne réponds jamais aux mails” “oui mais il a des difficultés en RH, ca va passer”)
  4. Fusion des cartographies
  5. On se met en action

IV. A faire, avant et après

A faire en amont

1/  Définir l'objectif :

  • Identifier le sujet de la Carto-Party (environnement, urbanisme, mobilité, etc.).
  • Définir les questions spécifiques que la Carto-Party cherche à résoudre.
    • Identifier les forces en présence ?
    • Animer son réseau d’acteur.rices ?
    • Mieux comprendre le “qui fait quoi” ?
    • Voir qui sont ses allié.es et ses détracteur.rices pour agir en conséquence ?
    • Mettre en place une stratégie de mobilisation ciblée ?
    • Communiquer auprès d’acteur.rices plus éloigné.es ?
    • Etc

2/ Choisir les outils de cartographie :

  • Sélectionner une plateforme en présentiel (Carto-Party) ou en ligne pour la cartographie collaborative (Google Maps, OpenStreetMap).

3/ Inviter les participants :

  • Promouvoir la Carto-Party auprès de la communauté locale via les réseaux sociaux, les affiches, les annonces dans les médias locaux, etc.
  • Fournir des instructions claires sur la manière de participer

A faire en en aval

1/ Analyse des données :

  • Utiliser des outils d'analyse spatiale pour tirer des conclusions à partir des données collectées.
  • Identifier les tendances, les modèles ou les problèmes spécifiques liés au sujet de la mobilisation sur le territoire

2/ Partage des résultats :

  • Créer des rapports visuels tels que des cartes, des graphiques et des infographies pour présenter les résultats de la séance de cartogr aphie
  • Organiser des réunions publiques pour partager les conclusions avec la communauté et discuter des prochaines étapes.

3/ Évaluation et rétroaction :

  • Évaluer l'efficacité de la séance de cartographie en recueillant des rétroactions des participants et des parties prenantes.
  • Utiliser ces commentaires pour améliorer le processus pour les futures initiatives.