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'''La méthodologie proposée est créée spécifiquement pour le projet RTE et considère ses spécificités pour être au plus près des besoins et des enjeux auxquels il est confronté. L’approche de Quadrant Conseil revêt un intérêt majeur de pouvoir étendre la méthodologie appliquée à Tilt à l’ensemble du réseau en prenant appui sur les apprentissages retenus de cette expérimentation.'''
'''La méthodologie proposée est créée spécifiquement pour le projet RTE et considère ses spécificités pour être au plus près des besoins et des enjeux auxquels il est confronté. L’approche de Quadrant Conseil revêt un intérêt majeur de pouvoir étendre la méthodologie appliquée à Tilt à l’ensemble du réseau en prenant appui sur les apprentissages retenus de cette expérimentation.'''
== <big>- Le projet VISES -</big> ==
(Valorisation de l'impact social de l'Entreprenariat Social)
Projet mené en 2016 avec l’APES (Acteurs Pour une Economie Solidaire), 21 partenaires et 69 entreprises de la région Hauts de France et de Belgique. Démarche de terrain, menée en format recherche-action  dont le souhait est de s'emparer collectivement de la question de l'évaluation de l'impact social. C’est un projet d'ampleur dont la particularité réside dans le développement d'une démarche co-construite d'évaluation de l'impact, qui tienne compte des spécificités de l'ESS.
Des points d’attention spécifiques ont permis d’assurer une pertinence dans la mise en oeuvre du projet :
* '''Deux espaces spécifiques ont été prévus en fonction des enjeux :'''
** Le groupe-recherche pour organiser le diagnostic commun, cadrer les démarches menées en entreprises, et impulser une réflexion collective sur les apprentissages.
** Les pôles d’expérimentation pour agir en tant que plate-forme d’échanges de pratiques et également servir de sas de décompression de l’action menée en entreprise en alimentant le groupe recherche pour orienter son action.
* '''Plusieurs organisations ont formé des duos pour mener le projet''', afin que les chargés de projet puissent endosser le rôle d’acteur ou de chercheur. Ces binômes ont favorisé les échanges à l’interne dans les organisations participantes, ont permis une véritable implication et prise de recul nécessaires.
* '''Un carnet de bord a été proposé''', de manière à pouvoir consigner les observations sur la démarche en l’appliquant. Cette démarche a été vécue comme contraignante mais utile aux chercheurs pour susciter les réflexions de groupe-recherche et les observations ont donc pu constituer la base de la réflexion.
'''C’est la structure qui doit être à la base de sa propre évaluation''', et qui doit être accompagnée à l’interne pour cela, il ne peut pas s’agir d’une méthodologie commune avec la même grille et les mêmes étapes.
'''Les indicateurs quantitatifs et qualitatifs doivent pouvoir s'auto alimenter en s’appuyant sur du concret''' : Si on prend l’exemple que dans une instance de décisions il y a de la mixité, il faut pouvoir la qualifier : Les décisions des femmes sont-elles écoutées ? Suivies ?
<blockquote>“L'évaluation d’impact social est un leurre car on ne sait pas la mener sur du long terme, et il n’est pas possible d’isoler le facteur déterminant et associer le changement à une action ciblée, c’est pour cela qu’il faut mieux se concentrer sur l’action d’un écosystème”. ''O. Ruel-Mailfert, APES''</blockquote>
Une déclaration commune a été rédigée qui contient des focus sur la méthode.
=== <big>Comprendre l'évaluation d'impact</big> ===
Aujourd’hui, les structures sont plus au fait des enjeux, et plus à l’aise avec le sujet de manière générale, surtout sur le fait qu’elles peuvent valoriser ce qu’elles font avec des données qualitatives et intégrer des parties prenantes.
Mais l’évaluation prend beaucoup de place dans les débats et devient un objectif en soi, ce qui éloigne de la réalité des projets. Et cette soumission à l’évaluation peut aussi devenir une épreuve, et noyer certaines petites structures dans leur projet de manière intrinsèque, alors qu’en fonction de la structure ça n’est pas forcément nécessaire.
Là où elle est particulièrement importante, c’est dans le cadre de financements publics. La dimension politique sous-jacente est donc importante, et le calendrier électoral influence fortement les dynamiques.
=== <big>Engager les financeurs</big> ===
Pour associer l’acteur public, cela va dépendre des rapports créés et entretenus, mais aussi de la plus value identifiée par le partenaire. Il est donc important de le rassurer en expliquant la démarche, et dans la mesure du possible, l’associer au projet de la structure ou dans les évaluations territoriales pour qu’il prenne en compte d'autres éléments.
Beaucoup de collectivités veulent jouer le rôle de partenaire, connaissant les besoins de la population et du territoire, mais elles sont peu associées aux démarches des acteurs locaux, et ont donc du mal à voir ce qui est produit avec les financements, ce qui peut rendre complexe la justification de leurs actions par la suite. Cela renvoie à la question de la représentation, au besoin d'être considéré comme un partenaire avec des compétences et une expertise propres.
Pour les intégrer “on peut faire une réunion avec quelques personnes puis une autre en interne, où vont être creusés les impacts négatifs”. Par exemple, une technicienne et une élue avaient été associées pendant un projet sur l’étape d’évaluation, pendant un temps collectif. Elles avaient pu prendre conscience des réalités de chacune, de ses contraintes et de ses attentes, des pertes de financement et du besoin croissant de justifier les demandes liés à la loi NOTRe. Cette injonction ne concerne donc pas uniquement les acteurs privés : Les collectivités, inscrites dans un contexte de maîtrise des dépenses sont aussi contraintes à la justification.
“Les financeurs ont parfois des demandes très précises qui peuvent éloigner les équipes de leur projet. Et le risque de mise en concurrence avec les autres projets étant réel, avec l’émergence notamment des contrats d’innovation sociale, il est d’autant plus important de composer ensemble”.
=== <big>Les indicateurs alternatifs</big> ===
Les grands indicateurs statistiques dépendent des conventions et se réfèrent à des systèmes de valeurs qui dépendent des acteurs de l’écosystème. Le fait d’utiliser des indicateurs résulte d’échanges, de compromis et des rapports de force entretenus entre les parties prenantes. Reconnaître l’absence de neutralité dans ce domaine amène à soutenir l’émergence d’indicateurs alternatifs qui questionnent la reproduction d’un système peu égalitaire.
IL existe deux catégories d’indicateurs, les indicateurs synthétiques et les indicateurs composites. Seuls les indicateurs composites permettent de quitter le paradigme de la croissance économique comme fin en soi.
{| class="wikitable"
|+
!Synthétiques
!Composites
|-
|ex : PIB vert
|ex : IDH (Indice de Développement Humain)
|-
|Les données sont converties pour être toutes sous la même unité de compte (la monnaie)
Ces indicateurs permettent une rationalisation, appropriation dans une logique de compensation et de financiarisation
|Les données ne sont pas converties et donc pas compensables ni monétarisables
L’indicateur associe le développement à l’accès aux ressources, à l’éducation, à la santé
|-
|Logique de soutenabilité faible
|Logique de soutenabilité forte
|}
==== <big>Les usages des indicateurs</big> ====
* A un niveau politique en tant qu’outil de planification
* En tant qu’outil à la prise de décision
* Pour faire plaidoyer
* Pour l’attribution de financements
* Pour les indicateurs classiques, le PIB établissent que la croissance économique est une fin en soi.  Les indicateurs alternatifs sont donc à étudier à construire.
''Ex : Expérimentation d’un projet régional : EMISET''
Développement dès 2024 d’un indice de santé écologique territoriale avec financement de l’Ademe, et animation de l’APES. Des réunions de concertation sont prévues  avec des acteurs de la région Hauts-de-France dans l’objectif de créer cet indicateur via les compétences d’experts.
La création de cet indicateur se veut démocratique et délibérative,  c’est à dire que l’on fait appel à l’intelligence collective en proposant des espaces collectifs de travail.
== <big>La théorie du Donut</big> ==
=== <big>Définition</big> ===
La théorie du Donut part de l’objectif de créer un « espace socio-économique juste et sûr » pour l’humanité entre un plancher social composé de 12 besoins essentiels représenté par un cercle qui constitue le but à atteindre pour assurer l’épanouissement de la population, et un plafond écologique, représenté par un autre cercle, se référant quant à lui aux neuf limites planétaires. Sa vocation est de servir de but collectif à atteindre : Répondre aux besoins de chaque humain tout en ne dépassant pas les capacités de la Terre. Cette représentation visuelle vient illustrer une théorie qui remet en question la vision de l’économie néoclassique, pour imbriquer les limites planétaires biophysiques et les besoins sociaux fondamentaux dans nos modèles de développement. L’idée de progrès s’intègre alors dans une notion de prospérité équilibrée.
=== <big>Origine</big> ===
La théorie du donut est issue du livre de l’économiste britannique Kate Raworth [[wikipedia:Doughnut_Economics:_Seven_Ways_to_Think_Like_a_21st-Century_Economist|Doughnut Economics : Seven ways to think like a 21st century economist (2017)]]. Elle se base notamment sur les travaux de Johan Rockström, à l’origine du concept de limites planétaires, qu’il a définies en 2009 avec 25 autres scientifiques, auquel Kate Raworth ajoute un socle social constitué des droits humains fondamentaux.
[[Fichier:Schéma donut territorialisé .png|néant|vignette|300x300px|''crédit : donut.brussels'']]
=== <big>Sur le terrain</big> ===
[[Fichier:Donut territorialisé .png|néant|vignette|434x434px|''crédit : doughnut economics'' ]]
A Amsterdam, les autorités locales ont collaboré avec Kate Raworth et son équipe du [https://doughnuteconomics.org/ Doughnut Economics Action Lab (DEAL)] et ont adapté l’économie du donut à l’échelle de la ville. Ils ont élaboré une stratégie pour mettre en œuvre the [https://doughnuteconomics.org/stories/amsterdam-city-doughnut Amsterdam City Doughnut], une ville « prospère, régénératrice et inclusive pour tous les citoyens, tout en respectant les limites planétaires » en déterminant les objectifs qui permettraient à Amsterdam de rentrer dans le donut.
La stratégie se concentre plus particulièrement sur '''3 grandes chaînes de valeurs''', identifiées comme prioritaires : Une alimentation plus durable et plus saine, un changement de modes de consommation, un environnement bâti réfléchi en repensant l’espace urbain et les constructions.
Du côté des citoyens et des entreprises '''les initiatives émergent''' : Cimetière écologique, marché circuit court et écologique à bas prix, plantation d’une forêt alimentaire, projet de gestion des surplus alimentaires,  Amsterdam était une ville déjà engagée dans une politique locale de transition écologique et l’adoption officielle du Amsterdam City Doughnut a donné un élan particulier à la démarche et les aides financières pour s’engager dans des activités durables organisées et portées collectivement.
=== <big>Ce qu'on retient</big> ===
Le donut est un outil qui permet un '''diagnostic d’un territoire ou d’une organisation par le prisme des enjeux sociaux et environnementaux''' appropriables par l’acteur public.
C’est également un outil de '''mobilisation citoyenne''' et d’appropriation des enjeux environnementaux et sociaux par la population dans le cadre du processus d’élaboration qui permet d’impulser une dynamique de co-construction avec des acteurs de la recherche, des acteurs économiques et associatifs.
La prise en compte d’un maximum de limites écologiques et de critères de bien-être humain permet une vision globale, toutefois, '''la méthode pour déterminer les indicateurs n’est pas standardisée''' et laisse donc une marge d’interprétation large.
Le niveau d’intégration dans un outil de pilotage d’une organisation ou d’un territoire n’est pas encore complet, et le Donut permet plutôt de réaliser un diagnostic à un moment précis ou de constituer un support d’aide à la décision.
'''L’intérêt de l’approche pour les acteurs du réseau réside dans le succès du livre et sa popularité  qui lui confèrent une certaine légitimité auprès des acteurs institutionnels.'''
'''La capacité du modèle à porter une représentation visuelle claire et accessible et sa force de communication contribuent à sa large diffusion et à de possibles expérimentations par d’autres acteurs publics qui permettront de légitimer ce modèle et de favoriser l’émergence d’autres modèles alternatifs.'''
== <big>L'IBEST</big> ==
(Indicateur de Bien-Être Soutenable Territorialisé)
=== <big>Définition</big> ===
L'IBEST est un indice de bien-être soutenable et territorialisé qui a été construit de manière collaborative sur le territoire grenoblois. Il s’oppose aux indicateurs sociaux traditionnels, conceptualisés comme étant “à charge” (Taux de délinquance, de précarité, de chômage…) et '''cherche à mettre en valeur les capabilités de la population pour orienter les politiques publiques'''. Sa méthodologie s’appuie sur une double enquête quantitative réalisée auprès des citoyens afin d’identifier leurs besoins, à laquelle sont associés des satisfacteurs synergiques, indices qui permettent de satisfaire plusieurs besoins combinés.
Le S de “IBEST” réfère à la question de  la soutenabilité, en lien notamment avec les travaux de Kate Raworth autour d’un « plancher social » et d’un « plafond environnemental » (2012) : Exemple avec l’accès aux biens de subsistance, il semble souhaitable que chacun puisse s’alimenter (Plancher), et que la satisfaction de ces besoins ne se fasse pas au détriment des ressources planétaires (Plafond).
[[Fichier:IBEST.png|néant|vignette|320x320px|Représentation des 8 dimensions de l'IBEST]]
=== <big>Origine</big> ===
Cette expérimentation s’inspire des travaux sur [https://fr.wikipedia.org/wiki/Besoins_humains_fondamentaux#:~:text=Les%20besoins%20humains%20fondamentaux%20et,de%20la%20Fondation%20Dag%20Hammarskj%C3%B6ld Les besoins humains fondamentaux et du développement à l'échelle humaine de l’économiste chilien Manfred Max-Neef], selon lequel les besoins de base sont déterminables et limités et ne sont pas en relations hiérarchiques comme dans la pyramide de Maslow mais en interactions systémiques. Il met en avant que ce qui change, autant à travers le temps qu’à travers les cultures, c’est les moyens par lesquels les besoins sont satisfaits., et non les besoins eux-mêmes.
Ce que ce modèle de Manfred Max-Neef cherche à démontrer, c’est que la satisfaction des besoins fondamentaux susceptible d’enclencher des dynamiques de développement ne peut être assurée par la simple distribution de biens et services et nécessite pour la population d’être associée à l’ouverture d’un espace de parole pour élaborer à travers une mise en récit la conscience de sa situation. Les répondants sont interrogés à la fois sur les éléments qui leur  apportent satisfaction, et leurs pratiques mais également leurs aspirations.
=== <big>Sur le terrain</big> ===
Cet outil a l’ambition de révéler l’importance des sociabilités et s’établit à partir des données portant sur l’entraide ou la confiance en les institutions ainsi que des données relatives aux compétences psychosociales comme l’affirmation de soi, critère porté par l’atelier citoyen.
Le bien-être ne se résume ainsi pas au bonheur lié à une satisfaction subjective mais à un rapport entre des aspirations et les moyens de les réaliser dans le cadre institutionnel en place.
Le bien-être et la soutenabilité sont des concepts transversaux prenant en compte le caractère holistique des personnes : dès lors, les dimensions d’IBEST ne sont pas indépendantes les unes des autres et les indicateurs retenus sont majoritairement transversaux, c’est-à-dire liés à plusieurs dimensions.
[[Fichier:Schéma du processus croisé d'IBEST.png|néant|vignette|369x369px|Schéma du processus croisé d'IBEST ''source : Ottaviani, 2015'']]
== <big>L'indicateur de capacité relationnelle (RCI)</big> ==
=== <big>Définition</big> ===
L’indicateur de Capacité Relationnelle (RCI) est un outil pour évaluer la qualité du lien social au sein d'un groupe sous le prisme de trois dimensions : L’intégration dans les réseaux, les relations privées et l’engagement civique. “Il s’agit d’appréhender le bien-vivre par la qualité du lien social, qui prend à la fois une valeur intrinsèque (c’est le fait d’être en lien avec d’autres humains et avec la nature qui rend une vie heureuse) et instrumentale (être en lien permet d’accéder à d’autres capacités : santé, éducation…)”.
Les recherches du Programme CODEV ont permis l’élaboration d’une méthodologie mixte, qualitative et quantitative, permettant d’inscrire la qualité du lien social comme étant une condition indispensable à un développement social durable. Ces données quantitatives et les indicateurs créés doivent être complétés par des analyses socio-culturelles et politiques.
=== <big>Origine</big> ===
Le RCI s’appuie sur des recherches menées depuis plus de 10 ans par un programme de recherche de l’ESSEC Business School, puis par le Campus de la Transition. Cet indicateur composite mesure la qualité des relations sociales à travers 3 ou 4 dimensions recouvrant actuellement 14 à 18 critères selon les cas d’usages.
=== <big>Sur le terrain</big> ===
En résumé, il y a deux types de mesures: l’extension ou proportion de pauvres (proportion des pauvres relationnellement sur l’ensemble d’un échantillon); et l’intensité de la pauvreté, calculée en utilisant différentes pondérations et moyennes (arithmétique, géométrique, etc.). Nous obtenons l’indicateur synthétique RCI en multipliant la proportion de non-pauvres par l’intensité des capacités.
== <big>Méthodes monétarisées SROI</big> ==
(Social Return on Investment)
Définition
Le retour social sur investissement, de l’anglais social return on investment (SROI), est une méthode offrant un cadre d’analyse des impacts sociaux, économiques et environnementaux qui consiste à mesurer le changement qui peut être attribué à l’intervention étudiée pour ensuite y accorder une valeur monétaire à titre d’unité de mesure commune.
Origine
Inspirée de l’analyse coût-avantage et du reporting social, la méthode a d’abord été développée au début des années 2000 à San Francisco. L’idée a ensuite été reprise par des think tanks britanniques. Cette méthode d’évaluation a été rendue populaire en France notamment par le biais des travaux de l’ESSEC.
'''Méthode Le SROI est une méthode d’évaluation de l’impact social se déroulant en 6 étapes :'''
* <u>Définir son champ d’application et identifier les principales parties prenantes.</u>
* <u>Exposer le changement :</u> Tout en commençant à travailler avec les parties prenantes, créer une carte des impacts, mettant en évidence la relation entre les contributions (inputs), les réalisations (outputs) et les résultats (outcomes )
* <u>Attester les résultats et leur attribuer une valeur</u>
* <u>Déterminer l’impact :</u> Après avoir démontré et monétisé les résultats, neutraliser tous les changements dont la source est extérieure à l’activité
* <u>Calculer le SROI :</u> Cette étape consiste à additionner tous les bénéfices, à en déduire les effets négatifs et à comparer résultat et investissement. C’est aussi le moment où l’on peut recourir à des analyses de sensibilité.
* <u>Rendre compte, utiliser et intégrer :</u> Consiste à partager les conclusions du SROI avec les parties prenantes, à répondre à leurs éventuelles questions, à vérifier l’information, et à créer les bases nécessaires à une évaluation régulière.
=== <big>Sur le terrain</big> ===
L’analyse SROI détient une légitimité liée au fait qu’elle s’intègre facilement dans les systèmes de valeur où c’est par la monétarisation que l’on accède à l’amélioration des conditions de vie. Il permet aux organismes à vocation sociale, et à ceux qui les financent, de rendre compte de leur action en attribuant une valeur monétaire à leur contribution, permettant ainsi de parler un langage globalement compris par tous.
Mais cette approche présume qu’il est possible de comparer différentes entités à partir d’une unité de mesure commune (en l’occurrence, l’argent) et l’étape de la monétarisation consiste à attribuer une valeur monétaire à certaines choses qui n’en ont pas : La nature, les compétences sociales, la coopération.
La méthode SROI ne permet pas de tout expliquer, en particulier dans des contextes d’intervention complexes. Pour cette raison, elle devra souvent être accompagnée d'informations plus qualitatives.
== <big>CARE</big> ==
Les comptabilités écologiques
=== <big>Définition</big> ===
La méthode CARE, pour "Comprehensive Accounting in Respect of Ecology”, applique les normes comptables du capital financier aux capitaux naturels et humains afin de comptabiliser et d’intégrer leur dégradation annuelle dans les comptes des entreprises. Cette approche a pour objectif de garantir la conservation du patrimoine des écosystèmes.
Elle vise à réinterroger le concept de résultat de l’entreprise, et à rendre compte de façon plus précise des profits réellement disponibles après le renouvellement de l’ensemble des capitaux financiers, naturels et humains dégradés par l'activité. CARE vise à estimer et à comptabiliser les coûts de restauration et de préservation qu’il faudrait engager pour régénérer les capitaux dégradés à la suite de l’activité productive. Chaque capital identifié fait l’objet de son propre bilan, sans substitution possible.
=== <big>Origine</big> ===
L’idée originelle du modèle d’une comptabilité en « triple capital » adaptée à une considération de l’environnement, date de 1992 avec Robert Gray, professeur de comptabilité écossais. En 2012, Jacques Richard et Alexandre Rambaud, chercheurs associés à Paris-Dauphine, vont la développer en lui donnant le nom de CARE, pour Comptabilité Adaptée au Renouvellement de l’Environnement.
=== <big>Sur le terrain</big> ===
Actuellement, une vingtaine d’expérimentation sont en cours ainsi qu’une dizaine de programmes de recherche. Les sollicitations sont nombreuses pour faire évoluer la comptabilité des organisations : Plans de comptes, tableaux de bord, bilans et comptes de résultats… et ses pratiques : Performances, pilotage, modèle d’affaires, contrôle de gestion...
==== <big>Approche structurée autour de cinq grandes étapes</big> ====
'''Étape 1 :''' Identifier et recueillir l’information non comptabilisée par les approches analytiques classiques. Les capitaux naturels et humains affectés par les activités de l’entreprise, via leur consommation directe ou sous forme d’externalités, sont agrégés sous forme de synthèses, appelés “Bilans matières et sociaux”.
'''Étape 2 :''' Mesurer l’écart entre ces “Bilans matières et sociaux” et les limites d’usage des capitaux qui assurent leur fonctionnement ou leur renouvellement et mesurer l’écart entre ces seuils et les bilans matières et sociaux de l’entreprise. Ces écarts fluctuent donc dans le temps, selon la variation des activités de la structure, et sont propres à chaque organisation en fonction de ses activités (taille, degrés d’effet…).
'''Étape 3 :''' Déterminer les coûts de restauration (ou renouvellement) nécessaires au maintien des capitaux impactés par l’entreprise.
Pour garantir comptablement la conservation des capitaux, il est nécessaire de déterminer les coûts de renouvellement de ceux-ci. Pour cela, la méthode impose d’anticiper comptablement leur dépréciation par l’enregistrement de l’amortissement, calculé selon la méthode du coût historique, au sein du bilan comptable.
'''Étape 4 :''' Créer la Triple Ligne d’Amortissement et comptabiliser les coûts de renouvellement dans les résultats de l’entreprise.
Cette étape étend la méthode du coût historique et de l’amortissement planifié, normalement appliquée au capital financier, aux capitaux naturels et humains. La prise en compte des trois P (Personnes, Planète, Profits) au sein de la ligne d’amortissement se nomme Triple depreciation line en anglais et constitue l’un des aspects particulièrement innovants de la méthode CARE. Cette triple ligne d’amortissement, qui revisite la notion de Triple bottom line, affecte directement le compte de résultat de l’entreprise qui tient ainsi compte des incertitudes qui pourraient peser sur ses charges : la dégradation des sols ou une rémunération insuffisante des salariés, par exemple.
'''Étape 5 :''' Créer des fonds de renouvellement pour chaque capital à amortir et inscrire ces fonds au bilan comptable de l’entreprise.
L’intérêt principal de cette comptabilisation des fonds de renouvellement dans les états financiers de l’entreprise est de lier la solvabilité de cette dernière à l’ensemble de ses capitaux financiers, naturels et humains. Cette comptabilité dite intégrée pourrait ainsi contraindre l’entreprise à s’inscrire plus durablement dans son écosystème.
[[Fichier:Phasage méthodologique de la comptabilité CARE.png|néant|vignette|531x531px|Phasage méthodologique de la comptabilité CARE]]
=== <big>Ce qu'on retient</big> ===
L’approche de la comptabilité écologique est l’objet de nombreuses réflexions parmi les acteurs des écosystèmes dans lesquels sont implantés les territoires et elle apparait comme une opportunité d’engager le débat collectivement au sein du réseau en la confrontant à la question des droits de la nature.
== <big>Conclusion</big> ==
[[Fichier:Conclusion méthodes d'évaluation .png|néant|vignette|546x546px]]

Version du 31 juillet 2024 à 10:57



- L'approche EFC par Atemis -



Définition


L’économie de la Fonctionnalité et de la Coopération consiste à concevoir et à produire des solutions intégrant des biens et des services selon deux dynamiques :

  • Passer de la vente de biens ou de services à la contractualisation d’une performance d’usage et/ou d’effets utiles fondée sur leur intégration
  • Elargir le périmètre des activités et des acteurs afin que cela permette à l’écosystème productif de prendre en charge des externalités négatives environnementales et sociales.


Pour évoquer l’EFC on parlera plus d’un référentiel ou d’une trajectoire que d’un modèle qui se reproduirait à destination de diverses structures.


Ces solutions se contractualisent sur la base d’engagements réciproques, favorisant la convergence d’intérêts entre les différentes parties prenantes sur un plan territorial.


Schéma approche EFC par Atemis.png


Origine


Le modèle de l’économie de la fonctionnalité et de la coopération émerge dès 2002 à travers des travaux menés par ATEMIS (Analyse du Travail et des Mutations dans l’Industrie Et les Services), laboratoire d’intervention et de recherche, né en 2001 du rapprochement de chercheurs et de consultants.


Au cœur du projet d’Atemis : la volonté de réintroduire la question du travail face aux enjeux de la société et aux évolutions dans le fonctionnement des entreprises et des organisations institutionnelles.

C’est par cet angle de recherche qu’est apparue la question des modèles économiques et de la nécessité d’exercer une influence pour atteindre la sphère du travail, mais aussi celle d’un développement durable.


ATEMIS a créé, avec d’autres partenaires, l’Institut Européen de l’Economie de la Fonctionnalité et de la Coopération (IE-EFC), association à but non lucratif, qui fédère des Clubs territoriaux, composés d’entreprises, de collectivités et de consultants. Il anime plusieurs ateliers thématiques avec ses partenaires.


Sur le terrain


Exemple avec TERA


La question de l’évaluation de la dynamique a débuté par un premier travail qui avait été mené au moment de la création pour formaliser les différentes dimensions d’enjeux auxquels le projet cherche à répondre, puis pour décliner pour chaque enjeu des finalités, objectifs généraux, spécifiques et actions.

En complément, un dispositif de recueil et partage d’informations avait été imaginé.


La démarche s’est arrêtée face à la difficulté d’organiser un dispositif qui permette de suivre l’ensemble des objectifs. Depuis 2020 le travail de formalisation a été repris. IL a d’abord porté sur la compréhension des enjeux liés à l’évaluation d’un projet tel que Tera. Puis, un second temps a consisté à interroger individuellement quatre porteurs de projets impliqués dans la dynamique pour connaitre leur point de vue sur ce que « produit »Tera et identifier ce qu’il serait utile d’évaluer pour soutenir à la fois la trajectoire du projet et leur engagement plus spécifique.


Les objectifs identifiés :

  • Explorer les différentes dimensions de la « valeur » d’un modèle économique
  • Explorer les différentes dimensions de la « coopération »
  • Qualifier les champs de l’évaluation à conduire


En l’occurrence, pour les CTE sont explorés les effets d’ordre social, sociétal et environnemental à l’échelle du territoire et en lien direct avec les activités développées. On s’attache aussi à comprendre la dynamique de développement d’une capacité d’action collective d’un ensemble d’acteurs ainsi que les effets sur les personnes engagées dans la production et la consommation de biens et de services.


Pour engager une trajectoire vers l’EFC, l’entrepreneur doit questionner son modèle économique et intégrer la dimension servicielle de la solution qu’il propose.


Ce dernier couvre plusieurs dimensions :

  • Modèle d’affaire ou modèle de contractualisation
    • Consiste à réfléchir à la façon de générer un revenu. Il s’agit ici de s’intéresser aux modes de transformation de la valeur créée en valeur monétaire. Celle-ci peut prendre plusieurs formes et elle a pour ambition de réinterroger les rapports de force entre acteurs.
  • Modèle d’échange
    • Consiste à se questionner sur la valeur de ce qui est proposé, sans se centrer sur le produit qui est proposé, mais plutôt en quoi il répond à un besoin, qui peut évoluer, tout en prenant en compte les effets utiles, c’est à dire les bénéfices.
  • Modèle de production : consiste à repenser la configuration dans laquelle la valeur est créée
    • L’EFC invite à repenser comment est créée la valeur, en interne (organisation du travail) et en externe (relations inter-entreprises). Elle intègre le caractère renouvelable des biens matériels et immatériels comme des facteur de création de valeur.



Modèle de gouvernance : vers une stratégie co-construite

Si les stratégies des organisations sont principalement élaborées par les cadres supérieurs, des modes de gouvernance et de management innovants apparaissent. Ils intègrent des organisations internes à la structure, et implique également des partenaires externes comme les financeurs, les bénéficiaires, ou d’autres parties prenantes du territoire.



Afin d’interroger ces différentes dimensions du modèle économique, voici les principales étapes pour préparer une trajectoire vers l’EFC :

  • Est-ce que la rentabilité de l’organisation est uniquement fondée sur une logique de volume ?
  • Est-ce que les externalités (sociales, sociétales, environnementales) sont prises en compte ?
  • Est-ce que le travail est considéré comme un facteur d’émancipation et intègre la notion de qualité de vie ?
  • Est-ce que l’organisation développe une démarche de coopération avec ses parties prenantes ?


Ce qu'on en retient


L'économie de la fonctionnalité et de la coopération propose un modèle économique réformateur qui s’appuie sur les enjeux liés à l’organisation du travail comme leviers de transformation des entreprises.


Elle est inspirante pour le réseau car elle questionne le lien entre travail, santé et performance, en s’attachant à soutenir le développement des organisations qu’elle accompagne.

Néanmoins, son approche nécessite une formation ou une sensibilisation pour appréhender le sens de la méthodologie, ce que les équipes n’ont pas toujours les moyens d’avoir.


L’EFC représente un outil utile pour questionner les relations et le cadre du travail dans lequel s’exercent les activités. Elle peut amener des solutions pour développer la notion de “patrimoine immatériel collectif” dont l’accumulation peut être opposable au principe de l’accumulation du capital financier.


- La théorie des contributions par Quadrant Conseil



Définition


L’analyse de contribution est une approche visant à appliquer les principes de l’évaluation basée sur la théorie à l’évaluation d’impact en tentant de répondre à la question “Pourquoi et comment une intervention donnée a fait la différence attendue”. Elle ne vise pas tant à attribuer un changement observé à l’intervention évaluée, qu’à renforcer la confiance ressentie dans la contribution aux changements, parmi d’autres facteurs déterminants. Elle consiste à formuler progressivement des « hypothèses de contribution », dans un processus où les parties prenantes sont sollicitées, pour ensuite tester ces hypothèses de façon systématique à partir d’une diversité de méthodes, qualitatives ou mixtes.


Origine


L’analyse de la contribution est issue de la théorie du programme en évaluation, dont fait partie l'analyse du cadre logique, auquel on ajoute une préoccupation pour la participation et l'apprentissage. Le cadre logique est un outil de conception et de conduite de projet utilisé comme instrument de suivi et d’évaluation.


Sur le terrain


Exemple avec Tilt


La référence à l’analyse de contribution prend la forme d’observations et d’analyse d’unités organisationnelles sur un territoire donné grâce à un dispositif de suivi ad hoc d’évaluation basé notamment sur des entretiens-récits qui constituent un cadre pour analyser ce dispositif expérimental en le situant dans son environnement spécifique et ses enjeux. Le référentiel d’évaluation est basé sur des questions évaluatives et des hypothèses qu’il s’agit de peaufiner chemin faisant. Cette approche nécessite de capter un maximum de parties prenantes pour favoriser le croisement des regards. Ils ne sont pas forcément identifiés d’emblée mais le seront au gré des entretiens.


D’une évaluation centrée sur l’initiative entrepreneuriale, à laquelle on appose des critères d’utilité écologique et sociale...


A une évaluation de l’initiative entrepreneuriale dans son écosystème à différentes échelles, qui s’entrecroisent et font ressources.


L’approche évaluative s’organise autour d’un processus visant à :

  • Elaborer un ensemble d’hypothèses portant sur les effets d’une intervention évaluée (La théorie du changement)
  • Tester ces hypothèses à travers la collecte et l’analyse d’informations empiriques
  • Mettre à jour la théorie initiale en indiquant quelles hypothèses sont vérifiées.


Théorie du changement

La théorie du changement est une manière de décrire comment un groupe espère atteindre un but donné, et ce sur le long terme. Il ne s’agit pas d’une méthode conçue spécifiquement pour mesurer l’impact, mais, lorsqu’elle est utilisée à l’étape de la planification, cette démarche permet de faciliter l’évaluation qui aura lieu par ailleurs.

Ce qu'on retient


La théorie des contributions est adaptée à des projets expérimentaux qui s’analysent en cours de construction.


Elle propose une appréhension des interventions comme des objets complexes dont le succès dépend forcément d’une pluralité de facteurs.

Le projet est qualifié comme une politique publique qui permet un positionnement dans une vision globale du projet.


Les limites de l’approche peuvent être liées à des difficultés d’appropriation des outils créés par les parties prenantes. Par exemple, les représentations graphiques peuvent être complexes et donc difficilement compréhensibles pour le collectif. Egalement, le processus peut être relativement long ce qui peut engendrer une baisse d’intérêt pour l’équipe.


La méthodologie proposée est créée spécifiquement pour le projet RTE et considère ses spécificités pour être au plus près des besoins et des enjeux auxquels il est confronté. L’approche de Quadrant Conseil revêt un intérêt majeur de pouvoir étendre la méthodologie appliquée à Tilt à l’ensemble du réseau en prenant appui sur les apprentissages retenus de cette expérimentation.



- Le projet VISES -

(Valorisation de l'impact social de l'Entreprenariat Social)


Projet mené en 2016 avec l’APES (Acteurs Pour une Economie Solidaire), 21 partenaires et 69 entreprises de la région Hauts de France et de Belgique. Démarche de terrain, menée en format recherche-action dont le souhait est de s'emparer collectivement de la question de l'évaluation de l'impact social. C’est un projet d'ampleur dont la particularité réside dans le développement d'une démarche co-construite d'évaluation de l'impact, qui tienne compte des spécificités de l'ESS. Des points d’attention spécifiques ont permis d’assurer une pertinence dans la mise en oeuvre du projet :


  • Deux espaces spécifiques ont été prévus en fonction des enjeux :
    • Le groupe-recherche pour organiser le diagnostic commun, cadrer les démarches menées en entreprises, et impulser une réflexion collective sur les apprentissages.
    • Les pôles d’expérimentation pour agir en tant que plate-forme d’échanges de pratiques et également servir de sas de décompression de l’action menée en entreprise en alimentant le groupe recherche pour orienter son action.
  • Plusieurs organisations ont formé des duos pour mener le projet, afin que les chargés de projet puissent endosser le rôle d’acteur ou de chercheur. Ces binômes ont favorisé les échanges à l’interne dans les organisations participantes, ont permis une véritable implication et prise de recul nécessaires.
  • Un carnet de bord a été proposé, de manière à pouvoir consigner les observations sur la démarche en l’appliquant. Cette démarche a été vécue comme contraignante mais utile aux chercheurs pour susciter les réflexions de groupe-recherche et les observations ont donc pu constituer la base de la réflexion.


C’est la structure qui doit être à la base de sa propre évaluation, et qui doit être accompagnée à l’interne pour cela, il ne peut pas s’agir d’une méthodologie commune avec la même grille et les mêmes étapes.

Les indicateurs quantitatifs et qualitatifs doivent pouvoir s'auto alimenter en s’appuyant sur du concret : Si on prend l’exemple que dans une instance de décisions il y a de la mixité, il faut pouvoir la qualifier : Les décisions des femmes sont-elles écoutées ? Suivies ?


“L'évaluation d’impact social est un leurre car on ne sait pas la mener sur du long terme, et il n’est pas possible d’isoler le facteur déterminant et associer le changement à une action ciblée, c’est pour cela qu’il faut mieux se concentrer sur l’action d’un écosystème”. O. Ruel-Mailfert, APES


Une déclaration commune a été rédigée qui contient des focus sur la méthode.


Comprendre l'évaluation d'impact

Aujourd’hui, les structures sont plus au fait des enjeux, et plus à l’aise avec le sujet de manière générale, surtout sur le fait qu’elles peuvent valoriser ce qu’elles font avec des données qualitatives et intégrer des parties prenantes.

Mais l’évaluation prend beaucoup de place dans les débats et devient un objectif en soi, ce qui éloigne de la réalité des projets. Et cette soumission à l’évaluation peut aussi devenir une épreuve, et noyer certaines petites structures dans leur projet de manière intrinsèque, alors qu’en fonction de la structure ça n’est pas forcément nécessaire.


Là où elle est particulièrement importante, c’est dans le cadre de financements publics. La dimension politique sous-jacente est donc importante, et le calendrier électoral influence fortement les dynamiques.


Engager les financeurs

Pour associer l’acteur public, cela va dépendre des rapports créés et entretenus, mais aussi de la plus value identifiée par le partenaire. Il est donc important de le rassurer en expliquant la démarche, et dans la mesure du possible, l’associer au projet de la structure ou dans les évaluations territoriales pour qu’il prenne en compte d'autres éléments.


Beaucoup de collectivités veulent jouer le rôle de partenaire, connaissant les besoins de la population et du territoire, mais elles sont peu associées aux démarches des acteurs locaux, et ont donc du mal à voir ce qui est produit avec les financements, ce qui peut rendre complexe la justification de leurs actions par la suite. Cela renvoie à la question de la représentation, au besoin d'être considéré comme un partenaire avec des compétences et une expertise propres.


Pour les intégrer “on peut faire une réunion avec quelques personnes puis une autre en interne, où vont être creusés les impacts négatifs”. Par exemple, une technicienne et une élue avaient été associées pendant un projet sur l’étape d’évaluation, pendant un temps collectif. Elles avaient pu prendre conscience des réalités de chacune, de ses contraintes et de ses attentes, des pertes de financement et du besoin croissant de justifier les demandes liés à la loi NOTRe. Cette injonction ne concerne donc pas uniquement les acteurs privés : Les collectivités, inscrites dans un contexte de maîtrise des dépenses sont aussi contraintes à la justification.


“Les financeurs ont parfois des demandes très précises qui peuvent éloigner les équipes de leur projet. Et le risque de mise en concurrence avec les autres projets étant réel, avec l’émergence notamment des contrats d’innovation sociale, il est d’autant plus important de composer ensemble”.


Les indicateurs alternatifs

Les grands indicateurs statistiques dépendent des conventions et se réfèrent à des systèmes de valeurs qui dépendent des acteurs de l’écosystème. Le fait d’utiliser des indicateurs résulte d’échanges, de compromis et des rapports de force entretenus entre les parties prenantes. Reconnaître l’absence de neutralité dans ce domaine amène à soutenir l’émergence d’indicateurs alternatifs qui questionnent la reproduction d’un système peu égalitaire.


IL existe deux catégories d’indicateurs, les indicateurs synthétiques et les indicateurs composites. Seuls les indicateurs composites permettent de quitter le paradigme de la croissance économique comme fin en soi.


Synthétiques Composites
ex : PIB vert ex : IDH (Indice de Développement Humain)
Les données sont converties pour être toutes sous la même unité de compte (la monnaie)

Ces indicateurs permettent une rationalisation, appropriation dans une logique de compensation et de financiarisation

Les données ne sont pas converties et donc pas compensables ni monétarisables

L’indicateur associe le développement à l’accès aux ressources, à l’éducation, à la santé

Logique de soutenabilité faible Logique de soutenabilité forte

Les usages des indicateurs

  • A un niveau politique en tant qu’outil de planification
  • En tant qu’outil à la prise de décision
  • Pour faire plaidoyer
  • Pour l’attribution de financements
  • Pour les indicateurs classiques, le PIB établissent que la croissance économique est une fin en soi. Les indicateurs alternatifs sont donc à étudier à construire.



Ex : Expérimentation d’un projet régional : EMISET

Développement dès 2024 d’un indice de santé écologique territoriale avec financement de l’Ademe, et animation de l’APES. Des réunions de concertation sont prévues avec des acteurs de la région Hauts-de-France dans l’objectif de créer cet indicateur via les compétences d’experts.

La création de cet indicateur se veut démocratique et délibérative, c’est à dire que l’on fait appel à l’intelligence collective en proposant des espaces collectifs de travail.



La théorie du Donut

Définition

La théorie du Donut part de l’objectif de créer un « espace socio-économique juste et sûr » pour l’humanité entre un plancher social composé de 12 besoins essentiels représenté par un cercle qui constitue le but à atteindre pour assurer l’épanouissement de la population, et un plafond écologique, représenté par un autre cercle, se référant quant à lui aux neuf limites planétaires. Sa vocation est de servir de but collectif à atteindre : Répondre aux besoins de chaque humain tout en ne dépassant pas les capacités de la Terre. Cette représentation visuelle vient illustrer une théorie qui remet en question la vision de l’économie néoclassique, pour imbriquer les limites planétaires biophysiques et les besoins sociaux fondamentaux dans nos modèles de développement. L’idée de progrès s’intègre alors dans une notion de prospérité équilibrée.


Origine

La théorie du donut est issue du livre de l’économiste britannique Kate Raworth Doughnut Economics : Seven ways to think like a 21st century economist (2017). Elle se base notamment sur les travaux de Johan Rockström, à l’origine du concept de limites planétaires, qu’il a définies en 2009 avec 25 autres scientifiques, auquel Kate Raworth ajoute un socle social constitué des droits humains fondamentaux.


crédit : donut.brussels


Sur le terrain

crédit : doughnut economics


A Amsterdam, les autorités locales ont collaboré avec Kate Raworth et son équipe du Doughnut Economics Action Lab (DEAL) et ont adapté l’économie du donut à l’échelle de la ville. Ils ont élaboré une stratégie pour mettre en œuvre the Amsterdam City Doughnut, une ville « prospère, régénératrice et inclusive pour tous les citoyens, tout en respectant les limites planétaires » en déterminant les objectifs qui permettraient à Amsterdam de rentrer dans le donut.


La stratégie se concentre plus particulièrement sur 3 grandes chaînes de valeurs, identifiées comme prioritaires : Une alimentation plus durable et plus saine, un changement de modes de consommation, un environnement bâti réfléchi en repensant l’espace urbain et les constructions.


Du côté des citoyens et des entreprises les initiatives émergent : Cimetière écologique, marché circuit court et écologique à bas prix, plantation d’une forêt alimentaire, projet de gestion des surplus alimentaires, Amsterdam était une ville déjà engagée dans une politique locale de transition écologique et l’adoption officielle du Amsterdam City Doughnut a donné un élan particulier à la démarche et les aides financières pour s’engager dans des activités durables organisées et portées collectivement.


Ce qu'on retient

Le donut est un outil qui permet un diagnostic d’un territoire ou d’une organisation par le prisme des enjeux sociaux et environnementaux appropriables par l’acteur public.


C’est également un outil de mobilisation citoyenne et d’appropriation des enjeux environnementaux et sociaux par la population dans le cadre du processus d’élaboration qui permet d’impulser une dynamique de co-construction avec des acteurs de la recherche, des acteurs économiques et associatifs.


La prise en compte d’un maximum de limites écologiques et de critères de bien-être humain permet une vision globale, toutefois, la méthode pour déterminer les indicateurs n’est pas standardisée et laisse donc une marge d’interprétation large.


Le niveau d’intégration dans un outil de pilotage d’une organisation ou d’un territoire n’est pas encore complet, et le Donut permet plutôt de réaliser un diagnostic à un moment précis ou de constituer un support d’aide à la décision.


L’intérêt de l’approche pour les acteurs du réseau réside dans le succès du livre et sa popularité qui lui confèrent une certaine légitimité auprès des acteurs institutionnels.

La capacité du modèle à porter une représentation visuelle claire et accessible et sa force de communication contribuent à sa large diffusion et à de possibles expérimentations par d’autres acteurs publics qui permettront de légitimer ce modèle et de favoriser l’émergence d’autres modèles alternatifs.



L'IBEST

(Indicateur de Bien-Être Soutenable Territorialisé)


Définition

L'IBEST est un indice de bien-être soutenable et territorialisé qui a été construit de manière collaborative sur le territoire grenoblois. Il s’oppose aux indicateurs sociaux traditionnels, conceptualisés comme étant “à charge” (Taux de délinquance, de précarité, de chômage…) et cherche à mettre en valeur les capabilités de la population pour orienter les politiques publiques. Sa méthodologie s’appuie sur une double enquête quantitative réalisée auprès des citoyens afin d’identifier leurs besoins, à laquelle sont associés des satisfacteurs synergiques, indices qui permettent de satisfaire plusieurs besoins combinés.


Le S de “IBEST” réfère à la question de la soutenabilité, en lien notamment avec les travaux de Kate Raworth autour d’un « plancher social » et d’un « plafond environnemental » (2012) : Exemple avec l’accès aux biens de subsistance, il semble souhaitable que chacun puisse s’alimenter (Plancher), et que la satisfaction de ces besoins ne se fasse pas au détriment des ressources planétaires (Plafond).


Représentation des 8 dimensions de l'IBEST


Origine

Cette expérimentation s’inspire des travaux sur Les besoins humains fondamentaux et du développement à l'échelle humaine de l’économiste chilien Manfred Max-Neef, selon lequel les besoins de base sont déterminables et limités et ne sont pas en relations hiérarchiques comme dans la pyramide de Maslow mais en interactions systémiques. Il met en avant que ce qui change, autant à travers le temps qu’à travers les cultures, c’est les moyens par lesquels les besoins sont satisfaits., et non les besoins eux-mêmes.


Ce que ce modèle de Manfred Max-Neef cherche à démontrer, c’est que la satisfaction des besoins fondamentaux susceptible d’enclencher des dynamiques de développement ne peut être assurée par la simple distribution de biens et services et nécessite pour la population d’être associée à l’ouverture d’un espace de parole pour élaborer à travers une mise en récit la conscience de sa situation. Les répondants sont interrogés à la fois sur les éléments qui leur apportent satisfaction, et leurs pratiques mais également leurs aspirations.


Sur le terrain

Cet outil a l’ambition de révéler l’importance des sociabilités et s’établit à partir des données portant sur l’entraide ou la confiance en les institutions ainsi que des données relatives aux compétences psychosociales comme l’affirmation de soi, critère porté par l’atelier citoyen.


Le bien-être ne se résume ainsi pas au bonheur lié à une satisfaction subjective mais à un rapport entre des aspirations et les moyens de les réaliser dans le cadre institutionnel en place.


Le bien-être et la soutenabilité sont des concepts transversaux prenant en compte le caractère holistique des personnes : dès lors, les dimensions d’IBEST ne sont pas indépendantes les unes des autres et les indicateurs retenus sont majoritairement transversaux, c’est-à-dire liés à plusieurs dimensions.


Schéma du processus croisé d'IBEST source : Ottaviani, 2015


L'indicateur de capacité relationnelle (RCI)

Définition

L’indicateur de Capacité Relationnelle (RCI) est un outil pour évaluer la qualité du lien social au sein d'un groupe sous le prisme de trois dimensions : L’intégration dans les réseaux, les relations privées et l’engagement civique. “Il s’agit d’appréhender le bien-vivre par la qualité du lien social, qui prend à la fois une valeur intrinsèque (c’est le fait d’être en lien avec d’autres humains et avec la nature qui rend une vie heureuse) et instrumentale (être en lien permet d’accéder à d’autres capacités : santé, éducation…)”.


Les recherches du Programme CODEV ont permis l’élaboration d’une méthodologie mixte, qualitative et quantitative, permettant d’inscrire la qualité du lien social comme étant une condition indispensable à un développement social durable. Ces données quantitatives et les indicateurs créés doivent être complétés par des analyses socio-culturelles et politiques.


Origine

Le RCI s’appuie sur des recherches menées depuis plus de 10 ans par un programme de recherche de l’ESSEC Business School, puis par le Campus de la Transition. Cet indicateur composite mesure la qualité des relations sociales à travers 3 ou 4 dimensions recouvrant actuellement 14 à 18 critères selon les cas d’usages.


Sur le terrain

En résumé, il y a deux types de mesures: l’extension ou proportion de pauvres (proportion des pauvres relationnellement sur l’ensemble d’un échantillon); et l’intensité de la pauvreté, calculée en utilisant différentes pondérations et moyennes (arithmétique, géométrique, etc.). Nous obtenons l’indicateur synthétique RCI en multipliant la proportion de non-pauvres par l’intensité des capacités.



Méthodes monétarisées SROI

(Social Return on Investment)


Définition


Le retour social sur investissement, de l’anglais social return on investment (SROI), est une méthode offrant un cadre d’analyse des impacts sociaux, économiques et environnementaux qui consiste à mesurer le changement qui peut être attribué à l’intervention étudiée pour ensuite y accorder une valeur monétaire à titre d’unité de mesure commune.


Origine


Inspirée de l’analyse coût-avantage et du reporting social, la méthode a d’abord été développée au début des années 2000 à San Francisco. L’idée a ensuite été reprise par des think tanks britanniques. Cette méthode d’évaluation a été rendue populaire en France notamment par le biais des travaux de l’ESSEC.


Méthode Le SROI est une méthode d’évaluation de l’impact social se déroulant en 6 étapes :

  • Définir son champ d’application et identifier les principales parties prenantes.
  • Exposer le changement : Tout en commençant à travailler avec les parties prenantes, créer une carte des impacts, mettant en évidence la relation entre les contributions (inputs), les réalisations (outputs) et les résultats (outcomes )
  • Attester les résultats et leur attribuer une valeur
  • Déterminer l’impact : Après avoir démontré et monétisé les résultats, neutraliser tous les changements dont la source est extérieure à l’activité
  • Calculer le SROI : Cette étape consiste à additionner tous les bénéfices, à en déduire les effets négatifs et à comparer résultat et investissement. C’est aussi le moment où l’on peut recourir à des analyses de sensibilité.
  • Rendre compte, utiliser et intégrer : Consiste à partager les conclusions du SROI avec les parties prenantes, à répondre à leurs éventuelles questions, à vérifier l’information, et à créer les bases nécessaires à une évaluation régulière.


Sur le terrain

L’analyse SROI détient une légitimité liée au fait qu’elle s’intègre facilement dans les systèmes de valeur où c’est par la monétarisation que l’on accède à l’amélioration des conditions de vie. Il permet aux organismes à vocation sociale, et à ceux qui les financent, de rendre compte de leur action en attribuant une valeur monétaire à leur contribution, permettant ainsi de parler un langage globalement compris par tous.


Mais cette approche présume qu’il est possible de comparer différentes entités à partir d’une unité de mesure commune (en l’occurrence, l’argent) et l’étape de la monétarisation consiste à attribuer une valeur monétaire à certaines choses qui n’en ont pas : La nature, les compétences sociales, la coopération.


La méthode SROI ne permet pas de tout expliquer, en particulier dans des contextes d’intervention complexes. Pour cette raison, elle devra souvent être accompagnée d'informations plus qualitatives.


CARE

Les comptabilités écologiques


Définition

La méthode CARE, pour "Comprehensive Accounting in Respect of Ecology”, applique les normes comptables du capital financier aux capitaux naturels et humains afin de comptabiliser et d’intégrer leur dégradation annuelle dans les comptes des entreprises. Cette approche a pour objectif de garantir la conservation du patrimoine des écosystèmes.


Elle vise à réinterroger le concept de résultat de l’entreprise, et à rendre compte de façon plus précise des profits réellement disponibles après le renouvellement de l’ensemble des capitaux financiers, naturels et humains dégradés par l'activité. CARE vise à estimer et à comptabiliser les coûts de restauration et de préservation qu’il faudrait engager pour régénérer les capitaux dégradés à la suite de l’activité productive. Chaque capital identifié fait l’objet de son propre bilan, sans substitution possible.


Origine

L’idée originelle du modèle d’une comptabilité en « triple capital » adaptée à une considération de l’environnement, date de 1992 avec Robert Gray, professeur de comptabilité écossais. En 2012, Jacques Richard et Alexandre Rambaud, chercheurs associés à Paris-Dauphine, vont la développer en lui donnant le nom de CARE, pour Comptabilité Adaptée au Renouvellement de l’Environnement.


Sur le terrain

Actuellement, une vingtaine d’expérimentation sont en cours ainsi qu’une dizaine de programmes de recherche. Les sollicitations sont nombreuses pour faire évoluer la comptabilité des organisations : Plans de comptes, tableaux de bord, bilans et comptes de résultats… et ses pratiques : Performances, pilotage, modèle d’affaires, contrôle de gestion...


Approche structurée autour de cinq grandes étapes

Étape 1 : Identifier et recueillir l’information non comptabilisée par les approches analytiques classiques. Les capitaux naturels et humains affectés par les activités de l’entreprise, via leur consommation directe ou sous forme d’externalités, sont agrégés sous forme de synthèses, appelés “Bilans matières et sociaux”.


Étape 2 : Mesurer l’écart entre ces “Bilans matières et sociaux” et les limites d’usage des capitaux qui assurent leur fonctionnement ou leur renouvellement et mesurer l’écart entre ces seuils et les bilans matières et sociaux de l’entreprise. Ces écarts fluctuent donc dans le temps, selon la variation des activités de la structure, et sont propres à chaque organisation en fonction de ses activités (taille, degrés d’effet…).


Étape 3 : Déterminer les coûts de restauration (ou renouvellement) nécessaires au maintien des capitaux impactés par l’entreprise.

Pour garantir comptablement la conservation des capitaux, il est nécessaire de déterminer les coûts de renouvellement de ceux-ci. Pour cela, la méthode impose d’anticiper comptablement leur dépréciation par l’enregistrement de l’amortissement, calculé selon la méthode du coût historique, au sein du bilan comptable.


Étape 4 : Créer la Triple Ligne d’Amortissement et comptabiliser les coûts de renouvellement dans les résultats de l’entreprise.

Cette étape étend la méthode du coût historique et de l’amortissement planifié, normalement appliquée au capital financier, aux capitaux naturels et humains. La prise en compte des trois P (Personnes, Planète, Profits) au sein de la ligne d’amortissement se nomme Triple depreciation line en anglais et constitue l’un des aspects particulièrement innovants de la méthode CARE. Cette triple ligne d’amortissement, qui revisite la notion de Triple bottom line, affecte directement le compte de résultat de l’entreprise qui tient ainsi compte des incertitudes qui pourraient peser sur ses charges : la dégradation des sols ou une rémunération insuffisante des salariés, par exemple.


Étape 5 : Créer des fonds de renouvellement pour chaque capital à amortir et inscrire ces fonds au bilan comptable de l’entreprise.

L’intérêt principal de cette comptabilisation des fonds de renouvellement dans les états financiers de l’entreprise est de lier la solvabilité de cette dernière à l’ensemble de ses capitaux financiers, naturels et humains. Cette comptabilité dite intégrée pourrait ainsi contraindre l’entreprise à s’inscrire plus durablement dans son écosystème.


Phasage méthodologique de la comptabilité CARE


Ce qu'on retient

L’approche de la comptabilité écologique est l’objet de nombreuses réflexions parmi les acteurs des écosystèmes dans lesquels sont implantés les territoires et elle apparait comme une opportunité d’engager le débat collectivement au sein du réseau en la confrontant à la question des droits de la nature.



Conclusion

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