Fiches synthétiques

De Zoein
Aller à la navigation Aller à la recherche

- TILT -

Fiche synthétique de l'expérimentation

TILT, Première Coopérative de Transition Ecologique lancée en 2019 en France (SCIC) Localisation: Dunkerquois (Grande-Synthe / Dunkerque), Métropole Européenne de Lille (Maison Stéphane Hessel)

En cours: déploiement sur le Pas de Calais et plus largement en région Hauts-de-France.

Créée à Grande-Synthe, “TILT - Coopérative de Transition Ecologique des Hauts-de-France” est statutairement une Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC) - Coopérative d'Activités et d'Emplois (CAE). De visée régionale, TILT accompagne actuellement des porteurs de projets situés principalement dans le Dunkerquois et la Métropole Lilloise, mais également dans le Pas-de-Calais. Elle a pour but d'activer les initiatives entrepreneuriales écologiques et de contribuer à la transition des territoires.

Contexte territorial

La ville de Grande-Synthe ainsi que le Dunkerquois et la Métropole Lilloise sont des territoires industriels au tissu urbain dense qui présentent un fort taux de pauvreté et de chômage. Ces territoires sont confrontés à des problèmes environnementaux tels que la pollution de l'air, de l'eau, des sols.

En parallèle, ces territoires ont une forte tradition de solidarité et de coopération. Ils ont développé des réseaux associatifs et coopératifs pour répondre aux besoins territoriaux.

TILT a pour vocation de mettre en réseau les acteurs engagés sur le territoire régional, c'est une CAE spécialisée sur les activités et métiers de transition écologique. Elle fait partie du collectif “Hauts Les Coops” rassemblant 8 CAE comportant 700 entrepreneurs dans les Hauts-de-France.

Les grandes étapes

2017 : Lancement du projet “OSE, On S’Entreprend à Grande-Synthe” par la ville de Grande-Synthe, la Maison de l'initiative de Grande-Synthe et la BGE Flandre Création dans le cadre d'un appel à projet de France Entreprendre / BPI. Objectif : faciliter l'émergence d'initiatives citoyennes voire entrepreneuriales en faveur de la transition écologique et locale.

2018 : Rencontre entre Damien Carême, Maire de Grande-Synthe, Sophie Swaton, Présidente de la Fondation ZOEIN, et premières réflexions sur la mise en place d'une Coopérative de Transition Ecologique à Grande-Synthe

2019 : Signature d’une convention de recherche-action entre la Ville de Grande-Synthe et la Fondation ZOEIN ; Création d’une Coopérative de Transition Écologique sous forme de SCIC à vocation CAE, la première en France.

2020 : Signature du premier Contrat d’Appui au Projet d’Entreprise (CAPE) avec Nicolas Devaux en mai pour tester une activité économique autour des mobilités activités sur le Dunkerquois. Un nom de marque est déposé “TILT - Coopérative de Transition Écologique Hauts-de-France” pour affirmer la vocation régionale de la jeune CAE. Tilt : le “déclic”, le passage à l’action, TILT est aussi un acronyme “Territoires et Initiatives Locales de Transition”.

2022 :

  • Organisation d'une “Université Éphémère” en partenariat avec l’Association et la Fondation Zoein. Il s’agit d’une enquête “ouverte”, de capitalisation en marchant pour tirer de premiers enseignements de la démarche
  • Implantation sur la MEL de la Coopérative à la Maison de l’Economie Sociale et Solidaire (tête de réseaux régionale des structures de l’ESS en Hauts-de-France). Et, mise en place d'un partenariat avec la Métropole Européenne de Lille (MEL).

2022 - 2023 : Réflexions et mise en place d'une gouvernance partagée, près de 40 entrepreneurs accompagnés en juin 2023

Qu'est-ce qu'une coopérative d'activités et d'emploi (Cae) ?

Une CAE est une entreprise coopérative dont l'objet est de mutualiser des moyens (humains, logistiques, juridiques …) pour faciliter la création et la pérennisation d'activités économiques par des entrepreneurs. Les CAE sont de nouveaux outils permettant de répondre aux défis du monde du travail actuel, en particulier liés au mouvement des travailleurs indépendants. Elle permettent de limiter les risques de précarisation de l’emploi, de sécuriser un parcours de création d’activité, tout en apportant des garanties en faveur d’un emploi durable. Les CAE réussissent ainsi à concilier salariat et entrepreneuriat, en inventant « l’entrepreneuriat salarié ».

Au travers d’un Contrat d’Appui au Projet d’Entreprise (CAPE), la CAE offre à un porteur de projet un cadre légal et sécurisé pour le test d’activité économique. Une fois le test d’activité éprouvé, via un Contrat d’Entrepreneur Salarié et Associé (CESA) c’est alors l’opportunité pour le jeune entrepreneur de signer un CDI et de bénéficier de l’appui de la CAE pour le développement de son activité.

Valeurs

Mission : Inscrite dans une démarche de recherche-action, la CTE TILT vise à activer les initiatives citoyennes entrepreneuriales en faveur de la transition écologique et à contribuer à la transition économique des territoires des Hauts-de-France.

Vision : Devenir un acteur clef de l'accompagnement et de la création d’activités à l’entrepreneuriat écologique en région Hauts-de-France. Contribuer à la création d'écosystèmes locaux de coopérations économiques et entrepreneuriales en faveur de la transition écologique et solidaire, où les entrepreneurs peuvent s'épanouir et réussir, et ce en cohérence avec la transition de leur territoire.

Activités

  • Conseils & accompagnement autour de l’ingénierie des transitions : Accompagnateurs.ices, facilitateurs.ices de dynamiques citoyennes en transition, Appui/conseils aux politiques locales de transition, Appui/conseils de RSE-RSO des organisations, Nouveaux modèles économiques.
  • Artisanat écologique : création céramiques, zéro déchet
  • Activités autour du mieux être / bien être : yoga, art-thérapeute…
  • Conseils et formation mobilités actives : mécanique vélo, vélo école, cyclologistique
  • Alimentation : traiteur, restauration de saison, boulangerie
  • Communication responsable


Partenaires

Sociétaires fondateurs

  • Ville de Grande-Synthe
  • Association Zoein
  • BGE Flandre création
  • Maison de l'Initiative de Grande-Synthe
  • URSCOP Hauts-de-France
  • Isabelle Robert (Chercheure)
  • Désormais, la SCIC compte 18 sociétaires (juin 2023)

Partenaires financiers et techniques

  • Fondation et Association Zoein
  • Région Hauts-de-France
  • ADEME Hauts-de-France
  • Communauté urbaine de Dunkerque, Métropole Européenne de Lille
  • Nord Actif
  • URSCOP & SOCODEN


Recherche-Action

“L’action - recherche” est un principe d’intervention de la Coopérative TILT.  Dès 2020, avec l’appui d’un Cabinet Conseil Spécialisée dans l’évaluation, la Coopérative s’est dotée d’un référentiel de suivi et d’évaluation. L’organisation de la première Université Ephémère de TILT en mai 2022 a été conçu comme un temps de capitalisation en marchant pour tirer de premiers apprentissages collectifs et de premiers enseignements plus généraux autour de l’expérimentation du modèle “CTE/RTE” en Hauts-de-France.

Les partenaires “Recherche” de la Coopérative sont :

  • La Fondation Zoein
  • L'Institut Godin
  • Isabelle Robert, économiste, IAE Lille University School of Management. Isabelle Robert est en outre sociétaire de la SCIC Tilt.
  • La Chaire Inter-Universitaire ESS Hauts-de-France : Laurent Gardin, sociologue, Univ. Polytechnique Hauts-de-France, LaRSH - Laboratoire de Recherche Sociétés & Humanités, Valenciennes. Coprésident de la ChairESS Hauts-de-France ; et Amélie Lefebvre-Chombart, géographe, Univ. Polytechnique Hauts-de-France, LaRSH - Laboratoire de Recherche Sociétés & Humanités, Valenciennes. Membre de la ChairESS Hauts-de-France.


Moyens humains et financiers

Moyens humains

  • 1 responsable administratif et financier, 1 comptable
  • Un collectif de 5 à 6 entrepreneur.es-salarié.es impliqué dans l'accompagnement, la gouvernance partagée et le développement de la Coopérative
  • Des sociétaires (très) actifs et impliqués dans le développement de la Coopérative

Moyens financiers : Un modèle d’affaire et de modèle de “financements croisés”

  • Autofinancement via la “contribution coopérative” (12% mensuel de la marge brute des activités des entrepreneurs) et la vente de prestations.
  • Financements publics Etat, Région, EPCI
  • Financement privé, en l'occurrence de la Fondation Zoein au démarrage.


Evaluation

Un référentiel de suivi et d’évaluation co-construit basé sur la “théorie du changement” et la visée transformatrice de la Coopérative.

Un accompagnement et une “démarche de progrès” pour questionner les projets entrepreneuriaux (Effet réseau ; Prise en compte des limites écologiques et du vivant ; Réponse aux besoins sociaux locaux ; Transformation sociétale ; Modèle économique soutenable)

Portaits de porteurs de projets

Visite du pôle mobilités actives

Charlotte Niewiadomski, Nicolas Devaux, et Sébastien Torro-Tokodi, ont développé une activité commune au sein de Tilt : le conseil en mobilité pour les entreprises et les collectivités locales.Pour comprendre ce qui les anime et voir comment ils tissent des liens et des partenariats avec les acteurs locaux, ils nous emmènent en vélo à la rencontre d’acteurs de l’ESS et de la transition écologique sur le territoire avec lesquels ils travaillent ou comptent travailler. Point de départ de la balade  : Label Epicerie. Nicolas est équipé d’un vélo plutôt atypique. «  Voilà deux ans que je me déplace avec cet engin pour aller réparer des vélos un peu partout dans le Dunkerquois », explique-t-il devant l’étonnement suscité par son outil de travail. Nicolas est notamment mécanicien vélo... à vélo. Il y a deux ans, l’ancien informaticien s’est reconverti pour vivre de sa passion. Il a passé un CQP (certificat de qualification professionnelle) technicien vendeur cycle en 2020 et a réellement démarré son activité en mai 2021 après le déconfinement. «  J’ai eu beaucoup de chance côté calendrier car mon activité a très vite démarré grâce au coup de pouce de l’Etat donné aux foyers pour réparer leurs vélos ».

Vit-il de son activité ? « Je suis entrepreneur-salarié depuis un an et je vis de mon activité depuis le mois d’octobre. En parallèle de la mécanique, je développe avec Charlotte le conseil mobilité pour les entreprises en particulier. Nous n’en sommes qu’aux balbutiements, il y a un important travail de sensibilisation à réaliser en amont qui est laborieux, mais nous y croyons ». Charlotte et Nicolas développent également un service de cyclo-logistique en vélos cargo. «Nous lançons une expérimentation avec la Communauté urbaine de Dunkerque pour la collecte de cartons auprès des commerçants. L’objectif à plus long terme est de développer d’autres services de logistiques à vélo. Deux autres personnes vont nous rejoindre à partir de septembre 2022, nous serons 4 dans ce projet collectif». Plusieurs participants posent des questions sur la rémunération de Nicolas. Comment se rémunère-t-il ? Est-ce en fonction de son résultat  ? «  En tant qu’entrepreneur-salarié, j’ai un revenu garanti de 250 euros/mois par la Coopérative. Mais je me paie en fonction de mon chiffre d’affaires. L’avantage avec ce statut, c’est que j’ai la protection sociale d’un salarié ». Arrêt à la Halle aux Sucres – Rencontre avec Guillaume Dubrulle de l’Agence d’Urbanisme Flandre Dunkerque (AGUR).Une fois le brief terminé, la joyeuse troupe part à vélo sur la piste bidirectionnelle (très pratique !) vers la Halle au Sucre, ancien entrepôt portuaire devenu un équipement de sensibilisation et d’éducation dédié à la ville durable. Là, les cyclistes du jour rencontrent Guillaume Dubrulle de l’Agence d’Urbanisme Flandre-Dunkerque. Guillaume travaille sur les questions de la mobilité et présente les politiques cyclables du Dunkerquois. L’AGUR accompagne les collectivités en termes de mobilité notamment la Communauté urbaine de Dunkerque (CUD) mais aussi la Communauté de communes Hauts-de-Flandre (CCHF) et la Communauté de communes Flandres-Intérieure  ? . Sur le territoire de la CUD par exemple, nous travaillons sur le document d’urbanisme : le Plan Local d’Urbanisme Intercommunale Habitat et déplacement. Ce document, qui indique où les promoteurs et constructeurs peuvent construire a une particularité dans le Dunkerquois  : il indique aussi comment on favorise voire dans certains on contraint les déplacements au sein de ce territoire. C’est un signal fort »«  Pour imaginer le plan de mobilité de la CUD, nous nous sommes appuyés sur une grande enquête de déplacement. Nous avons ainsi des chiffres précis sur lesquels nous baser. L’enquête a été réalisée avant la gratuité des transports en commun mais on sait que leur fréquentation a doublé ».

Avant gratuité  : 67  % de déplacements étaient réalisés en voiture. La moitié des déplacements de moins de 3 km étaient encore réalisés en voiture. Chaque jour, les habitants de la CUD et la CCHF font 171 fois le tour de la Terre. Chaque jour, les stations-services du Dunkerquois vendent 500 000 litres de carburant. Le vélo représente 2 % des déplacements, et les transports en commun 5 % seulement !Réaction de l’assemblée  : Nicolas et Charlotte ont du pain sur la planche  ! Et de belles perspectives pour le développement de leurs activités. «  Avec l’AGUR, nous n’avons pas encore travaillé ensemble concrètement mais nous sommes en discussions pour que l’Agence devienne un partenaire ». Le bâtiment qui fait face aux participants impressionne. C’est un vrai centre de ressources sur la ville durable, indique Guillaume Dubrulle. « De notre côté, nous l’utilisons une fois par mois pour nos formations « Ma cyclo entreprise », formation à l’entreprenariat à vélo. Nous avons une salle de réunion mise à disposition, et l’espace sur le parvis de la Halle au Sucre nous sert pour la pratique » explique Charlotte. « Le Plan vélo + a été approuvé en avril 2021. Dans les concertations, ce qui ressortait de la part des usagers et des habitants du territoire, c’était le manque d’aménagements cyclables continus, sécurisés et fluides. Ainsi que le stationnement. Il faudra donc travailler le sujet même si la CUD a déjà pas mal avancé. Développer les infrastructures est indispensable et en même temps il faut aussi penser les services aux mobilités douces » ajoute Guillaume Dubrulle.

Quelques chiffres

150 km d’aménagement cyclable en 2012 sur la CUD – 245 km en 2022. L’objectif est d’aller encore plus loin. L’augmentation du nombre de cyclistes est palpable : il y a des compteurs vélo implantés partout. + 24 % entre 2019 et 2022 : Effet crise sanitaire sans doute mais qui se pérennise donc c’est encourageant.

Rencontre avec Khalil Bachiri, co-président de l'association Chrysalide

Sur ces nouvelles réconfortantes et ce bel échange, le groupe quitte la Halle aux Sucres et prend la direction des locaux de l’Association Chrysalide. Khalil Bachiri a co-fondé « l’effet papillon » un groupe facebook créé pour donner une seconde vie aux objets, « leboncoin de la gratuité »  ! Devant l’engouement de sa communauté, il cherchait un lieu pour organiser des rencontres et réaliser des ateliers de partage. « Au départ, le projet est né dans un esprit un peu d’amusement mais finalement, nous avons vite été face aux problématiques sociales. Jeunes en insertion, mère-célibataires, etc. Notre projet a évolué pour venir en aide et remettre le pied à l’étrier aux personnes éloignées de l’emploi et/ou dans la précarité ». Chrysalide organise par exemple des marchés 100  % gratuits. «  Nous récupérons des dons que nous mettons à disposition des gens qui en ont besoin. Les marchés sont thématiques. Pour la rentrée par exemple, nous organisons un marché avec les fournitures scolaires. Bientôt, nous allons organiser à Loon Plage un marché sur le sport, le bien-être et la mobilité. Nous faisons un appel à collecte dans les maisons de quartier partenaires, nous récupérons les dons et les mettons à disposition le jour J. Nous mettons en place des ateliers, dont la réparation de vélos avec Nicolas et de la remise en selle », explique Khalil.«  Nous avons aussi installé dans certaines maisons de quartiers un mobilier qui permet à ceux qui n’avaient pas la possibilité de récupérer les dons de le faire à un moment propice pour eux. Nous créons des partenariats inter associatifs et interprofessionnels, car le marchand peut très bien fonctionner avec le non-marchand ! Nous avons fait un marché 100 % gratuit avec l’enseigne Cora par exemple. Si je donne une plante, ça peut être vécu comme de la concurrence sauf que si je donne une plante, celui qui a reçu le don aura peut-être besoin d’un arrosoir... Nous pouvons tous travailler main dans la main. Ainsi Chrysalide fait régulièrement appel à Nicolas pour des ateliers de réparation de vélos. Nous venons par exemple de monter un projet avec le CCAS. Parfois la mobilité est un frein pour les personnes éloignées de l’emploi. Quand on commence à 4h du matin un stage en boulangerie, il n’y a pas de bus. Le vélo peut être une alternative. Nous avons proposé au groupe des ateliers de réparation de vélo. C’est un partenariat constructif ».Après un verre de l’amitié et la visite du local de l’association, le groupe rejoint Label Epicerie pour partager aux participants du second groupe ses découvertes et réflexions.

Visite de LABEL Epicerie : Tiers-Lieu citoyen et solidaire, support d'activités porteuses de sens et leviers d'insertion

Prendre sa place par le "faire ensemble" ! par Camille Frazzetta, entrepreneure au sein de la Coopérative Tilt et Stéphanie Ambellié, Coordinatrice de l’association La Petite Pierre. La Coopérative Tilt est née dans le Dunkerquois, un territoire dans lequel les taux de chômage et d’inactivité sont bien plus élevés que la moyenne nationale, a fortiori dans certains quartiers prioritaires. Ces statistiques masquent une réalité complexe, un enchevêtrement entre optimisation de prestations sociales, réseaux d’entraide et petites activités de production ou de réparation avec des systèmes de rémunération variés formels et informels. La crise sanitaire a d’ailleurs renforcé ce décrochage entre emploi et activité avec la diminution des “petits boulots” et de l’intérim.Comme l’illustre le collectif Rosa Bonheur dans son ouvrage “la ville vue d’en bas, travail et production de l’espace populaire”, l’activité existe dans les quartiers populaires mais elle ne prend plus la forme de l’emploi et encore moins du salariat. Leur travail ethnographique dans les quartiers populaires de Roubaix, mêle des observations et des entretiens informels ou semi-directifs, ayant pour objet les activités de réparation automobile de rue, l’organisation de travaux d’auto-construction et d’auto-réhabilitation des logements par leurs propriétaires, le travail domestique et la participation des femmes aux ateliers d’associations de quartier. L’ouvrage souligne que cette économie de subsistance est aussi productrice de ressources orientées vers la protection et la réparation.

Conscients de ces constats, un collectif d’acteurs des Hauts-de-France a décidé de s’appuyer sur cette capacité des quartiers à produire et d’explorer les vertus du “faire ensemble” et de l'entreprenariat coopératif pour accompagner, sur la base du volontariat, des habitants et habitantes vers un retour à des activités marchandes reconnues. L’idée étant que cette expérience les reconnecte aussi à l’envie et la confiance nécessaires pour reconstruire un parcours professionnel vers l’emploi ou la création d’activité. Cette initiative collective, nommée, repose sur trois ingrédients : un collectif d’habitants, un lieu, à la fois lieu de vie et de production, en partie géré par le collectif, et une dynamique partenariale autour d’un dispositif de droit commun : le Contrat d’Appui au Projet d’Entreprise (CAPE)Ces trois ingrédients sont indispensables pour développer rapidement l’autonomie et la confiance en soi. Le collectif permet de travailler les savoirs êtres relationnels, la participation à la gestion du lieu renforce le sens des responsabilités et donc nourrit l’autonomie, et enfin le CAPE ouvre l’horizon d’une adéquation possible entre talents et création de valeur marchande.La Coopérative Tilt co-porte et co-accompagne ainsi 3 initiatives « Kpa-Cité », 2 dans le dunkerquois à Grande-Synthe (La Boutique des Réussites, initiée par la Maison de l'Initiative de Grande-Synthe) et à Coudekerque-Branche (Rhizome, initié par l’Association la Petite Pierre) et une à Roubaix (Permaculture Humaine). Ce maillage partenarial et territorial est une expérimentation pleinement en phase avec la raison d’être de Tilt. Elle tend en effet à intégrer les dimensions de transition écologique et de justice sociale, en essayant de travailler progressivement cette dimension avec les collectifs de coopérants, et en combinant divers moyens pour créer des opportunités à des personnes pour qui le droit commun, tel qu’il existe aujourd’hui, est peu adapté.L’Association La Petite Pierre accueille tout type de public et anime un tiers-lieu citoyen et solidaire : Label Epicerie. Pour autant, chaque personne qui passe les portes de cette ancienne église, semble être en transition... En quête de sens, en quête de nouvelles possibilités pour s'en sortir, en quête de nouvelles rencontres... Après 3 années d'existence, les personnes engagées et en particulier les adhérents arrivés initialement pour un panier bio solidaire, trouvent leur place ou déclarent des talents qui leur étaient jusqu'alors insoupçonnés. L'objectif de La Petite Pierre est bien de redonner la capacité d'agir à celles et ceux, qui, découragés par l'enchaînement des difficultés, ont parfois perdu la confiance dans leurs possibilités, et parfois celle de trouver un emploi.

Le projet Rhizome est l'aboutissement de cette volonté : donner à voir aux personnes elles-mêmes, par l'expérience collective, leurs talents d'abord. L'accompagnement au long cours permet de visualiser les progrès à envisager, les zones d'épanouissement, les espaces impossibles à ne plus investir pour son bien être... Bref, se choisir un parcours à soi, sur mesure. Il existait bel et bien des dispositifs similaires, mais en dehors du territoire du Dunkerquois. Quand le projet Rhizome fut mûr, la Coopérative Tilt était née ! Comme un heureux hasard. De la rencontre entre ces deux structures a émergé l'évidence que la transition écologique est bel et bien subie de manière plus forte par cette tranche de population, précarisée, dans les quartiers prioritaires. Mais pour autant, force est de constater que les populations, toutes aussi conscientes qu'ailleurs que l'environnement se dégrade, ne demandent qu'à s'engager pour la préservation des ressources. Le projet Rhizome repose sur une alliance locale : la Coopérative Tilt, la Petite Pierre et une myriade d'acteurs prescripteurs qui repèrent les publics, et continuent de les accompagner : les jardins de Cocagne, entreprendre ensemble, la brigade d'intervention spécialisée de l'AAE, le carrefour des solidarités, Creative et le Conseil citoyen.Cette alliance locale - et la mutualisation des compétences et des moyens mis en œuvre pour co-accompagner les porteurs de projet - permettent de rendre aux populations leur plein potentiel pour contribuer positivement à une société plus écologique et solidaire.La Coopérative Tilt joue le rôle d'accompagnant et replace les coopérants dans une dynamique professionnelle. Son rôle est primordial pour assurer la dynamique du groupe et faciliter l’accès aux outils de l’entrepreneuriat écologique. Elle permet également de rendre visible l'engagement des populations a priori éloignées de ces sujets, vers une transition écologique et solidaire.La Petite Pierre offre l'outil de travail, l'accueil via le tiers-lieu Label Epicerie, et un accompagnement personnalisé. Le binôme est alors indissociable.Après un démarrage en mai 2022, nous sommes au 8ème Contrat d’Appui au Projet d’Entreprise signé avec la Coopérative Tilt  ! Les idées fusent et le travail commence. Nous sommes au début du chemin.... Et, la perspective d’organiser un système collectif résilient et fertile, en s'appuyant sur une forte dynamique de coopération avec d'autres acteurs de terrain, est belle et bien en cours.

Pratiques évaluatives de Tilt (2024)

- TERA -

Fiche synthétique de l'expérimentation

TERA : Tous Ensemble vers un Revenu d'Autonomie (Ecosystème)

Située en Lot-et-Garonne en Nouvelle Aquitaine, l'association TERA développe un éco-système coopératif.

Coopérative de transition écologique conventionnée en 2019, elle fait partie des territoires d’expérimentations du RTE portés par ZOEIN.

Contexte territorial

Tera se déploie sur 3 communes comptant entre 200 et 900 habitants, située dans une Zone de Revitalisation Rurale, un territoire en déprise économique (anciens sites industriels) et démographique. Le territoire présente un potentiel touristique (pays de bastides, châteaux, vallée du Lot).

Le collectif est constitué essentiellement de nouveaux habitants : 100 personnes installées depuis fin 2015, avec une moyenne d’âge de 38 ans. A ce titre, l'intégration dans le territoire constitue un enjeu crucial: comment créer de l'interconnaissance, de la confiance, surtout lorsque l'on porte des préoccupations écologiques et sociales qui ne sont pas forcément partagées ?

Les grandes étapes de développement de la CTE

2014-2015 : Création de l'association Tera. Tours de France à la rencontre de collectifs citoyens, de zones rurales et d'écolieux

2015 : Installation des premiers volontaires dans une ferme à Masquières, et accueil progressif de nouveaux participants. Emergence d'activités

2017 : Début de l'accompagnement par le laboratoire ATEMIS et par un conseil scientifique. Expansion du projet sur la commune de Tournon d'Agenais

2018 : Structuration d'activités et lancement d'une expérimentation de revenus de transitions pour soutenir le démarrage de l'écosystème coopératif

2019 : Signature de la convention avec Zoein pour expérimenter le RTE. Développement d'un partenariat avec une CAE Co-Actions. Financement de 5 revenus d'autonomie

2020 : Achat d'un terrain sur la commune de Trentels pour y développer un quartier rural en Transition

2021 : Création de la SCIC du Quartier Rural en Transition de Lustrac à Trentels. Ouverture de l'épicerie l'Alvéole à Tournon d'Agenais

Mars 2022 : 4ème Conseil scientifique

Spécificités

  • Construire un écosystème coopératif territorialisé associant production, distribution, monnaie citoyenne locale, revenus d'autonomie et gouvernance avec les parties prenantes du territoire
  • Distribuer à terme des Revenus d'autonomie, concept auquel est venu s'agréger le RTE, revenus inconditionnels, versés en monnaie citoyenne locale et contre-garantis par une production locale
  • Création d'un Quartier Rural en Transition, intégrant habitat permanent, accueil de visiteurs et stagiaires, et activités économiques
  • S'appuyer sur 6 structures juridiques portant des fonctions différentes (foncier, exploitation, monnaie locale, fonds de dotation) assurant la distribution d'un revenu d'autonomie à partir des richesses créées


Activités

Activités réalisées sur 3 sites :

  • La Ferme de Lartel : maraîchage, boulange, brasserie, cuisine et transformation, formation, accueil...
  • Le pôle de Tournon d'AgenaisTournon d'Agenais : bureaux des structures, épicerie, accueil
  • Le Quartier Rural en Transition (activités à venir): centre d'écoconstruction, pôle alimentaire (distribution, restauration, jardins pédagogiques), accueil, énergie, mobilité


Moyens humains et financiers

Moyens humains

  • Environ 40 personnes pour l'écosystème global
  • Dont environ 15 à temps partiel dans les activités de pilotage de l'écosystème : l'animation, la recherche de financements, l'accueil des nouveaux arrivants, le pilotage financier ou encore le lien avec la recherche
    • La moitié de l'activité de pilotage fonctionne avec du bénévolat

Moyens financiers

  • Budget prévisionnel 2023 de l'association Tera : 420 000€
  • Une moyenne de 200 000€ par an pour piloter, structurer et coordonner l'écosystème Tera
  • Financements de la Fondation de France, l'association Zoein, l'Ademe

Soutien de l’association au pilotage

Ecosystème TERA : Structures juridiques autonomes créant entre elles des espaces de coopération et des conventions. Rôle central de l'association Tera qui a des activités de soutien à l’écosystème

(Insérer schéma)

Indicateurs d’impact

  • Indicateurs économiques
    • Statistiques liés à la monnaie locale: stocks et vitesse de circulation
    • Revenus versés dans l'écosystème
    • Activités économiques créées, chiffre d’affaires
    • Investissements réalisés sur le territoire
  • Dispositif d'évaluation environnemental (indicateurs à développer spécifiquement)
  • Nombre de nouveaux habitants et répartition en âge


Valeurs

Mission

Relocaliser à 85% la production vitale à ses habitants, abaisser son empreinte écologique à moins d'une planète, valoriser cette production en monnaie citoyenne locale, émise via un revenu d'autonomie d'un euro supérieur au seuil de pauvreté pour chacun de ses habitants.

Vision

Un écosystème territorial reposant sur les piliers suivants :

  • Relocaliser la production
  • Respecter les équilibres naturels
  • Développer des réseaux de distribution locaux
  • Valoriser et échanger en monnaie citoyenne locale
  • Repenser la distribution des revenus
  • Développer une gouvernance collective
  • Financer la transition
  • Documenter, évaluer et transmettre l'expérimentation

Le revenu d’autonomie

Le revenu d'autonomie est un objectif à terme. Après avoir créé un écosystème assez solide, notamment grâce à des RTE, le revenu d'autonomie pourra être distribué à chacun.e. C'est un revenu inconditionnel :

  • au moins égal au seuil de pauvreté
  • versé à 85% en monnaie citoyenne locale
  • contre garanti par une production globale locale respectueuse des humains et de la nature


Les partenaires

  • Fondation et Association ZOEIN,
  • Région Nouvelle-Aquitaine
  • Département du Lot-et-Garonne
  • Europe
  • ADEME
  • Coopérative OASIS
  • Fondation SALVIA
  • Fondation de France
  • ATEMIS
  • Co-Actions


Recherche-action

Logique Recherche-Action : Les expérimentations constituent en soi des terrains de recherche et/ou des espaces de coconstruction en tant que tels impliquant aussi des chercheur.es, et/ou de espaces de coproduction de ressources et de connaissances via en particulier les Universités Ephémères. Les chercheurs sont :

  • Christian du Tertre : Co-fondateur et Directeur scientifique du laboratoire ATEMIS. Président de l’Institut Européen de l’Economie de la Fonctionnalité et de la Coopération.
  • Frédérique Debout : Maître de conférences en psychopathologie et psychodynamique du travail, Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM).
  • Nicolas Dendoncker : Géographe, Groupe de Recherche Interdisciplinaire en Développement Rural, Université de Namur (Belgique), créateur et responsable d'un master de smart rurality.
  • Yannick Lung : Professeur émérite d’économie à l'Université de Bordeaux et membre du GREThA (Groupe de Recherche en Economie Théorique et Appliquée). Coordonnateur d'une étude sur les Monnaies Locales Complémentaires en Nouvelle Aquitaine.

Pratiques évaluatives de TERA

- PTCE Pays de France -

Fiche synthétique de l'expérimentation

Le Pôle Territorial de Coopération Economique (PTCE) du Pays de France, une structuration initiée par l'association CARMA (Coopération pour une Ambition agricole Rurale et Métropolitaine d’Avenir)

Située à une dizaine de kilomètres de Paris, le projet développé par l’association CARMA a donné lieu à l’émergence d’un PTCE s’inscrivant dans la dynamique d’ une Coopérative de transition écologique émergente conventionnée avec ZOEIN afin d'expérimenter le RTE. Cette coopérative a la volonté de développer l’agro-écologie sur ses terres et de participer à la restauration d’ une ceinture alimentaire et horticole autour de Paris.

Le contexte territorial

Le PTCE est installé dans le périmètre du Pays de France et concerne un bout de la Seine-Saint-Denis (93) et du Val d'Oise (95), autour du Triangle de Gonesse. Le territoire à la fois rural et urbain dense, est confronté à des défis sociaux et environnementaux : création de filières d’emplois locaux de qualité, préservation du patrimoine agricole et du cadre de vie, accès à une alimentation saine et durable, redynamisation des centres villes.


Les grandes étapes

2016 : Projet Europacity (galerie commerciale, piste de ski) sur le territoire du Triangle de Gonesse

2017 : Naissance du collectif CARMA pour défendre les terres agricoles

2019 : Abandon du projet Europacity

2020 : Structuration du collectif, Mise en place d'un Conseil d'Orientation Stratégique au sein du collectif

2021 : Obtention du Label "PTCE émergent", Positionnement sur les questions de précarités alimentaire et sur des logiques d'incubateurs sur les métiers de la transition

2022 : Création de l’association PTCE Pays de France. 1er Financement du PTCE. Et présentation aux élus locaux, Démarrage de la recherche action sur l’accès de tou.te.s à une alimentation de qualité sur Goussainville (projet Territoire Zéro Précarité Alimentaire-TZPA)

2023 : Recherche d’un local pour mise en place d’un tiers-Lieu, Recherche de foncier agricole pour mise en place d’un projet collectif de ferme pilote, 1ere AG de l’association PTCE


Spécificités

Le projet de PTCE a été porté au démarrage par l'association CARMA qui a favorisé la constitution d'un collectif d’une trentaine d'acteurs intéressés à travailler autour de 6 axes liés à la transition agroécologique et écologique via une charte d’engagement.

  • L’Association CARMA a reçu les premiers financements pour démarrer l’activité du PTCE: Elle a permis de mobiliser un ensemble d’ acteurs et de parties prenantes du Val d'Oise, de la Seine Saint Denis et quelques acteurs régionaux et nationaux
  • L’Association PTCE est une association de préfiguration en vue de la constitution potentielle d’une SCIC. Elle œuvre pour la coopération des acteurs dans l’élaboration de projets sur le territoire et prendra peu à peu le relais de l’association CARMA pour le portage des financements.

Aujourd’hui, les 2 associations travaillent en étroite collaboration pour favoriser le développement du projet de territoire ambitieux porté par le PTCE

Les axes de travail

Les axes de travail sont définis dans la charte d’engagement :

  • Le développement d’une alimentation locale, saine et accessible aux habitants
  • Favoriser l'émergence de filières des métiers de la transition agroécologique et de l’économie circulaire
  • Contribuer à développer des emplois non délocalisables et durables sur un bassin de vie cohérent
  • Sensibiliser à la nécessité d'enclencher une dynamique de préservation des richesses et ressources naturelles qui va de pair avec la recherche de nouvelles formes de justice sociale
  • Créer un PTCE qui soit territorialement ancré, facilitateur et acteur de la coopération territoriale pour la transition agroécologique et écologique
  • Devenir un démonstrateur de la pertinence et de la force de la coopération


Les partenaires du PTCE

Des experts de la transition écologique et agro-écologique

  • AGTER (Améliorer la Gouvernance de la Terre, de l'Eau et des Ressources naturelles)
  • Centre d'Ecodéveloppement de Villarceaux (95)
  • Fondation Zoein
  • Paysage de l'Après-Pétrole
  • Chaire de l’agriculture urbaine et de la la lutte contre la précarité alimentaire d’AgroParisTech

Des associations citoyennes et acteurs de l'économie sociale et solidaire

  • PTCE Le PHARES (93)
  • Lab3S (93)
  • Labo de l’ESS
  • Initiactive 95
  • VEL & BEL (Villiers le Bel, 95)
  • Vivre mieux, ensemble à Aulnay-sous-Bois (93)
  • ANDES (Association Nationale de Développement des Epiceries Solidaires-
  • Association La Ferme du Sausset (93)
  • Sphérik & Co
  • Crisalim

Des acteurs de la formation

  • Collectif Cordée (lycée agricole Saltus Campus)
  • Institut National du Cycle et du Motocycle

Des acteurs de l'énergie et du recyclage

  • Energie Partagée
  • Moulinot Compost et Biogaz

Logique Action-Recherche : Les expérimentations constituent en soi des terrains de recherche et/ou des espaces de coconstruction en tant que tels impliquant aussi des chercheur.es, et/ou de espaces de coproduction de ressources et de connaissances via en particulier les Universités Ephémères.

Domaines d’action

  • Ferme expérimentale
  • Tiers-lieu
  • Formation
  • Ingénierie de la coopération
  • Incubateur
  • Territoire Zéro Précarité Alimentaire (TZPA)

Activités : transition agroécologique et écologique, recherche-action, système alimentaire, démocratie alimentaire, emploi-insertion

Moyens humains et financiers

Moyens humains

  • 1 chargée de développement
  • 3 services civiques
  • une cinquantaine d'adhérents

Moyens financiers

Fondation Crédit coopératif : 20 000€ (pour la Recherche Action ) ADEME : 84 000€ (sur 18 mois), programme Coop’Ter Région : 121 120€ (subvention d’investissement pour le tiers lieu) Communauté d'agglomération Roissy Pays de France : 7 500€ (pour aide au démarrage du Tiers Lieu) Secrétariat d'Etat à l'ESS : 100 000€ / 2ans (2023-2024)


Le pilotage

Le Conseil d'Administration du PTCE est dans une configuration de regroupement d'acteurs présents au titre de leur structure

(Insérer schéma)

Chantier en cours : la transition agroécologique

L'axe principal de développement concerne la transition agroécologique et l'accès à une alimentation de qualité.

Trois actions sont mises en place pour atteindre cet objectif :

  • La lutte contre la précarité alimentaire avec une recherche-action à Goussainville dans le cadre d'un TZPA
  • La création d'un tiers-lieu dédié à la transition écologique et alimentaire,
  • La recherche de terres agricoles pour favoriser des cultures diversifiées et une ferme pédagogique.

Pratiques évaluatives du PTCE Pays de France (2024)

- AUDYSSÉES -

Fiche synthétique de l'expérimentation

Audyssées, Coopérative de Transition Ecologique en Haute Vallée de l'Aude (SCIC)

Située en Haute Vallée de l’Aude en Occitanie, la CTE Audyssées (SCIC) est un centre de réflexion et d’incubation de projets éthiques et écologiques. Conventionnée en 2020, elle fait partie des territoires d’expérimentations du RTE portés par ZOEIN.

Le contexte territorial

La Haute Vallée de l'Aude est un espace rural qui se distingue par ses principales activités, telles que l'élevage, la production viticole et le tourisme. Toutefois, ce territoire fait face à un déclin industriel, une faible densité démographique, un taux dépassant les 20% de pauvreté ainsi qu'un important mouvement de renouvellement de néo-ruraux.

Malgré ces défis, il convient de souligner la présence de nombreux acteurs engagés dans des initiatives de transition, tels que des associations, des coopératives agricoles et des structures d'insertion. Par ailleurs, la Haute Vallée de l'Aude constitue une richesse inestimable en matière de biodiversité (Le Parc naturel régional de la Narbonnaise, La Réserve naturelle nationale de Sainte-Lucie ou encore La Réserve naturelle régionale du massif de la Clape).

Les grandes étapes

Novembre 2014 : Rassemblement de 250 acteurs locaux à l'initiative de la Sous-Préfète de l'arrondissement de Limoux

2016 : Création du PTCE 3.Eva afin d'assurer la transition écologique sur la Vallée de l'Aude ainsi que la revitalisation du territoire par des acteurs privés et publics.

2019 : Création de l'association de préfiguration de la SCIC qui portera la CTE en lien avec un partenariat ZOEIN.

2019- 2020 : Elaboration des fondamentaux de la CTE à l'aide de 3 ateliers ouverts sur le territoire de la Haute Vallée de l'Aude

Novembre 2021 : Organisation d'une Université Ephémère conçue comme un temps d'enquête, de capitalisation et de rencontres

Février 2022 : Création de la SCIC de l'Audyssées afin de produire de la richesse en coopération

Octobre 2022 : Mise en place d'ateliers mensuels thématiques avec les Imaginaires en transition

Spécificités

  • Accord avec le Département de l'Aude qui permet à la CTE de faire du complément de rémunération aux bénéficiaires du RSA avec le RTE
  • Lien pilote avec le territoire émergent TZCLD du bassin de vie d'Espéraza
  • Connexion au territoire : l'Audyssées organise des évènements mensuels de type ateliers ouverts à tous sur le territoire de la Haute-Vallée de l'Aude en partenariat avec l'association les Imaginaires en Transition
  • Développement en lien avec la coopérative d'activités et d'emplois Sapie
  • Perspectives de monnaie locale complémentaire avec Le Souriant


Mission

Contribuer à structurer un modèle économique territorial adapté à une ruralité post-industrielle et aux nouveaux enjeux écologiques et sociaux.

Trois approches clés :

  • Approche par les communs
  • Économie de la fonctionnalité et de la coopération
  • Revenu de transition écologique

Objectif : transformer un territoire précaire aux multiples fractures en un territoire pionnier, dynamique, écologique et solidaire.

Activités

Activité principale

Animation du territoire de manière coopérative et ingénierie de projet sur 4 grands axes :

  • Protection du vivant et de la biodiversité
  • Alimentation
  • Habiter le territoire
  • Sensibilisation, formation et insertion


Moyens humains et financiers

Moyens humains
  • 3 salariés au sein de la coopérative
  • 6 membres du conseil coopératif (bénévoles) dont 3 co-présidents
  • 1 chercheur dans le pôle recherche
Moyens financiers

Budget global : 238000 € Financé à hauteur de 173 893 € En cours de financement : 99 000€

Le pilotage de l’écosystème

Aucun leader physique mais des orientations partagées entre les institutions représentées.

(Insérer schéma)

Les partenaires

Les acteurs fondateurs
  • Fondation Zoein
  • PTCE- Association 3.EVa
  • Département de l'Aude
  • Université Paul Valery
Les partenaires sur des projets spécifiques
  • Fondation de France
  • Communauté de Communes Pyrénées Audoises, Limouxin
  • Ademe
  • Région Occitanie
  • Les imaginaires en transition (association)
  • ISDDT
  • Ecole ETRE


Recherche-action

Les expérimentations constituent en soi des terrains de recherche et/ou des espaces de coconstruction en tant que tels impliquant aussi des chercheur.es, et/ou de espaces de coproduction de ressources et de connaissances via en particulier les Universités Ephémères.

Benoît Prévost, économiste et sociologue - Université Paul Valéry ( Montpellier) et ISDDT

Indicateurs d’impact

En quelques chiffres :

  • Nombre de nouveaux projets et de nouveaux porteurs de projets
  • Nombre de RTE mis en place et volumes de rétribution
  • Nombre de nouveaux sociétaires

(en cours) Podcast Témoignages de terrain

Exemples sur des projets en cours

  • Remobilisation : Sensibilisation à l'agroforesterie et à l'aménagement paysager avec l'école ETRE
  • Rencontres agroforestières du programme d'émergence des agroforesteries
  • Développement de projet d'énergie renouvelable citoyenne
  • Chantier d'éco-construction

Portraits d'acteurs

Christophe Orain, maraîcher en transition écologique

Mardi matin sur le marché de Rouvenac, village de 300 habitants situé dans le département de l’Aude, Christophe Orain installe minutieusement les légumes de sa production. Ses carottes, courges et aubergines sont produites en agro-écologie, une tradition paysanne qui se veut à l’écoute de la nature et des interactions entre les différentes espèces de végétaux cultivées sur une même parcelle.«  Je travaille à l’ancienne, explique le natif de Toulouse. Je suis autonome en termes de diagnostics du sol et de traitements, et je travaille avec du fumier produit en local. On est loin des grandes coopératives agricoles ! »L’engagement de Christophe ne s’arrête pas à son activité de maraîchage. Au sein du collectif local «Envol paysan », l’homme veut aussi redynamiser son territoire, qui ne cesse de perdre des habitants. «Il y a quelques années, la Haute-Vallée de l’Aude perdait environ 2 000 habitants par an, sur 70 000. Ici à Rouvenac, on tente d’arrêter l’hémorragie, explique Christophe.

On a repris le bar-restaurant du village en SCIC (société coopérative d’intérêt collectif), on tient le marché deux fois par semaine et une boulangerie itinérante fournit les villageois...»Pour l’accompagner dans son initiative maraîchère et de développement local économique et social, Christophe pourra bientôt être soutenu par le dispositif de Revenu de Transition Écologique, conçu par la philosophe et économiste Sophie Swaton. «Çà m’apporterait un soutien financier, mais aussi un soutien moral, confie Christophe. Maraîcher-paysan est un métier qui se perd. Pourtant c’est un service simple, qui rend les gens heureux.» Intégrer la Coopérative de Transition Écologique en Haute-Vallée de l’Aude, en partenariat avec la Fondation Zoein, pourra aussi permettre à Christophe de continuer à se former. «On a besoin d’apprendre constamment sur ce qui se passe sur nos terres. Le vivant, il faut l’étudier tous les jours. Cela prend du temps » conclut-il.

Mélissa Vache, transforme les déchets organiques en objets de la vie courante

Dans le Fablab de Limoux, dans l’Aude, Mélissa Vache termine un chantier d’insertion dans le numérique. Pendant deux ans, cette jeune femme originaire de l’Hérault a appris à faire de la modélisation, à maîtriser la découpe laser et la fraiseuse numérique, et à utiliser une imprimante 3D. «  Au début je n’étais pas très tournée vers le numérique, raconte la jeune femme, mais quand j’ai réalisé la quantité de déchets plastique issus de nos fabrications, je me suis dit qu’il y avait quelque chose à creuser du côté des matériaux utilisés. »Mélissa entreprend des recherches et découvre alors qu’il est possible de valoriser des déchets organiques, tels que les épluchures et le carton, et de les transformer en objets de la vie quotidienne, comme de la vaisselle jetable biodégradable. «Alors que je n’avais pas vraiment d’accroche avec les nouvelles technologies j’ai réalisé leur intérêt dans une démarche écologique et entrepreneuriale  »,explique Mélissa.

Au même moment, la jeune femme est contactée par la Coopérative de Transition Ecologique en Haute-Vallée de l’Aude. Créée début 2022 en partenariat avec la Fondation Zoein, cette structure rassemble au niveau local des élus, des associations et des entreprises, et a pour mission d’accompagner des porteurs de projet tournés vers l’écologie et le lien social. Le projet de Mélissa entre parfaitement dans ce cadre.Afin de pouvoir lancer son activité sereinement, Mélissa va donc pouvoir bénéficier d’un Revenu de Transition Écologique - soit 3000€répartis sur six mois -, d’une formation et d’une mise en réseau. « Cet accompagnement, cette confiance qui m’est faite, m’aident à retrouver de l’estime en moi-même, confie Mélissa. J’ai un besoin de contribuer qui est très fort, qui me tient debout. Je suis désormais dans l’action, et c’est le meilleur moyen de lutter contre l’éco-anxiété ambiante. »

Les pratiques évaluatives de Audyssées (2024)

- BAOBAB -

Fiche synthétique de l'expérimentation

BaObab, accélérateur de transitions écologique et sociales (Association)

Située à Saint-Nazaire, baObab est un Pôle de Coopération en émergence dans la lignée des Coopératives de Transition Ecologique (CTE), qui bénéficie du soutien de ZOEIN dans l’objectif d’expérimenter le RTE. L’ambition de baObab est d’accompagner le développement d’écosystèmes coopératifs territorialisés pour créer des emplois durables, non délocalisables et répondant à des enjeux écologiques et sociaux à l’échelle du bassin de vie de Saint-Nazaire.

Le contexte territorial

Le bassin de vie de Saint-Nazaire est un territoire multiple, regroupant des paysages industriels le long de l’estuaire de la Loire, des activités plus artisanales et touristiques (La Baule, Guérande) et une réserve de biodiversité (La Brière).

Ce bassin de vie bénéficie d’une économie florissante depuis plus d’une décennie qui fait de ce territoire un bassin d’emplois stratégique à l’échelle du pays. Elles concentrent une grande diversité de savoir-faire et de compétences dans des domaines de pointe comme dans des activités plus traditionnelles qui font de ce territoire, un territoire à forts potentiels de diversification.

Mais cette situation masque une vulnérabilité dont il est encore difficile de dessiner les contours et les effets à courts, moyens ou longs termes. Cette vulnérabilité est notamment liée à la nature même de ses activités économiques qui reposent en grande majorité sur les énergies fossiles.

Les grandes étapes

2020 : Création de l'association baObab

2021 : Création d'un comité de pilotage et organisation en groupes de travail

Mai 2021 : Candidature à l’AMI ADEME Pays de la Loire « Innovation sociale et territoriale »

Décembre 2021 : Lancement d’un groupe de travail dédié à la preuve de concept (POC) visant à accompagner le passage à l’échelle de La Tricyclerie St-Nazaire (LTSN).

Mai 2022 : Matinée de mobilisation des acteurs locaux visant à initier une dynamique collective autour du POC et à partir des enjeux de LTSN

Octobre 2021 : Lauréat de l’AMI ADEME Pays de la Loire « Innovation sociale et territoriale »

Décembre 2022 : Développement d’un 1er écosystème coopératif territorialisé dans le cadre du POC, embarquant des acteurs publics et privés autour d’enjeux partagés

Avril 2023 : Schéma d’implantation de la 1ère baO'BASE nommée "Savane" : base de mobilité douce intégrant une ressourcerie végétale sur la commune de Trignac

spécificités

  • baObab est un espace de réflexion et d'action, partagé par des acteurs du territoire, pour apporter des solutions à des besoins réels.
  • baObab s'implique et s'engage dans l'action pour l'obtention de résultats positifs, tangibles et impactants.

En cela, il se distingue d'un cabinet de conseil.


Valeurs et principes

Les activités humaines, telles qu'elles s'organisent à travers le modèle économique classique dit "industriel et financiarisé", épuisent les ressources naturelles, épuisent les humains et l'ensemble du vivant.

Valeurs

Respectueuses des humains

  • Écoute et Bienveillance
  • Coopération & Entraide
  • Confiance & Humilité
  • Bonne humeur et Convivialité

...et de la nature

  • Protéger la biodiversité
  • Préserver les ressources naturelles
  • Limiter notre empreinte carbone
  • Respecter le vivant
Principes
  • Tisser une toile d'initiatives et de projets: Développer une organisation en réseau facilitant l'émergence de nouveaux projets et de nouvelles initiatives
  • L'économie comme levier: Utiliser les leviers de l'économie comme moyens d'opérer une conversion écologique de notre territoire
  • Ensemble on va plus loin: Créer les conditions favorables à la créativité, l'intelligence collective, la coopération et la co-décision
  • Les organisations comme relais : Promouvoir le rôle sociétal de toute organisation marchande et non-marchande
  • De la curiosité dans la diversité: Développer l'ouverture d'esprit et l'esprit critique comme des moyens d'enrichissement individuel et collectif
  • La capacitation en visée: Permettre à chacun d'être en capacité d'agir sur son devenir économique, social, professionnel


Domaines d’action

baObab propose d’agir et transformer à partir :

  • Des besoins réels d’un territoire, à travers les grandes fonctionnalités de la vie : se nourrir, se déplacer, se loger, se soigner, se former, ... : Notamment à travers les plans structurants des politiques publiques : PCAET, PLPDMA, PAT, etc.
  • Des initiatives locales existantes ou émergentes : par des initiatives locales, une association qui œuvre pour le bien commun, un citoyen porteur de projets, un chef d’entreprise qui cherche à diversifier ses activités, un salarié qui cherche a innover...


Le pilotage

baObab est organisé en groupes de travail autour d’un Comité de pilotage : pour une meilleure cohérence des actions dans le projet, un double lien permet au Comité de pilotage d’être représenté par l’un de ses membres au sein de chacun des groupes et permet également à chaque groupe d’être représenté au sein du Comité de pilotage.

Les membres adhérents s’organisent en groupe de travail (GT), chacun œuvrant dans sa spécialité. Les GT peuvent se réunir entre eux en inter-groupes de travail en fonction de leurs besoins.

(Insérer schéma)

Recherche-action

Logique Recherche-Action: Les expérimentations constituent en soi des terrains de recherche et/ou des espaces de coconstruction en tant que tels impliquant aussi des chercheur.es, et/ou de espaces de coproduction de ressources et de connaissances via en particulier les Universités Ephémères.

  • Atemis : laboratoire d’intervention et de recherche
  • Collège des transitions sociétales
  • Zoein


Les partenaires

  • ADEME Pays de la Loire
  • Alius (conseil littoral, gestion des déchets)
  • Blue Lab : (réparation d’objets, technologies digitales)
  • Carene : saint Nazaire Agglomération
  • Crumble création
  • Side performance
  • Les ecossolies
  • la fabrique des transitions
  • France active
  • Holomea
  • Le jardin
  • Ouvre boîtes
  • Virginie Dréan - business et life coaching


Moyens humains et financiers

Moyens humains

38 adhérents dont 17 entreprises et associations

Moyens financiers

Subvention ADEME : 82 000€ / 2 ans

Pratiques évaluatives de baObab (2024)

- BYFURK -

Fiche synthétique de l'expérimentation

bYfurk : Marque collective au sein de la CAE SCIC Co-Production

Localisation : Alsace

Nous concevons et diffusons des solutions pour celles et ceux qui veulent œuvrer pour les transitions écologiques, sociétales, et personnelles pour un avenir durable fraternel et joyeux !

bYfurk est ainsi membre du réseau national de Zoein.

Le contexte territorial

L'Alsace est marquée par une forte densité de population, avec une urbanisation importante. Cette densité de population entraîne une pression sur les ressources naturelles et sur l'environnement, notamment en matière de consommation d'énergie, de production de déchets et de pollution atmosphérique. A côté de cela, l'Alsace est également connue pour sa richesse naturelle et patrimoniale, avec des paysages variés, des espaces naturels préservés et une forte tradition agricole. Cette richesse est cependant menacée par des pratiques agricoles intensives, une urbanisation galopante et des changements climatiques qui affectent les écosystèmes.

Au sein de l'euro métropôle Strasbourgeoise existe un réseau fort et interconnecté d'acteurs de l'ESS qui travaillent de concert et s'entraident en se rencontrant régulièrement et en partageant bonnes pratiques, entraides, échanges d'infos, ....

Les grandes étapes

Printemps 2023 : Confirmation du 1/3 public du FP triple - signature charte Zoein

Eté / Automne 2023 : Communication auprès des premiers bYfurkeurs - communiqué de presse - communication auprès des entreprises - recherche de mentors

Automne 2023 : Lancement des premiers FP, Mise en place des indicateurs d'impacts des bYfurkeurs.euses - accueil d'un chercheur ZOEIN

Printemps 2024 : Bilans des premiers bYfurkeurs.euses, mesures d'impacts

2024 : Amplification du dispositif localement - Essaimage ailleurs qu'en Alsace, mise à dispo de nos expériences, nom, techniques, réseaux, ...

Spécificités

  • Byfurk accompagne les porteurs.se.s. de projets et entrepreneur.s.es quelque soit leur statut juridique
  • Mesure d'impact prévisionnel et bilans, sas d'entrée dans Byfurk
  • Financement participatif de démarrage triple
  • Une partie des salaires est versée en Stück (MLCC)
  • Des mentors entrepreneur.e.s expérimenté.e.s bénévoles pour assurer la partie business


Mission

Une opportunité ?

Des individus de tous âges, de tous milieux, de toutes professions refusent dorénavant de donner temps, énergie, créativité et force de travail à des organisations qui détruisent la planète et les rapports humains !

Et si c’était un vrai souffle d’espoir et une magnifique opportunité pour changer notre rapport au travail ?

bYfurk donne le coup de pouce pour passer à l’acte !

Et ainsi exercer un métier :

  • Qui fait sens
  • Respectueux de l’environnement
  • Respectueux des rapports humains
  • Et, bien évidemment, rémunéré !


Raison d’être

Encourager chacune et chacun à exercer un métier qui fait sens, enrichit les liens humains et préserve la vie

Moyens humains et financiers

Moyens financiers

Subvention ingéniérie de projet : demande de 30.000 € en cours auprès de l'EMS (eurométropôle de Strasbourg) Subvention de démarrage pour 10 byfurkeurs : demande de 80 à 100 000 € en cours auprès de l'EMS représentant le "1/3 public" du financement participatif (2000€/mois x 12 mois = 24000€. 24000/3=8000€. 8000x10= 80 000€)

Moyens humains

Somhack Limphakdy, chercheuse Stéphane Bossuet , PDG Cooproduction et fondateur CAE Philippe Kuhn, entrepreneur

Mesure d’impacts bénéficiaires

Elle est réalisée de manière prévisionnelle et confirmée par un bilan à 6, 9 et 12 mois. C’est le “sas d’entrée” dans Byfurk.

Cette mesure d’impact permettra :

  • au byfurkeur.euse de connaître son impact écologique et sociétal, de se poser les bonnes questions, de faire évoluer son activité
  • aux financeurs et partenaires de connaître les impacts de leur investissement
  • à la coopérative Byfurk de suivre les externalités positives et négatives des activités soutenues


Les partenaires

Réseaux locaux
  • Eurométropôle Strasbourg (EMS)
  • Réseaux des CAE régionales (Artenréel, Coopénates, Antigone)
  • Kaléidoscoop (tiers lieu strasbourgeois)
  • CRESS
  • Stück
  • Alsace Active
Réseaux nationaux
  • Fondation Zoein
  • Colibris - Coop Oasis
  • école Fertile - Archipel de la Bascule
  • Fresque du Climat
  • CEC
  • Cooproduction
  • Makesense
  • Ticket for change
  • Réseau recherche action (groupe "Stiegler")
Réseaux entrepreneuriaux
  • Alsace Business Angels
  • Réseau Entreprendre
  • CJD
  • Ecole de Management Strasbourg - Etena
  • Cigales

Cette coopérative est incubée par la SCIC Cooproduction

Recherche-action

Les expérimentations constituent en soi des terrains de recherche et/ou des espaces de co-construction en tant que tels impliquant aussi des chercheur.es, et/ou de espaces de coproduction de ressources et de connaissances via en particulier les Universités Ephémères.

  • Somhack Limphakdy : enseignante chercheuse en droit prospectif et philosophie du droit pour préserver les communs


Une logique d’essaimage

A l’aide du réseau Zoein et de différents réseaux (écolieux et tiers lieux du territoire, école Fertîle, Fresque du Climat, CEC, CAE, Makesense, Ticket for change…), Byfurk souhaite essaimer rapidement sur le territoire français, puis francophone.

Pour cela nous mettons à disposition en open source à d’autres territoires :

  • Notre marque, maîtrisée par une charte
  • Notre savoir faire, notre expérience, notre réseau
  • Nos outils (mesure d’impact, financement triple, site web, communication, …)


Portraits d'acteurs

https://byfurk.coop/#byfurkeureuse

Pratiques évaluatives de bYfurk

- LICA et Tiers-Lab des Transitions - Marseille -


L'objectif du LICA et du Tiers-Lab est d'accélérer la transition écologique et sociale sur le territoire Marseillais, le tout dans une démarche participative et coopérative en mêlant acteurs privés, publics, citoyens et associatifs et en favorisant le co-financement privé/public.


Actuellement, dans la Région Sud, l’association Zoein, le LICA et le Tiers-Lab des Transitions mènent une étude de préfiguration afin d'imaginer la forme que pourrait revêtir un revenu de transition écologique dans le contexte particulièrement propice qui est celui du financement obtenu par la ville de Marseille lauréat de l’appel à projet des 100 villes décarbonées de la commission européenne.


Les premières étapes de l'étude de préfiguration du RTE à Marseille

De juin à novembre 2023, l'étude et la construction d'un COPIL s'est tenue à Marseille. L'enjeu de cette première étape était celle de la compréhension et de l'appropriation du RTE. Lors de cette première phase, l'équipe opérationnelle Marseillaise à intégrer les groupes de travail inter-territoires du réseau Zoein et ont pu établir un Benchmark des CTE en France et en Suisse.


À la suite de ces premières étapes, le LICA ainsi que le Tiers-Lab des Transitions ont pu mettre en place une stratégie d'identification des enjeux du territoire. Cette étape s'est déroulée de décembre 2023 à janvier 2024 et a rassemblé 25 acteurs ayant permis d'identifier 2 filières :

  • bâtiment durable : être plus concurrentiel, soutenir les structures qui embauchent, soutenir et développer la formation de nouveaux acteurs, développer des partenariats type conception-réalisation
  • économie circulaire : favoriser la montée en compétences, financer l'innovation, faciliter l'insertion, assurer des missions de sensibilisation, faciliter la démarche.

Ce faisant, cela a ainsi permis de mieux appréhender de manière systémique à la fois les aspects de potentiels économiques, d’évolution des métiers, de compétences locales, et de besoins et de l’utilité territoriale de futures activités écologiques.


Enfin, à la suite de cette seconde étape, la question de réflexion fut celle de la vision commune autour du RTE local. Pour répondre à cet enjeu, des petits déjeuners thématiques et un Hackathon ont eu lieu en février et mars 2024.


Un grand Hackathon sur ce que pourrait être le RTE à Marseille

L’Association Zoein France, le LICA et le Tiers-Lab des Transitions ont invité une cinquantaine de participants, issus de 35 organisations publiques et privées lors d’un grand hackathon. L’objectif lancé aux participants est de modéliser la/les forme(s) que pourrai(en)t revêtir un revenu de transition écologique sur notre territoire.


Dans chacune des expérimentations du RTE en France, des acteurs de la société civile, des citoyens, des collectivités, entreprises sont parties prenantes pour partager leur vision et leurs besoins pour agir ensemble et accélérer la transition écologique et économique sur leur territoire. Ainsi, des “Coopératives de Transition Écologique” (CTE) créées pour opérationnaliser des RTE sont mises en place. Zoein parle du “modèle RTE / CTE”.  

Les RTE qui en découlent revêtent à chaque fois des formes différentes pour répondre aux enjeux et priorités qui ont été formulées. Pour cette même raison, il est essentiel que les collectivités intéressées par le sujet participent au processus de construction dans la création d’un dispositif RTE local ou régional. De même, le rôle des entreprises est clef dans le processus de conduite de changement et de transformation des métiers et des nouvelles activités économiques à l’échelle du territoire. De nouvelles alliances locales entre société civile, associations, entreprises, citoyens engagés, collectités sont à construire pour répondre aux défis d’une transformation soutenable de notre société partant des problématiques publiques locales.


Participants

Pour organiser cela sur Marseille, l’Association Zoein et le LICA, en partenariat avec Big Bloom, ont organisé au sein du Tiers-Lab des Transitions un grand hackathon. Dix salariés du LICA ont assuré l’encadrement et la facilitation des équipes de travail, ainsi qu’une personne de Big Bloom et un partenaire.

Deux membres du Bureau de l’association Zoein ; Joëlle Chalavoux et Anne Durand, ainsi que le directeur Jean-Christophe Lipovac étaient présents lors de l’hackathon. Ils ont pu directement contribuer aux réflexions collectives des différentes équipes de travail. L’équipe Zoein a plus spécifiquement permis de partager les premiers enseignements des expérimentations en cours en répondant aux questions tant stratégiques qu’opérationnelles des différentes équipes de travail.

En outre, l’intervention de Sébastien Barles, adjoint au Maire de Marseille, a permis une remise en contexte territorial et politique. De même, l’intervention d’experts de France Active, de porteurs de projets, chercheurs engagés ont apporté des éclairages importants aux différentes équipes de travail.

Les cinquante participants présents, composés de 40 citoyens et de 10 organisations et institutions ont été équitablement mélangés en six équipes de travail afin de travailler sur un défi commun : préfigurer l'expérimentation du RTE à Marseille.


Les groupes de travail

Les problématiques suivantes ont émergé d’elles-mêmes des groupes de travail et ont été jugés comme étant des axes prioritaires par les participants pour la réalisation à court terme de RTE locaux :

  • Équipe 1 : légitimation et fonctionnement de l’accès au dispositif RTE
  • Équipe 2 : centraliser les offres et les demandes
  • Équipe 3 : stabiliser le financement du RTE
  • Équipe 4 : faire évoluer le secteur du bâtiment
  • Équipe 5 : récolter des fonds
  • Équipe 6 : faire connaître le RTE au grand public



Conclusion

Ce travail collectif avec des bénévoles issus de la société civile a permis de faire émerger un ensemble de pistes de fonctionnement du RTE à différents niveaux :

  • émergence et choix des projets par une instance en connaissance des stratégies territoriales appelée AORTE,
  • rassemblement des pistes de financement, collecte de fonds, guichet physique au Tiers-Lab des transition et accompagnement auprès de porteurs de projet/futurs bénéficiaires du RTE
  • instance de gouvernance hybride pour conduire et faire ensemble une transition écologique, économique et solidaire/inclusive sur le territoire.


A ce stade, ces propositions concrètes sont des pistes de travail à enrichir. Et, dans cette perspective, deux grands sujets méritent d’être approfondis :

  • la dynamique territoriale d'accueil et d’accompagnement des futurs porteurs de projet RTE ;
  • l’ingénierie financière du RTE et sa gouvernance territoriale.


Sur un plan méthodologique, 2 grands sujets au prisme des 2 grandes thématiques ont été retenues en amont de l’hackathon :

  • l’éco-construction et l’éco-rénovation ;
  • et, le réemploi et les low tech.


Les prochaines étapes

La prochaine étape sera la finalisation de l'étude vers mai 2024 pour ensuite entamer la Phase 2 qui sera celle de l'expériment'Action de septembre 2024 à décembre 2025 ! Synthèse issue de la restitution du Hackathon, webinaire réalisé le 22/02/2024. Pour plus d'informations, rendez-vous sur www.lica-europe.org ou contactez charles@lica-europe.org

Pratiques évaluatives du Lica et du Tiers-Lab des Transitions